Mamadou Diallo, connu sous le sobriquet de Mamadou Thug a activement participé à la Semaine de la citoyenneté. Avec lui, nous avons parlé de la citoyenneté mais également du festival du rire qui s’est tenu récemment à Abidjan, lors duquel il s’est distingué. Entretien…
La Semaine de la citoyenneté vient de prendre fin. Quelle sont vos impressions sur cet événement organisé par le gouvernement?
Mamadou Diallo : Il faut dire que c’est une bonne initiative ; une initiative à soutenir et à encourager. Personnellement, j’ai soutenu à ma façon la Semaine de la citoyenneté premièrement à travers un single. J’ai donné ma voix gratuitement. Et ensuite pendant toute la tournée de la semaine, j’ai participé aux actions de la citoyenneté. De ce fait, ma maison de production : Soudou daardja prod, a apporté sa touche à la Semaine de citoyenneté. Il convient de rappeler que cette tournée était programmée dans les cinq communes de la capitale et chaque commune devait abriter un spectacle. Mais moi à l’occasion de cette semaine de citoyenneté, nous avons organisé dans mon quartier à Cosa plein de choses avec les jeunes de ce quartier. Les organisateurs même ont fait remarquer la particularité de notre activité.
Peut-on savoir pourquoi vous vous êtes donnez à fond?
Vous savez en tant qu’artiste, je suis appelé à réunir et non à diviser.
Pour certains, c’est parce que le civisme ou la citoyenneté font défaut. C’est ce qui les a motivés à soutenir cette initiative. Etes-vous du même avis?
Oui, on sait aussi donner dans ce sens. Et c’est pourquoi, nous avons sans cesse fait savoir sur le podium. Que le bon citoyen est un policier qui demande le papier pas la liquidité; le bon citoyen est un gouvernant ou un ministre qui ne crée pas un sens interdit; le bon citoyen est un journaliste qui informe mais en faisant en sorte de ne pas toucher les sensibilités des citoyens; le bon citoyen est un comédien qui fait rire les gens dans le sens de les éduquer; le bon citoyen, c’est le citoyen X ou Y qui respecte le feu de signalisation. Mais également on a dit que le bon citoyen, c’est celui-là qui évite de créer une deuxième ou troisième ligne dans la circulation; le bon citoyen doit connaître le nom de son président de la République, oui, parce qu’il incarne une institution. Mais il y a certains citoyens quand tu les demandes. Qui est le président de la République. Ils vont te répondre : c’est El hadj Cellou Dalein Diallo. Dans le même sens. Lorsque tu demandes aussi certains parents venant par exemple de la région de la Haute Guinée : quelle est la devise de la Guinée. Ils vont penser aux francs européens ou américains. Pourtant notre devise, c’est : Travail-Justice-Solidarité. Vous comprenez, il y a beaucoup de choses à dire : le bon citoyen doit maîtriser la disposition des couleurs nationales : Rouge-Jaune-Vert. Il doit aussi pouvoir chanter l’hymne national. Voilà ce qu’on a tenté de faire revivre aux citoyens guinéens.
Cette semaine a pris fin. Que pourriez-vous nous confier pour que cette initiative perdure?
Premièrement, il faut qu’on accepte de continuer au-delà de la semaine de la citoyenneté à communiquer dans les journaux : en lignes, à la radio, à la télé. Que les médias aient des émissions dédiées à la citoyenneté.
Qu’en est-il dans les quartiers?
Oui dans les quartiers qu’on fasse le porte-à-porte; que les ONG s’adonnent à cette activité. Parce que beaucoup de choses se passent dans nos quartiers, mais elles ne sont pas civiques. Il n’est pas rare de voir un concessionnaire qui fait une fosse derrière sa cour pour faire drainer les eaux usées ou carrément casser le goudron pour faire passer une canalisation d’eau. Les politiques aussi doivent parler à leurs militants de la citoyenneté. Ils doivent apprendre à leurs militants l’hymne national. Le bon politicien, c’est celui qui rappelle ou qui apprenne à ses militants les valeurs de la République. Ils doivent faire savoir à leurs militants qu’ils sont présidents d’un parti politique mais que le président de la République, c’est Alpha Condé. Et le chef de file de l’opposition, c’est Mamadou Cellou Dalein Diallo.
Autre chose, vous sortez d’un festival international d’humour. Vous avez porté les couleurs nationales guinéennes. Parlez-nous de ce festival ?
C’est vrai, je reviens d’une rencontre d’humour dénommé : ‘’le parlement du rire’’. Je peux vous dire que ça s’est bien passé.
Ok un peu de détail, s’il vous plaît?
Il faut dire que ledit festival s’est déroulé du 13 au 22 octobre. Mais avant de partir en Côte D’ivoire, précisément à Abidjan. Au nom du président de la République, le ministre de la Culture et des Sports m’avait remis les couleurs nationales, afin de représenter dignement la nationale guinéenne. Bien que j’ai été le seul à représenter le pays, mais notre apport au parlement du rire a été salué par les organisateur et les spectateurs. Le jour de la programmation de la prestation de la Guinée, il y a eu du monde, contrairement aux autres jours, où les organisateurs partaient chercher les spectateurs.
Vous avez présenté combien de tableaux ?
J’ai présenté trois : le premier, c’est la lettre du soldat. Le deuxième, c’est miss Afrique. Dans le texte, en introduction, comme je l’ai dit, il s’agit de parler de la beauté africaine. Du Cap, à Carthage. De Saint Louis à Djibouti. Il s’agit de présenter cinq belles femmes africaines. Avant de passer par le centre pour boire un peu de l’eau qui n’est pas de haram et Dieu merci on n’a pas rencontré Boko Haram…voilà un peu.
Et le troisième tableau parle de quoi ?
Avant d’aller, j’ai travaillé sur un texte, avec mon metteur en scène : Ibrahima Sory Camara. Mais après j’aime tellement ce pays; j’ai finalement parlé de ce beau pays. Dans ce texte, j’ai fait ressortir les valeurs de la Guinée : si hier la France a colonisé la Guinée, aujourd’hui, nous colonisons la France à notre façon.
Comment ça, expliquez-nous?
Oui Black M, c’est un guinéen, Paul Pogba est un guinéen et les blancs nous font la cour pour être des Français. Bon je ne vais pas tout déballer à ton journal, vous suivrez le reste sur Canal Plus.
Interview réalisée par Richard TAMONE