(Agence Ecofin) – Le secteur de la Bauxite en Guinée Conakry connait depuis peu, un regain d’intérêts de la part des investisseurs. Une des récentes annonces d’injection de capital dans le secteur a été celle de la Société Financière Internationale. La branche du groupe de la Banque Mondiale en charge du financement du secteur privé, a accordé une facilité de 200 millions $ à la Compagnie des Bauxites de Guinée (CBG). Dans la foulée, on a appris que la CBG a mobilisé près d’un milliard $ auprès des bailleurs à l’effet de développer ses projets.
Pour sa part, la Société des Bauxites de Dabola-Tougué a indiqué qu’elle lancera les travaux de construction sur son site d’exploitation d’ici la fin 2016, grâce à un apport de 505 millions d’euros de son partenaire stratégique Iran Mines & Mining Industries Development & Renovation.
A ces deux annonces majeures, il faut ajouter celles du groupe Dubaïote Gajah Investment Group, qui a dit être en quête d’un financement de 8 milliards $, après avoir signé avec le gouvernement guinéen un accord pour développer la mine de bauxite Boffa Sud. Au mois de juillet 2016 dernier le nouveau ministre guinéen des mines, Abdoulaye Magassouba, faisait savoir que ces engagements d’investissements atteignaient déjà 2 milliards $.
Ce nouvel intérêt des investisseurs pourrait surprendre, dans un contexte où à 1651 $ la tonne, les prix de l’aluminium (dont la bauxite est la principale matière première), sont encore au plus bas, comparés à ce qu’ils étaient en septembre 2014 (2024 $ la tonne). Toutefois, les prix de cette matière première ont évolué à la hausse depuis le début 2016 et ont gagné jusqu’à 9,56% sur la période.
Le fait est que la Chine qui est le plus gros acheteur sur le marché de l’aluminium fait face à des difficultés avec ses fournisseurs traditionnels qui peinent à satisfaire sa demande. Selon Robert Knapp le Secrétaire Général de l’Institut International de l’Aluminium, la Guinée devrait, dans le contexte actuel, devenir le premier fournisseur de la Chine d’ici 2017. Une prévision en cohérence avec la suspension des livraisons indonésienne et un repli des ventes australiennes.
Les 12,5 millions de Guinéens sont donc dans l’attente des retombés de cette nouvelle opportunité qu’offre le marché international à ce pays qui sort à peine de l’épidémie d’Ebola. Mais il faudra pour cela améliorer le rendement fiscal minier. Selon des données fournies par le ministère du Budget, les incitations accordées au secteur minier auraient entraîné une perte fiscale de près 220 millions $.
Idriss Linge