En matière de longévité politique d’un leader ou de constance dans le combat d’un parti politique, il n’y a pas à chercher loin pour trouver un modèle, le professeur Alpha Condé et son parti le RPG-Arc-en-ciel en sont suffisamment illustratifs.
En effet, ce leader a embrassé la politique sur les bancs de l’université pendant qu’il assumait la présidence de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF), il évoluera par la suite en créant et dirigeant un parti politique qui changera plusieurs fois de dénomination, avant de porter le nom qu’on lui connaît aujourd’hui. Il combattra les régimes de Sékou Touré et de Lansana Conté, résistera à la junte militaire puis accédera à la magistrature suprême à l’issue de l’élection présidentielle de 2010. La lutte aura duré quarante ans et c’est à juste titre qu’on lui donne le titre ’’ d’opposant historique’’.
Ce cheminement élogieux d’Apha Condé devrait inspirer ses pairs de la classe politique guinéenne, car la constance dans le combat paye toujours bien. Ce n’est pas que vous allez forcément arriver au pouvoir mais votre lutte aura servi à la démocratisation de votre pays. L’opposition politique a pour but principal d’empêcher l’instauration de toutes formes de dictature. Seulement la constance n’est pas qu’une vertu, quand elle n’est pas bien orientée elle nous mène dans le zèle et l’excès. Elle devient une drogue qui empoisonne notre vie ; nous en venons à ne plus voir d’un bon œil tous ceux et toutes celles qui ne sont pas de notre bord. Nous n’avons plus d’adversaires mais des ennemis à abattre. Nos armes favorites s’appellent désormais courbette, diffamation, roublardise, népotisme, clientélisme et quoi encore ?
Un leader de parti, technocrate avéré, et bien avisé, doit enseigner aux militants que la meilleure façon d’être constant en politique comme ailleurs c’est de rester fidèle aux bons principes, refuser les méandres des tractations maffieuses. Aussi l’adhésion aux idéaux du parti pour beaucoup de militants ne souffre d’aucune ambiguïté. Ils se plairont à s’interpeller entre eux comme étant ‘’ les inconditionnels du parti ‘’. Et oui la politique est une drogue, quand elle nous tient, c’est pour la vie. Il revient cependant à chacun de savoir consommer cette drogue : grimper les pentes escarpées de la gloire en se vouant au peuple, et non patauger dans les marécages de la magouille en piétinant les intérêts du peuple.
Walaoulou BILIVOGUI in L’Indépendant