Suite à la rencontre des chefs d’Etats africains à Kigali (Rwanda), au cours de laquelle plusieurs questions ont été débattues notamment celles liées aux énergies renouvelables, le président de la République, le Pr Alpha Condé et une délégation de l’Union européenne, se sont conjointement exprimés face à la presse, ce lundi 25 juillet 2016, à Sekhoutoureyah.
Le président Alpha Condé, président et coordinateur des investissements liés aux énergies renouvelables en Afrique, a déclaré que «lors de la Cop 21, les pays africains avaient demandé le financement de l’électricité après avoir constaté que 700 millions d’Africains n’avaient pas accès à l’électricité. Si nous prenons les pays se trouvant au Sud-Sahara 8 sur 10 n’en n’ont pas. Donc si toutefois nous voulons offrir des opportunités d’emplois à la jeunesse africaine, il faudrait qu’on ait d’abord de l’électricité qui va nous permettre non seulement de transformer nos matières premières mais également donner du travail à notre jeunesse».
M. Félice Zaccheo, chef adjoint Energie durable et changement climatique de l’Union Européenne estime qu’ ‘‘il faut mettre en place une gestion intégrée de tous les fonds qui sont destinés aux soutiens à l’énergie renouvelable. Et initier un système qui repose sur des connaissances techniques solides et d’experts pour permettre d’identifier les projets sur lesquels on puisse canaliser les financements européens et d’autres qui seront disponibles’’.
Et d’ajouter ‘‘avec des centaines de millions beaucoup de foyers restent exclus de l’électrisé et, ce n’est pas une opération de bon cœur mais plutôt un partenariat de développement entre l’Afrique et l’Europe. Donc, le travail que nous avons fait ensemble jusqu’ici va prendre une vitesse supérieure pour l’identification des projets, leur financement jusqu’à la mise à disposition de l’électricité à tous les citoyens africains, ce qui est d’ailleurs le plus important’’.
Pour plus de précisions, le président Condé indique que «l’Union Européenne va financer des énergies renouvelables et l’Union Africaine s’investira dans l’énergie mixte. C’est à dire si l’argent que l’Union Européenne nous donne consiste à financer les barrages, l’énergie solaire et éolienne ; nous avons décidé de nous investir dans d’autres énergies comme par exemple le charbon, le gaz. Et progressivement nous finirons par immigrer dans des énergies renouvelables parce que les autres sont polluantes mais il nous faut l’énergie mixte dans un premier temps pour aller très vite».
Selon le représentant de l’union européenne, l’investissement dans les énergies renouvelables en Afrique s’élève à 50 milliards d’Euros dont 3 milliards chaque année pendant 14 ans.
A rappeler que le président guinéen a été désigné comme coordinateur de l’énergie en Afrique, le 30 janvier 2016 au cours de la 26è session ordinaire de l’Union Africaine. A ce titre, il est le porte-parole du plan d’électrification de l’Afrique, dans le domaine des énergies renouvelables au niveau de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et au niveau continental.
Ismaël Sylla pour Guinee7.com