Censure

Affaires Kéréma : Les deux hommes accusés de rébellion et/ou de coup d’Etat désormais libres

Les deux citoyens

Les  deux citoyens arrêtés à Kéréma sous-préfecture de Yomou depuis mai dernier  et détenus au PM3 de Matam sont libres. La direction des investigations judiciaires indique qu’il  s’agit d’une liberté provisoire. Mais leur avocat a du mal à comprendre cette forme de liberté.

« Je vois mal un officier, dit maitre Faya Gabriel Kamano, avocat des deux citoyens,  de police judiciaire accorder  une liberté provisoire à un mis en cause. Cela relève du domaine judiciaire. Ils les ont libérés parce qu’ils n’ont pas de preuves. Il n’y a aucune autre vérité, c’est ça la vérité. Sinon comment des citoyens qui sont dans leurs champs à des kilomètres de Conakry et qui n’ont pour arme que leurs houes puissent préparer un coup d’Etat» ?

Kala Holomou  et caporal-chef Doguis Théa l’un cultivateur et l’autre militaire sont  soupçonnés de préparer une rébellion dans la forêt de Kéréma.  Maitre Kamano indique que : «C’est purement de la divagation judiciaire. Tantôt on parle de tentative de coup d’Etat, tantôt on parle de rébellion, on ne sait vraiment pas à quoi s’en tenir. Mais l’un dans l’autre, ils ne devraient pas restés en prison au-delà des 48 heures. C’est un dossier qui ne grandit pas les autorités guinéennes.»

L’arrestation et la détention des deux citoyens ont  suscité la colère des défenseurs des droits humains  et des politiques. Le député de l’UGDD, Holomou Koni Kourouma, se réjouit  de cette libération mais il ne comprend pas que les autorités aient pu  les garder en prison sans motif valable. Il ajoute : «C’est lorsque le chef de l’Etat est allé à Nzérékoré, il a laissé entendre qu’il y a des citoyens qui sont en train de préparer une rébellion dans la forêt de Kéréma, une déclaration dont l’auteur n’a encore donné un commencement de preuves, les gendarmes se voient dans l’obligation d’arrêter ces gens-là pour prouver la véracité de cette déclaration. Au-delà  même de la déclaration du Chef de l’Etat, c’est de la lâcheté des autorités de la gendarmerie qui ont tenu à maintenir ces citoyens en détention sans la moindre preuve qui a amené cette situation. C’est vraiment une lâcheté de laisser les gens en prison alors qu’on sait qu’ils n’ont rien fait seulement parce  qu’on ne veut pas s’attirer la foudre du pouvoir.»

L’avocat des deux hommes, en attendant, se dit prêt à répondre à toute procédure. Quand bien même qu’il considère que le dossier de ses clients est vide.

JB.

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