Monsieur le Premier Ministre, Le cercle de réflexion AGIR POUR LA GUINEE que j’ai l’honneur de présider prend acte et apprécie avec une posture républicaine, votre nomination au poste de premier ministre chef de gouvernement de notre Pays au compte du deuxième quinquennat du Professeur Alpha CONDE.
Je mesure l’immensité et la complexité des taches qui sont les vôtres pour les 5 années à venir dans un pays où l’administration publique est sclérosée par le spectre grandissant de l’ethnocentrisme et dominée par le détournement de deniers publics, la corruption, l’insécurité, l’impunité, le manque d’intégrité, de rigueur et la culture de la médiocrité.
Monsieur le Premier ministre,
A 54 ans, vous êtes sans doute le tout premier, premier ministre de la Guinée né après l’Indépendance de notre pays.
Partant du principe que le terme jeunesse est galvaudé dans notre pays, Votre nomination le 26 décembre dernier a suscité beaucoup d’espoir pour nos compatriotes qui voient en vous l’incarnation d’un nouveau style de management public.
Elle est aussi pour le secteur privé Guinéen ainsi que la jeunesse, un motif de fierté aux yeux de certains cadres indélicats de notre pays qui ne cachent d’ailleurs pas qu’ils nous envient un premier Ministre de votre envergure au regard de votre parcours professionnel très élogieux.
Paradoxalement, cet espoir a suscité désarroi, égarement et colère au niveau de certains hommes politiques et cadres de l’administration publique qui, depuis un moment, déploient des velléités de déstabilisation en dépit de toute finesse et de tout bon sens. Je reste convaincu qu’ils s’inquiètent plutôt de votre présence. Car, je puis vous rassurer que, la question qui sème l’insomnie dans certains milieux politiques et administratifs aujourd’hui est celle-ci : « Est-ce qu’on pourra encore manger avec ce type ? »
Et si l’on se réfère aux témoignages à votre sujet, vraisemblablement, il est fort peu probable qu’on puisse « manger » l’argent public avec vous.
Dans la débandade qui suit la perte de confiance en soi, j’entends aujourd’hui se développer comme une sorte de cabale dont le seul but est de jeter l’opprobre sur votre personne avec le seul slogan : Inventons-lui des défauts.
Votre probité est intouchable et votre compétence saute aux yeux, vu votre parcours élogieux. Alors, que pourra-t-on reprocher à ce type trop blanc de probité, trop grand, de compétence et d’expérience, pour l’assimiler à l’homme politique classique moulu dans les ordres séculaires de la prédation et du clientélisme ?
Ne perdez pas de vue que vos prédécesseurs ont accepté de tomber dans ce piège au détriment d’une population qui continue encore à vivre dans la précarité. L’histoire récente de la Guinée retiendra que ces personnes n’ont servi qu’à la ruine de notre pays car, ce sont les hommes qui font l’histoire mais, l’histoire ne retient que « les grands hommes »
Monsieur le Premier Ministre,
La jeunesse Guinéenne s’attend à ce que votre gouvernement véhicule les valeurs de la république et reflète les priorités qui éloignent la Guinée du paradoxe d’un pays qui dispose à la fois de tout et manque cruellement de tout.
A la veille de la mise en place d’un nouveau Gouvernement que vous avez l’honneur de diriger, je voudrais rappeler à votre bienveillante attention que l’Article 36 de la constitution Guinéenne de 2010 stipule : « Après la cérémonie d’investiture et à la fin de son mandat, dans un délai de quarante-huit (48) heures, le Président de la République remet solennellement au Président de la Cour Constitutionnelle la déclaration écrite sur l’honneur de ses biens.
Les Ministres avant leur entrée en fonction et à la fin de celle-ci déposent à la Cour Constitutionnelle la déclaration sur l’honneur de leurs biens.
La déclaration initiale et celle de la fin de mandat ou des fonctions sont publiées au Journal Officiel…»
Ceci est un dispositif novateur qui garantit aux Guinéens que la probité des responsables publiques fait l’objet d’un suivi approfondi par une autorité indépendante.
Or, à ce que je sache en tant que jeune Guinéen, aucune livraison du Journal Officiel n’a publié les déclarations sur l’honneur des biens du Président de la République et de son Gouvernement lors du premier Mandat achevé le 20 décembre 2015.
Probablement, l’inexistence de la cour constitutionnelle à cette époque pourra expliquer le non respect de cette disposition constitutionnelle.
Cependant, le respect des obligations issues de cette disposition de la constitution sur la transparence financière des institutions de la République participe au renforcement des mesures définies en vue de parvenir à la bonne gouvernance dans notre pays.
C’est pourquoi, 5 ans après l’entrée en vigueur de cette disposition constitutionnelle et à la lumière de l’actualité récente de notre pays qui vous perçoit comme premier ministre de la rupture et de tous les espoirs, il me parait aujourd’hui souhaitable de réaliser une première évaluation de ce dispositif de notre constitution.
Vous devez être à la hauteur des attentes des citoyens sur les questions de transparence et d’exemplarité dans vos nouvelles fonctions d’un premier ministre qui incarne véritablement la rupture, rupture avec la confusion, rupture avec l’inaction, rupture avec les violations répétée des lois de la république, bref rupture avec les habitudes du passé.
Pour cela, je vous invite respectueusement de bien vouloir accepter de mettre à la disposition de la cour constitutionnelle, la déclaration sur l’honneur de vos biens avant votre prise de fonction.
J’ose croire sans risque de me tromper que cette démarche patriotique rassurera le peuple de Guinée sur votre probité et vous permettra sans doute d’exhorter l’ensemble des ministres de votre équipe gouvernementale à transmettre la déclaration sur l’honneur de leurs biens avant leurs prises de fonction conformément aux dispositions constitutionnelles.
Au-delà de votre volonté à vouloir mériter la confiance placée en vous par le Président Alpha CONDE ;
Soyez le choix du peuple de Guinée ;
Soyez aussi mon choix ;
Soyez le choix de tous les Guinéens ;
Nous sommes plus de 12.000.000 dans ce besoin de renouveau économique et social.
Soyez le choix qui n’a pas de couleur ethnique et saura unir davantage la Guinée au-delà des clivages ;
Soyez le choix d’une Guinée des quatre régions solidaires ;
Soyez le choix de la lumière qui sortira les Guinéens de la précarité et des ténèbres ;
Soyez le choix de l’égalité des chances en Guinée ;
Soyez le choix de la rupture ;
Soyez respectueux des dispositions constitutionnelles de notre pays ;
Faite la déclaration sur l’honneur de vos biens à la cour constitutionnelle de notre pays pour permettre aux 12 millions de Guinéens de renouer avec la confiance publique.
Je vous prie de recevoir, l’expression de mes considérations distinguées.
ALMAMY SEKOU SOUMAH
PRESIDENT DU CERCLE DE REFLEXION
AGIR POUR LA GUINEE
Pour Guinee7.com