Une mission du FMI dirigée par Abdoul Aziz Wane a séjourné à Conakry du 24 Août au 7 Septembre, 2016 pour mener les discussions sur la huitième et dernière revue du programme des autorités soutenue par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) [1] . À la fin de la mission, M. Wane a fait la déclaration suivante :
« Les autorités guinéennes et les services du FMI sont parvenus à un accord de principe sur un ensemble de politiques qui, sous réserve de l’approbation par la Direction Générale du FMI et du Conseil d’Administration, pourraient être soutenues par le huitième et dernier décaissement au titre de l’accord FEC. Sous réserve des mesures à adopter dans les prochaines semaines, la réunion du Conseil d’Administration pourrait se tenir vers la fin du mois d’Octobre 2016.
« Les données disponibles montrent que l’activité économique connaît une reprise, mais à un rythme inégal. La reprise est tirée par des chocs positifs de l’offre dans les secteurs minier, agricole et de l’énergie, qui ont été moins touchés par l’épidémie d’Ebola. L’activité dans le secteur manufacturier et celui des services, qui sont en général sources des emplois les plus rémunérateurs, reprend à un rythme beaucoup plus lent. Dans ce contexte, les prévisions de croissance de 2016 ont été revues à la hausse à 5,2%, au lieu de 3,8% précédemment. L’inflation a augmenté à 8,4% à fin Juillet 2016, du fait de la hausse des prix des biens importés.
« La performance dans la mise en œuvre du programme FEC s’est améliorée de manière significative. Tous les critères de performance à fin juin 2016 ont été observés, ainsi que tous les objectifs indicatifs à fin mars et fin juin, sauf un seul portant sur les dépenses prioritaires. Un élément-clé de cette performance a été l’exécution prudente du budget. Les autorités ont réalisé un excédent sur le solde budgétaire de base de 0,7% du PIB contre un objectif de déficit de 1,2% du PIB. Les autorités ont atteint le repère structurel sur l’adoption du plan de réforme de la fonction publique et ont modifié les statuts de la banque centrale (BCRG) pour interdire les garanties de la BCRG. Les travaux sont également en cours sur les autres réformes structurelles du programme FEC.
« Les politiques macroéconomiques pour 2017 resteront axées sur l’amélioration des conditions de vie des populations, tout en maintenant la stabilité économique. La politique monétaire continuera d’être guidée par les objectifs principaux visant à réduire l’inflation à 8 pourcent et à reconstituer les réserves internationales de la BCRG pour renforcer la confiance vis-à-vis du franc guinéen. La mission se félicite de l’intention des autorités d’aligner le budget de 2017 aux financements disponibles. L’espace fiscal pour les secteurs prioritaires devrait être créé par la mise en œuvre des mesures de recettes résolues et durables, y compris des mesures visant à élargir l’assiette fiscale, et surtout, par l’amélioration de la qualité des dépenses.
« La mission encourage les autorités à renforcer les efforts pour finaliser les réformes structurelles du programme FEC, en particulier dans le secteur de l’électricité, et de faire respecter strictement le code des marchés publics. La mission a pris note des conclusions du rapport d’audit sur les marchés publics signés en 2014-15 et a encouragé les autorités à publier le rapport, conformément à leur politique de transparence.
« L’équipe du FMI remercie les autorités pour leur hospitalité et pour les discussions constructives ».
La mission a été reçue par Son Excellence Alpha Condé, Président de la République. La mission a rencontré le Président de l’Assemblée Nationale, Honorable Claude Kory Kondiano et les Commissions Économique et Financière de l’Assemblée Nationale. La mission a également rencontré le Ministre de l’Economie et des Finances, Malado Kaba, le Gouverneur de la banque centrale, Lounceny Nabé, le Ministre du Plan et de la Coopération Internationale, Kanny Diallo, le Ministre du Budget Mohamed Doumbouya, et d’autres hauts fonctionnaires du gouvernement, l’association professionnelle des banques, les partenaires internationaux, ainsi que les organisations du secteur privé et de la société civile.
[1] La FEC est le principal outil du FMI pour l’appui financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Le financement dans le cadre de la FEC est à un taux d’intérêt de zéro pour cent, avec une période de grâce de 5,5 années, et une maturité de 10 ans.
Source : FMI