Dans un entretien à bâton rompu, M. David Camara, no2 de la NGR de Abé Sylla n’a pas ‘‘aimé’’ le manque de soutien de Cellou Dalein au candidat de son parti à Kindia. Cependant les démarches auraient été faites dans ce sens. Qu’à cela ne tienne, David Camara annonce que son parti ‘‘n’est pas marié à l’opposition’’ qu’il a décidé depuis longtemps de quitter dès après la transition. C’est-à-dire le lendemain de la proclamation des résultats définitifs par la Cour Suprême. Une cour dans laquelle, le seul élu de la NGR, a encore confiance. Entretien.
Le verdict de la Cour Suprême est imparable
‘‘L’état d’esprit est toujours très positif à la NGR. Ces élections ont été ce qu’elles ont été. Nous continuons à croire que les résultats annoncés par la Céni n’ont pas été conformes aux résultats effectivement sortis des urnes. Cependant comme nous l’avons toujours dit, il n’y a d’élections parfaites nulle part. Surtout dans un petit pays comme le nôtre qui fait l’apprentissage de sa démocratie. Nous attendons que la cour suprême se prononce sur les réclamations. Mais le verdict de la cour suprême sera imparable. Ce sera à prendre ou à laisser. Ce sera sans recours. J’ai confiance encore dans la Cour suprême de mon pays’’.
Nous contestons les résultats de Kindia
‘’Nos recours ont été faits par rapport à Kindia. Ils portent sur certaines insuffisances constatées. Nous contestons le fait que 42 procès-verbaux ont disparu. Nous contestons des ratures sur des PV et parfois le manque de certaines rubriques, nous contestons le fait que le représentant du RPG-Arc-en-ciel a signé à deux reprise. Et en son nom et au nom d’une autre personne. Nous contestons que le PV a été transmis sans que le représentant de l’opposition n’y appose sa signature, etc.’’.
Nous n’avions pas besoin de demander à l’UFDG de nous renvoyer l’ascenseur
‘’Pour nous, nous n’avions pas besoin de demander le soutien de l’UFDG. Nous avons soutenu l’UFDG pendant le deuxième tour de la présidentielle. Nous n’avions pas besoin de demander à l’UFDG de nous renvoyer l’ascenseur. Quand vous soutenez un ami dans son combat, si votre tour arrive, vous n’avez pas besoin de lui demander de vous soutenir. Si c’est véritablement votre ami. Nous avons compris qu’en politique, il n’y a pas d’amitié. C’est la leçon que nous avons tirée de cette expérience. Néanmoins, quand je suis rentré de Belgique, j’ai appris que Abé ne s’est pas adressé notamment à l’UFDG et l’UFR pour leur demander soutien.
Je me suis moi-même déplacé pour rencontrer Cellou. Pour lui dire que c’était avec un peu d’amertume que nous avons appris qu’il a présenté un candidat à l’uninominal à Kindia. Il me dit qu’est-ce que tu veux qu’on fasse maintenant ? Je lui ai dit de demander à son candidat de faire profil bas à Kindia. Demandez à vos militants de voter Abé Sylla à l’uninominal tout en leur demandant de voter pour vous sur la liste nationale. Mais Cellou ne m’a pas écouté. J’irai même plus loin. En pleine campagne, toutes les notabilités de Kindia se sont mobilisées pour aller rencontrer les notabilités peulh et Cellou de passage à Kindia pour leur demander de bien vouloir soutenir la candidature de Abé à Kindia. Nous n’avons eu la réponse attendue. Les échos que j’ai eus de la rencontre sont que Cellou a sorti des griefs contre Abé en disant que Abé n’écoute pas les gens, il n’écoute pas les conseils. Qu’il a toujours dit à Abé qu’on ne fait pas de politique à des milliers de kilomètres du pays. La réponse que nous avons est que le leader n’est pas obligé de rester dans le pays. Tout dépend de l’organisation mise en place, de la bonne méthode de travail’’.
Arrêtez de marier la NGR à l’opposition
‘‘Arrêtez de marier la NGR à l’opposition. La NGR n’est mariée à personne. Je voudrais être clair là-dessus. Reprenez toutes mes interventions. J’ai dit que la NGR se trouve dans cette opposition dans le seul objectif de finaliser la transition. Le jour où cette transition finira, la NGR ne se sentirait obligée vis-à-vis de personne. La NGR ira dans la direction qui lui plaira. Aujourd’hui nous ne sommes proches ni de l’opposition ni de la mouvance. La stratégie de la NGR c’est de rassembler ; faire en sorte que désormais les Guinéens s’attaquent aux véritables problèmes de la Guinée’’.
Ce n’est pas exclu que la NGR brigue le perchoir
‘‘Ce n’est pas le nombre de députés qui compte. C’est la qualité de la représentativité. C’est la capacité de l’homme à pouvoir élever le niveau du débat. C’est pitoyable ce qui se passe aujourd’hui sur le terrain politique. Nous sommes un acteur qui cherche à corriger cet état de fait. A l’Assemblée, ce n’est pas exclu que la NGR brigue le perchoir. A défaut, nous demanderons la présidence d’une importante commission. Par ailleurs à l’Assemblée quiconque proposerait une idée pour le développement de la Guinée, la NGR le soutiendra. A l’inverse toute idée qui freinerait l’avancée démocratique de la Guinée, toute idée qui contribuerait à la stagnation du pays ou à son recul, la NGR prendra la tête du combat contre ce camp. La NGR va siéger en indépendant à l’Assemblée’’.
Si le pays a besoin de nous, nous répondrons présents !
‘’Depuis le premier tour de la campagne des élections présidentielle, le programme de la NGR a été unanimement adopté par l’ensemble des Guinéens comme étant le meilleur programme. La question de savoir si Abé Sylla n’était pas élu, serait-il à mesure de donner ce programme au président élu, lui a été posée. La réponse a été sans équivoque affirmative. Je le répète encore haut et fort. Si le pays a besoin de nous, dans quelque secteur que ce soit pour le développement du pays, nous répondrons présents. Et nous sommes prêts’’.
Entretien réalisé par Ibrahima S. Traoré