Censure

Proposition de solution face à la crise économique guinéenne (Par Mamadou Gando Bah)

VINGT (20) MILLIARS DE DOLLARDS ET UN TAUX DE CROISSANCE DE DEUX (2) CHIFFRES D’ICI CINQ ANS. 

Le contexte économique

En dépit d’un potentiel économique considérable, l’économie guinéenne a du mal à décollé et souffre des conséquences des mauvaises gestions des régimes qui ont précédé 2011. Elle enregistre pourtant en 2012 une croissance de 3,9%.

Le professeur  Alpha Condé, premier président démocratiquement élu, jouit d’un bilan positif, salué par le FMI. Il a rééquilibré les comptes, relancé la croissance et obtenu le financement de programmes de développement. Mais au lieu de profiter des fruits de la politique de redressement du gouvernement, le pays a dû affronter l’épidémie d’Ebola qui a fortement ébranlé la relance.

Le secteur agricole guinéen fait vivre la moitié de la population et son fort potentiel est touché de plein fouet par le ralentissement commercial. Le secteur minier qui fournit 70% des revenus guinéens est touché également par la modération des cours des matières premières exportées. Le pays détient la moitié des réserves mondiales de bauxite et c’est un gros producteur d’or et de diamant. La Guinée dispose aussi d’énormes ressources hydrauliques. De plus le secteur tertiaire souffre de carences récurrentes, liées au sous-développement des équipements et des infrastructures (électriques, routiers, télécommunication).

Mais la crise sanitaire a brutalement interrompu les perspectives de décollage économique.

Depuis 2015, l’économie connait une véritable récession avec un taux de croissance de 0,5%.

Malgré ce tableau économique peu reluisant la guinée peut, avec une réorientation de la politique économique vers l’industrie, atteindre d’ici cinq ans un produit intérieur brut (PIB) de 20milliards de dollars et un taux de croissance de deux chiffres.

Ce défi la Guinée a les moyens de le relever, elle possède des atouts, du potentiel agricole et minier à valoriser, à rentabiliser au profit de l’Econome, au bénéfice des guinéens. Ce défi est loin d’être impossible, il suffit de regarder le PIB de quelques pays frontaliers.

En 2014, La Côte d’Ivoire avait un PIB de 35 milliard de dollars pour une prévision de 50 milliard de dollars pour 2020 .A la même période le Sénégal a présenté un PIB de 15 milliards de dollars, alors que la Guinée avait un PIB de 5 milliard de dollars.

Le PIB est l’élément de mesure de la richesse d’un pays, il est constitué de la production, de la richesse crée au cours d’une année par l’ensemble des résidents, (nationaux et étrangers). Il s’obtient donc essentiellement par le biais des investissements.                C’est pourquoi il est fortement recommandé de promouvoir les investissements privés dans tous les secteurs d’activités en particulier dans les domaines agricoles et miniers.                   Pour y arriver, le président de la république qui vient de bénéficier à nouveau de la confiance des guinéens doit concentrer ces efforts autour des secteurs capables de générer énormément d’argent pour faire face aux multiples défis socio économiques.

Ces secteurs  sont :

-la poursuite de la reforme de l’administration

-le développement de l’industrie agro alimentaire

-l’industrialisation du secteur minier

– le développement des services.

La mise en place de l’industrie exige une politique d’investissement cohérente et conforme aux attentes de l’économie internationale.

C’est pourquoi, pour rehausser le niveau des ambitions en termes de promotion d’investissements privés et publics, il est souhaitable que le ministère sans porte feuille des investissements et partenariats publics et privés soit placé au cœur du nouvel organigramme gouvernemental. Ce ministère doit être doté d’hommes nouveaux dans l’action et dans les idées dotés de compétence notoire en matière de management de négociation, de la promotion et de la coordination des investissements.

Ceci est d’autant important, sans investissements privés massifs, l’industrie est vouée à l’échec.

L’industrie est un passage nécessaire pour les pays en voie de développement qui possède des ressources naturelles importantes, de sortir de la pauvreté et de s’inscrire dans une dynamique émergente. Il faut donc s’affranchir du joug des aides  extérieures qui ne  nous aide pas à être économiquement indépendants, construire une économie solide et durable basée sur le développement des industries et les services.

L’exemple de la Côte d’Ivoire est éloquent, le président Alhassane Ouatara, a été élue dans un contexte de crise. Le PIB était pourtant de 25, 38 milliards de dollars en 2011.

Malgré cela, le président ivoirien a mis en place une politique d’agro industrie, il a encouragé la démultiplication des micros crédit et les banques agricoles. La grande innovation à été celle de mettre en place un Fonds de développement agricole qui a fortement contribué à accompagner les paysans et à amortir l’effet des aléas agricoles.

Le Nigeria est aujourd’hui le pays le plus riche d’Afrique. Cette réussite trouve son secret en grande partie dans l’industrie. Il ya depuis un certain nombre d’années une floraison d’industrie manufacturière, des industries d’automobiles et tant d’autres. Ce qui du coup, a permit au pays le plus peuplé d’Afrique de résister  aux effets de la baisse du baril du pétrole.

Ces exemples de la Côte d’Ivoire et du Nigeria sont illustratifs de la place prépondérante qu’occupent l’agriculture et l’industrie dans le développement des ETATS.

La Guinée doit emboiter le pas à ces pays, et opter pour une économie de développement.

Cela est tout à fait possible avec une volonté politique, avec des femmes et des hommes intègres et possédants des capacités techniques à la hauteur des ambitions.

Les attentes de la population en termes d’urbanisation, d’eau, d’électricité, de logement d’emploi, etc…ne peuvent être résolues qu’avec de l’argent, beaucoup d’argents.

C’est pourquoi, il convient dans un premier temps d’orienter les efforts vers les secteurs qui sont capables d’apporter suffisamment de revenus.

A la lumière de profondes analyses, la reforme de l’administration publique, le développement de l’industrie agroalimentaire, l’industrialisation des mines  et le développement des services peuvent  apporter au PIB de la Guinée 20 milliards de dollars et un taux de croissance de deux chiffres d’ici 2020.

Apportons un regard détaillé sur chacun de ces secteurs à reformer.

LA POURSUITE DE LA REFORME DE L’ADMINISTRATION

L’élection du Président de la République dès le premier tour présente un double avantage, elle permet d’une part au président élu d’avoir des coudées franches vis-à-vis du lobby des partis politiques et ses corollaires de « compromissions » d’autre part de renforcer la légitimé du Président de  la République qui  du coup peut s’offrir le loisir de prendre des décisions audacieuses allant dans le sens des reformes.

Il est donc fondamental que le président de la république puise dans sa légitimité renforcée pour mettre en place un gouvernement de défi composé de cadres compétents et intègres capables d’apporter des résultats tangibles.

Toutes fois la compétence des ministres à eux seuls ne suffit pas, il faudra          aussi que les structures administratives et les différents services publics soient animés par des hommes techniquement aptes et portants en eux les valeurs de la république.

D’où la nécessité de poursuivre la reforme de l’Administration.

En  2010, le Professeur Alpha Condé fraichement élu avait constaté qu’il a « hérité d’un pays et non un état »  le constat était tristement juste. Absence d’exécutif légal, absence de parlement, justice inféodé a l’exécutif etc…

Bref, l’administration  n’existait que de façade.

A l’arrivé du Professeur Alpha Condé de vastes reformes ont été engagées et qui ont permis d’améliorer les méthodes de gestion, de mettre en place des institutions comme l’Assemblée Nationale la Cour Constitutionnelle, l’Institut National des Droits de l’Homme, la Haute  Autorité de Communication etc.…

Mais ces reformes bien qu’importantes sont insuffisantes pour  doter à la Guinée une administration  performante capable de produire des services publics de qualité pour passer d’une administration d’autorité à une administration de développement.

Trois clés sont nécessaires pour redynamiser l’Administration Publique :

  • Restructurer en fonction des besoins de développement tous les services publics en vue de supprimer les services improductifs et renforcer les services porteurs de performances ou de l’intérêt général. Pour les services vitaux, il est fondamental d’évaluer les besoins en personnel en moyen technique et financier pour une adéquation entre les besoins et les dotations.

Cette restructuration présente l’avantage de rationaliser les services et d’éviter les surplus de dépenses et le surnombre du personnel.

  • Ensuite il faut accorder un accent particulier à la formation des cadres et agents de l’Administration Publique. Les séminaires et ateliers n’offrent pas des outils techniques appropriés.

C’est pourquoi, au lieu de dépenser des sommes d’argents faramineuses pour des séminaires à l’étranger il est fortement recommandé si on veut doter notre administration de cadres compétitifs, la création des écoles  de formation sectorielles, qui vont aux coté de l’Ecole Nationale d’Administration doter des compétences spécifiques aux cadres évoluant dans les secteurs prioritaires.

L’Etat pourrait par exemple cibler quatre secteurs les mines l’agriculture  les travaux publics et les finances  pour créer une Ecole Nationale des Mines, une Ecole Nationale des Ingénieurs Agricoles, une Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et une Ecole Nationale des Finances Publiques.

La création de ces écoles présente un avantage non le moindre celui de permettre au  pays de recourir de moins en moins aux experts étrangers qui coûtent souvent excessivement chers. En plus il y aura une valeur ajouté dans le rendement des services publics.

Le Gouvernement a déjà entrepris la mise en place de l’Ecole Nationale d’Administration ce qui est une très bonne chose en soit mais l’ENA produit des compétences générales. Or, l’administration n’a pas besoin que de simples administrateurs, elle a aussi besoin de cadres spécialisés pour cibler l’efficacité et l’efficience dans les secteurs d’activités.

Avec une volonté politique, il est tout à fait possible de réaliser ces écoles dans un bref délai, bien entendu en évitant de répéter les erreurs  du Haut Commissariat à la Reforme dans son projet de mise en œuvre d’une ENA encore en attente.

3 – le dernier point de la reforme devra porter sur la gestion des carrières et la mutation.

Les différents ministres qui ont passé à la tête  de la fonction publique  ont montré leur limite dans la gestion des carrières .Ils s’attèlent tous au recrutement et à la mise à la retraite.

Cependant des questions  telles les notations, l’avancement  l’évolution en grade doivent faire l’objet d’un dossier  communicable aux intéressés.

En plus vous avez des promotions au sein des structures techniques qui ne tiennent compte pas du niveau de la formation et de l’ancienneté.

En outre, il ressort un constat alarmant, celui de voir  des cadres  concentrés à Conakry et ce, au détriment du fonctionnement normal de l’administration de l’intérieur.

Il est important donc de promouvoir une politique de motivation pour pousser les cadres et agents à travailler durablement dans les services déconcentrés de l’intérieur.

Cette motivation  peut se faire par le biais d’une amélioration différenciée des conditions de vie (véhicules, motos, primes, logement etc.)

L’administration se trouve au cœur du développement, c’est elle qui pilote les secteurs d’activités.

Il est donc important dans une économie dominé par une  population  rurale de faire en sorte que cette administration contribue au développement des industries agro alimentaires.

LES INDUSTRIES AGRO- ALIMENTAIRES

En 2014  la population active agricole de la Guinée s’élevait à 82, 31%, à la même période  la population active agricole de la Côte d’Ivoire était de 68%.

En analysant la part du produit intérieur brut  agricole dans le PIB total, il ressort pour la Guinée, cette part est de 20,2% et celle de la cote d’ivoire 25,9%.

Cette proportion importante du PIB agricole de la Côte d’Ivoire s’explique d’une part par la diversification des produits agricoles qui touchent à la fois le café, le cacao, mais aussi la banane, le manioc et tant d’autre, d’autre part par une politique de mécanisation voire d’industrialisation du secteur.

L’exemple de la Côte d’Ivoire mérite d’être suivi d’autant que la Guinée possède un potentiel agricole extrêmement riche et varié.

La création d’industries dans le secteur agricole permet de transformer les différents produits agricoles sur place.

La filière agro alimentaire de la Côte d’Ivoire comprend 700 entreprises, emploi 300 000 personnes avec un chiffre d’affaire de 4,5 milliards d’euro.

La Guinée peut tout à fait réaliser ce rendement voire en faire plus. Il suffit de regarder de près la variété des produits agricoles qui existe dans les différentes régions naturelles.

La configuration agricole en Guinée fait ressortir des atouts spécifiques par région naturelle.

La Basse Guinée possède des terres favorables aux cultures du riz, de la banane mais également aux fruits de toutes sortes.

Il est donc tout à fait possible d’encourager la création d’industrie de transformation du riz et des fruits. Cela va générer des produits finis dont la commercialisation va rapporter à coup sur beaucoup d’argents aux caisses de l’Etat mais également aux industriels et aux entreprises de  distribution et de commercialisation.

Un usine ou Entreprise qui parvient à réaliser avec succès sa production et sa politique de vente peut atteindre des chiffres impressionnants.

En prenant l’exemple sur la société sénégalaise d’eau KIRENE. Cette Société a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaire de 2 milliards de FCFA.

Alors procédant à une simulation, en prenant un exemple d’une usine de jus d’acajou.

La région de Boké est particulièrement riche en noix d’acajou. A chaque récolte, les producteurs revendent les noix d’acajou à des sommes d’argent qui ne profitent presque pas à l’Etat.

L’existence d’une usine d’acajou va amener les producteurs de BOKE à revendre les produits à l’industriel sur place. L’usine va employé au moins entre 20 à50 voire 100 salariés qui vont tous rentré dans le cercle des consommateurs potentiels .Ce qui constituent de l’argent pour l’ETAT quand on sait qu’à chaque consommation il est appliqué une TVA de 20%.

Ensuite l’Etat pourra appliquer l’impôt sur les sociétés qui est de 35% .L’ETAT peut également participer à la formation du capital et bénéficier des dividendes.

A cela il faut ajouter, la création des entreprises de distribution de transport et de commercialisation. Ces entreprises vont également payé des taxes à l’ETAT.

Autant des possibilités pour L’ETAT d’avoir de l’argent grâce au fonctionnement d’une usine de transformation.

La politique consistera donc à faire en sorte que tous les produits agricoles fassent l’objet de transformation sur place pour non seulement enrichir les guinéens sur place mais également renflouer les caisses de l’ETAT. Il en sera de même pour les pommes de terre du FOUTA du café et les locaux et les palmes de la Guinée Forestière, des ignames, patates et manioc de la Haute Guinée et de tous les fruits qui existent dans le pays ainsi que le riz.

Revenons sur l’exemple de l’usine d’acajou. A supposer que l’usine parvient à conquérir le marché local et les marchés des pays frontaliers, elle sera capable de réaliser un bénéfice de 2 milliards de francs guinéens ou plus.

L’impôt sur la société (IS) sera de 700 000 000. Ce montant ajouté aux dividendes et à la TVA et aux différentes taxes peut être élevé jusqu’à 2 milliards de francs Guinéens.

Avec une politique à outrance d’industrialisation de l’agro alimentaire, le pays peut avoir une centaine d’usine et 1000 entreprises, ce qui à coup sur permettra d’obtenir la prévision des 5 milliards de dollars en cinq ans.

La création de ces industries est possible avec les operateurs économiques guinéens.     . Il suffit de les encourager dans ce sens par des mesures fiscales allégées, des garanties de sécurité etc.

Il convient donc de définir une stratégie claire permettant de rentabiliser le secteur.              Tout d’abord, organiser les paysans en coopératives au niveau de chaque  région tout en laissant libre cour à la concurrence.

En suite, il est fondamental que la production  ne  serve pas seulement à la consommation locale, il faut donc créer des conditions nécessaires d’exportations. La guinée  doit passer d’une économie inerte à une économie dynamique orientée vers l’exportation. Il est tout à fait possible d’exporter les jus de pommes de terre du FOUTA au Sénégal, en Cote d’Ivoire, en Guinée Bissao … de même les producteurs de la haute guinée peuvent exporter les produits au Mali voisin,  les Usines de la Guinée Forestière peuvent également exporter leurs produits en Côte d’Ivoire, au GHANA.

Favoriser l’exportation des produits agro alimentaires permet aux Entreprises d’augmenter leur chiffres d’affaires et à l’Etat d’engranger des devises.

L’industrialisation et l’organisation du secteur agricole en fonction des atouts de chaque région naturelle permettra à se secteur de produire et exporter des produits finis à la marque Guinéenne.

Pour atteindre donc, l’objectif chiffré du secteur agricole  qui est de CINQ MILLIARDS de dollars en 5 ans, je propose :

  • un partenariat SUD-SUD notamment avec des industries agricoles chinoises ou thaïlandaises dont l’expertise est connue dans ce domaine.

Ce partenariat permettra d’avoir des usines modernes capables de produire de grandes quantités dans un court temps.

  • L’implication des operateurs Economiques Guinéennes dans la création industrielle.
  • L’ouverture d’une banque agricole subventionnée par l’ETAT.

Il convient de préciser que les banques primaires sont souvent réticentes à accorder des prêts aux agriculteurs du fait du risque lié aux aléas. D’où la nécessité pour l’Etat d’accompagner les paysans par l’ouverture de banques agricoles. Il est vrai que l’Etat guinéen n’a pas beaucoup d’argent mais un montant de 100 milliard de GNF pourra assurer le départ.

  • Je propose également à l’image de la Cote d’Ivoire, la mise en place d’un Fonds Agricole.
  • La création d’une Agence des Participations de l’ETAT pour coordonner les différentes participations que l’Etat peut avoir dans les entreprises.

Tout en relançant l’agriculture l’Etat pourra également créer des conditions de l’industrialisation du secteur minier.

L’INDUSTRIALISATION DU SECTEUR MINIER

L’objectif chiffré pour le secteur des mines est de DOUZE MILLIARDS DE DOLLARS du PIB d’ici 5 ans.

Je partage l’avis des analystes qui disent que le secteur minier est une ‘forêt’, du fait du croisement des intérêts souvent avec des sociétés multinationales qui sont souvent plus puissants que les Etats.

C’est pourquoi la création d’une Ecole Nationale des Mines pour préparer les cadres à aborder de manière plus responsables les négociations des contrats mais aussi pour qu’ils soient au cœur de la chaine d’exploitation et de la commercialisation des produits miniers.

Sans une implication plus éclairée des cadres guinéens, les mines guinéennes ne profiteront qu’aux multinationales.

C’est un préalable nécessaire qui est celui de former les cadres du secteur minier, de définir un cadre incitatif aux investissements, de proposer une diversification des produits miniers.

L’idée c’est d’amener les industriels à transformer les produits miniers sur place.

Cela va permettre à la Guinée de réaliser des profits importants. Car il faut dire que la vente de la bauxite rapporte peu d’argent au pays. Une tonne de bauxite coûte en moyen 150 à 500 dollars .Alors que la tonne d’aluminium rapport jusqu’ ‘à 1516,49 dollars la tonne (2015).

Prenons l’exemple de la CBG qui a réalisé en 2014 une production de 15 239 218 de tonnes métriques de bauxite.

A supposer une vente de cette production a un prix moyen de 300 dollars la tonne, le montant obtenu sera de 15239218*300=  4 571 765 400 dollars.

Alors que la même quantité de tonne en aluminium vendue au prix de 1516,49 dollars va rapporter  23 110 121 704 dollars. A l’analyse de ces deux exemples on se rend à l’évidence de la différence abyssale qui existe entre une politique orienté dans le commerce des matières premières et une politique axée à l’industrialisation, au commerce des produits finis.

Avec la volonté et l’engagement des uns et des autres sans démagogie ,sans « politicionisme » ,le pays pourra à la surprise des pessimistes créer des usines de transformation de bauxite ,d’or ,de fer ,de diamant et tant d’autres métaux que la nature nous a gratuitement dotée.

Même avec une ou  deux usines de transformation dans les cinq premières années, l’objectif chiffré pourra être atteint.

L’exemple de rendement du commerce de l’aluminium est illustratif et fait ressortir de manière éloquente le sucés financier que peut rapporter une politique de transformation de produits miniers sur place.

C’est pourquoi il est  fortement conseillé d’opter pour une politique d’industrialisation car cela présente plusieurs avantages dont entres autres :

-L’élargissement de l’assiette fiscale

-l’augmentation des gains de productivités

-la création de petites et moyennes entreprises de distribution, de transport et de commercialisation ;

-les quotte part liés aux participations de l’ETAT ;

-les dividendes ;

-l’emploi…

Ce secteur peut donc rapporter jusqu’à 12 milliard au PIB pour cela je propose :

1 -un partenariat avec des industries qui ont apporté leur preuve dans des pays en voie de développement et dans les pays développés ;

2 -une poursuite de la politique d’électrification du pays ;

3-Une politique d’encouragement des investissements privés locaux et étrangers ;

4-une adéquation du code minier au contexte économique international ;

5-la création d’un Ministère de l’Industrie des Petites et moyennes Entreprises et de la promotion des investissements publics et privés ;

Je trouve qu’il est important de ramener le Ministères des investissements et partenariats publics et privés dans le porte- feuille du Ministère de l’industrie. Ceci pour faciliter une cohérence entre les investissements et la promotion des industries et entreprises.

6-La lutte contre la corruption, des pots de vins et l’insécurité ;

7-Une forte promotion du partenariat public privé

8-la relance du partenariat avec Rio Tinto.

 

L’accroissement des investissements dans le secteur des mines présente plusieurs avantages :

  • L’élargissement de l’assiette fiscale
  • Les gains liés à la participation de l’ETAT
  • Les dividendes
  • La création de l’emploi
  • La démultiplication des entreprises de distribution et de commercialisation…

Les secteurs agricoles et miniers doivent sortir du stade primaire pour être industrialisés afin d’apporter une  plus-value significative à l’économie guinéenne.

Le secteur des services va combler le gap des trois milliards de dollars.

LES SERVICES PUBLICS ET PRIVES 

Le gap des Trois milliards de dollars sera obtenu à partir du développement des services et des autres secteurs d’activités qui du coup vont bénéficier de l’effet ricardien ( en référence à la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo).

Il y aura notamment avec la promotion des investissements, une santé financière pour les hôtels, la gastronomie, les transports et la téléphonie.

Le port et  l’aéroport seront également plus rentables avec l’augmentation du mouvement des biens et des services.

A cela, il faut ajouter le développement du secteur du tourisme qui va sans doute apporter beaucoup de devises aux caisses de l’Etat et contribuer à la création des emplois directs et indirects.

Le tourisme est l’un des secteurs importants de l’économie et une source de devises pour le pays. Le tourisme a un effet d’entrainement sur d’autres secteurs économiques, tels que le transport, les communications, l’artisanat, le commerce et le bâtiment.

Au-delà donc, de ce qu’il peut apporter en termes de devises pour le pays, le tourisme est un secteur qui va favoriser l’ouverture  de la Guinée au monde extérieur.

Eu égard à l’importance du secteur et compte tenu de l’état délabré de la plupart des sites touristiques, il est fortement conseillé de créer une cellule de réflexion qui va produire un document de propositions concrètes de relance du tourisme.

Le secteur du transport est également porteur d’énormes recettes. Il suffit de gérer de manière rationnelle les recettes issues des différends moyens de transport (aérien, maritime, terrestres…).

C’est pourquoi les Agences de Navigation Aérienne et Maritimes doivent faire l’objet d’une gestion seine, rationnelle et optimale.

Toutes ces d’activités de productions de biens et de services contribuent au delà des gains liés aux participations de l’Etat à renforcer les possibilités fiscales qu’elles soient douanières, immobilières, domaniales ou des taxes dues aux prestations  mais également à recouvrer des recettes non fiscales.

Il y aura donc d’énormes marges de manœuvres pour l’ETAT d’avoir de l’argent et de faire de moins en moins de recours aux aides extérieures.

Sans avoir la prétention de minimiser les efforts orientés pour l’obtention des aides extérieures, qui, sans doute, constituent des oufs de soulagement dans les situations difficiles,  je pense en toute conviction, que les Etats Africains ne peuvent atteindre leur objectif de développement qu’en accentuant leur effort dans la mobilisation des recettes internes. Cela passe à mon humble avis par une valorisation des atouts existants et par une appropriation plus exprimée des politiques publiques orientées dans l’industrie et le développement des services.

Depuis des décennies, l’Afrique, particulièrement la Guinée exporte les matières premières, mais la pauvreté est toujours là, le besoin de l’aide extérieure est toujours présente.

Les Etats occidentaux ont démarré leur économie par l’industrie. Ceci est possible dans notre pays, il suffit d’élever le niveau des ambitions et crée un sursaut national.

Quant à la téléphonie mobile, elle constitue un secteur qui apporte également beaucoup d’argent.

L’Agence de Régulation des Postes et Télécommunication doit veiller à optimiser les recettes dans ce secteur notamment dans les facturations des appels et ‘l’attribution des licences.

En résumé,

Certes, la tâche ne sera pas facile, puisqu’elle demande plus de moyens humains, matériels voire financiers, mais rien n’est impossible face à la volonté humaine.

Les guinéens doivent transformer la force qui leur à permit de rester debout dans les moments les plus difficiles  en énergie inépuisable pour relever le défi économique.

C’est possible avec l’engagement de tous pour une Guinée émergente.

Cet objectif est proche avec une reforme de l’administration publique capable d’animer des services publics au profit de la population, un développement de l’industrie agroalimentaire et une industrialisation des mines.

La redynamisation de ces secteurs sus- mentionnés, ajoutée au développement des services animés par l’entreprenariat privé et le tourisme, la Guinée peut s’attendre à un Produit Intérieur Brut de VINGT MILLIARS DE DOLLARS et un taux de croissance de deux(2) chiffres à l’horizon 2020.

Les propositions développées dans ce document sont,  réalisable en cinq ans.

Je suis convaincu que c’est possible de :

-développer l’industrie agro-alimentaire ;

– créer au moins une  industrie de production de produits finis de nos mines ;

– valoriser le tourisme ;

– Optimiser les recettes du secteur des transports ;

– Rentabiliser au mieux les recettes de la téléphonie et des autres services publics et privés ;

– Créer une Agence de participation de l’Etat qui va coordonner les différentes participations de l’Etat dans les usines et entreprises ;

– unifier le ministère de l’industrie des petites et moyennes entreprises et celui de la promotion des investissements publics, privés et du partenariat publics et privés pour une meilleure cohérence des investissements dans le secteur industriel ;

– Créer des écoles de spécialité pour mieux préparer les cadres à contribuer au succès du projet de développement

– créer une cellule de réflexion qui va produire un document de propositions concrètes de relance du tourisme.

Mamadou Gando BAH

Spécialiste en Gestion Publique

631891848/ 620027503

gando483@gmail.com

 

 

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