Un fait, des hommes et l’histoire. La date anniversaire de l’agression impérialo-portugaise nous offre l’opportunité de revenir sur certains aspects du combat de la Guinée, face aux attaques des puissances coloniales, en crise de leadership ? Surtout face à la désintégration de leurs colonies à travers le monde. Notamment, la France et le Portugal, les deux pays parrains de cette agression en terre guinéenne en ce dimanche 22 novembre 1970, si nous tenons compte des mémoires de Jacques Faucard – le Monsieur Afrique de l’Elysée, et d’autres documents sur ces événements. Aussi, rappelons qu’en fondant la Vème République française en 1958, la France a perdu la Guinée, le seul territoire de sa large possession en Afrique à dire ‘’NON’’.
D’où la naissance de graves rancœurs contre le jeune Etat guinéen, qui selon la vision française de l’époque, devait servir d’exemple en revenant prier la puissance coloniale pour se faire pardonner, sans quoi, jamais il n’y aurait la paix et le développement sur cette ancienne colonie française. Ce fut la promesse du discours-réponse de De Gaulle à la volonté de la Guinée de dire NON au Référendum du 28 Septembre.
Le jour fatidique du dimanche 22 Novembre 1970
De graves atteintes à l’intégrité et à la souveraineté de la République de Guinée ont eu lieu en ce dimanche, 22 novembre 1970, lorsque profitant de la brume et du brouillard sur nos eaux territoriale, près de 500 mercenaires européens et africains, ont débarqué le 22 novembre 1970 sur nos côtes à bord de bateaux de guerre, violant ainsi tout principe de non-violabilité de l’intégrité territoriale et l’indépendance des peuples.
Le colonialisme portugais servant de tête de pont à l’impérialisme international, n’a pas hésité à profiter de la nuit pour s’attaquer au paisible peuple de Guinée. Le dimanche 22 novembre 1970, vers 2 h du matin, les populations ont entendu des coups de feu à partir de nombreux points stratégiques de la capitale Conakry: La Centrale électrique de Tombo, les Camps Almamy Samory et Mamadou Boiro, la Villa présidentielle de Bellevue, la résidence du secrétaire général du PAIGC-Amilcar Cabral, la Présidence de la République, l’aéroport international Conakry-Gbessia, etc.
L’objectif d’une part, était de libérer un groupe de prisonniers portugais aux mains du PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et des Iles de Cap Vert), et de l’autre, éliminer le régime révolutionnaire de Guinée avec son charismatique Président Ahmed Sékou Touré qui, depuis le 28 septembre 1958 est devenu l’homme à abattre pour l’ancienne puissance coloniale françaises et ses dirigeants.
Mais moins sa proclamation d’indépendance le 2 Octobre 1958, c’est la vocation politique annoncée par la Guinée de ne se sentir libre que lorsque tous les territoires du continent africain seront libres de la colonisation, qui a fait que la Guinée devait subir toutes les formes de pression, de sabotage et de diffamation, afin de casser l’élan pris par le jeune Etat. Les faits sont ce qu’ils sont, et nul ne peut effacer les traces de l’histoire, au risque gravissime de se ridiculiser devant l’humanité.
La riposte fut fulgurante et le peuple a largement mis en déroute les agresseurs au point que certains rescapés ont avant de subir la loi en vigueur pour de tels actes, expliqué en détails les plans et combine, les responsables et les complices des actes de barbarie.
Il est consigné dans la mémoire collective que la Guinée a été la cible de diverses tentatives de déstabilisation depuis 1958, au lendemain de sa victoire face à la France coloniale, qui a dès les premiers mois, aux ordres du général De Gaulle, imaginé et planifié de pires formes de sabotage et de mise à genoux des structures et institutions du nouvel Etat. Ils ont tenté d’empêcher son intégration aux Nations Unies, n’eut été les soutiens des pays de l’Est, ceux des Non-alignés et d’autres d’Occident comme les USA.
C’est cette haine qui sera autrement matérialisée dans le plan d’attaque projeté par les portugais, pour disent-ils, récupérer les leurs aux mains des guinéens de Bissau, alors que d’autres de nos compatriotes guinéens vivant à l’étranger, avec des complices résident au pays, en trouveront l’occasion pour un changement de régime à Conakry.
En tout, ils ont débarqué les troupes à Conakry, mais le contingent de guinéens venus pour changer le gouvernement dirigé par Sékou Touré, s’est heurté à une réaction qu’ils n’attendaient pas une fois sur le sol guinéen. Ceci expliquant cela, les parties stratégiques de la capitale tombées sous contrôle des agresseurs (Camp Boiro et Samory, présidence de la République, Centrale de Tombo, Aéroport de Conakry…), ont vite été récupérées. Les agresseurs arrêtés et exécutés selon les lois du pays.
En cette matinée de dimanche 22 novembre 1970, c’est à 9 h que le premier Appel à la nation, discours officiel du président guinéen aura été entendu, appelant le peuple à prendre les armes pour défendre la patrie agressée. L’on se rappelle des mots de Hadja Mafory Bangoura qui depuis Kaloum, haranguait les foules pour la riposte en vue de mettre hors d’état de nuire les bandits venus pour reconquérir la Guinée et les Guinéens.
Ces appels relayés dans tout le pays, ont fait l’effet escompté, car en un temps record, la victoire de la Guinée a été totale et fulgurante sur les barbares, dont on apercevait les navires – Montante et Bombarda entre autres, au large de Conakry, en ce mois de ramadan musulman.
La Guinée a connu plusieurs victimes, assassinées ou blessés par les agresseurs, des édifices ont connu de graves atteintes avec des dégâts matériels importants que le Portugal, après avoir reconnu ses forfaitures s’engagera à réparer. Mais la Guinée préféra en retour que les portugais libèrent la Guinée Bissau de toute colonisation. Permettre à la Guinée Bissau de devenir un Etat indépendant. Ce qui fut, pour que la République de Guinée se lance dans le soutien pratique de la guerre de libération d’autres colonies portugaises en Afrique australe : Angola, Mozambique et Sao Tomé et Principes.
Partout donc sur le continent, l’héroïsme des combattants guinéens a été reconnu et loué. Les derniers survivants de cette époque et de ses évènements sont encore en vie. Au besoin, ils peuvent apporter leurs témoignages pour que les nouvelles générations de nos concitoyens comprennent de quoi doit être fière la Guinée aujourd’hui, quand une date comme le 22 novembre 1970 se pointe à nouveau à l’horizon.
Leçons de l’agression et perspectives d’avenir
Nous devons en définitive comprendre qu’un tel évènement laisse toujours des séquelles inoubliables. Qui à faire regretter ou soigner les rancœurs. Mais le meilleur est de savoir raison gardée, en prônant la paix et l’unité de tous, fils et filles du pays confronté à d’autres défis. Notamment le défi de son développement économique et social, sans négliger les couacs dus à l’inexpérience politique, qui fit qu’entre autres, il ya eu des succès et des ratées comme sous tous les régimes ou pouvoirs que l’humanité a connu et continue d’en connaître.
Donc, la question fondamentale sur les victimes collatérales ou directes de cette agression reste un sujet assez important dans la conquête du salut nationale à travers la réconciliation si recherchée depuis la fin du régime de Sékou Touré, jusqu’au-delà : du temps de Lansana Conté, jusqu’à nos jours sous Alpha Condé.
C’est dire que la quête pour la paix, est une œuvre de longue haleine que seuls les citoyens convaincus et capables de pardon dans la lucidité, peuvent assurer le succès national ‘est dans cette optique que nous faisons un vibrant appel aux fils du pays à ne jamais accepter de tomber dans les filets de la vengeance, ni de l’intolérance.
Ainsi, la Guinée saura devenir grand et encore plus prospère, car la nature a déjà doté le pays d’immenses ressources naturelles qui n’attendent que notre farouche volonté à aller à leur conquête, pour en transformer au bénéfice de tous. Là sera notre victoire à tous, et non dans les conclusions de ces débats de politique politicien, à jamais voués à l’échec.
La Guinée à jamais !!!