Le président Alpha condé, a présidé la cérémonie d’ouverture du 28ème congrès des notaires d’Afrique, qui s’est ouvert ce mercredi 30 novembre dans un grand hôtel à Conakry.
Les notaires guinéens constituent une véritable source de conflits domaniaux
S’adressant aux notaires guinéens, le président Alpha condé, a indiqué que: ‘‘Le notaire a une obligation que les notaires guinéens ignorent. Le notaire, avant d’authentifier un acte, doit vérifier que tous les ayant-droits concernés ont donné leurs consentements. Si un ayant droit décide de vendre un terrain sans l’accord des autre ayant-droits, l’obligation du notaire est de vérifier si tous les ayant droits ont donné leur accord (pour la vente de leur terrain, ndlr). Malheureusement, tel n’est pas le cas chez les notaires guinéens. Un Frère de Senghor peut vendre les biens de sa famille sans l’accord de ses frères. Quelques jours après on vient dire aux autres de vider leur maison. Ils ne sont même pas au courant si la maison a été vendue. Voilà le problème que nous avons avec les notaires de Conakry. J’ai demandé à les rencontrer il y’a de cela trois ans pour leurs dire de faire leur travail. Parce qu’ils ne peuvent pas autoriser une seule personne de vendre un bien familial sans le consentement des autres. Donc, il est temps que vous regardez dans votre poche. Le grand problème qu’on a aujourd’hui c’est le problème du foncier en ville comme dans les campagnes.’’
Partout en Afrique, Il y a crise de confiance voire de lucidité
Rappelant les notaires guinéens à leur devoir, le président Condé, rappelle : ‘‘Vous êtes garants du temps moderne, de la paix sociale. Et c’est en cela vous constituez le nœud d’un lien particulier entre l’Etat et les citoyens. Partout en Afrique nous avons une crise de confiance voir de lucidité. La loi peine à résister. Des crises se multiplient et l’incompréhension de nos populations s’accroit dans les méandres de nos systèmes juridiques. La justice a du mal à y faire face. Sachez-le-vous les notaires, vous devrez être une des solutions privilégiées au profit de l’institution judiciaire.’’
Les reformes engagées dans le système judiciaire doivent se poursuivre
Sur la même lancée, Me Cheick Sako, ministre d’Etat, ministre de la Justice, gardes Sceaux de préciser : ‘‘Certes à propos des notaires, il y’a des problèmes, mais le président l’a généralisé. En réalité, il s’agit de certains notaires, mais je fais confiance à la chambre puisqu’il y a une procédure disciplinaire au sein de la chambre. Ce qui est important c’est l’empiètement que certains font sur la fonction du notaire. Il est inadmissible chez nous, que les chefs de quartier aillent sur le terrain des notaires. Ce que nous allons faire dans l’avenir c’est de faire en sorte que le citoyen se dirige vers le notaire pour faire un certain nombre d’actes. Comme ça se passe dans les autres pays. Parce que la sécurité juridique c’est aussi la protection du citoyen dans sa plénitude. Aussi, Il y’a une dichotomie entre les magistrats et les notaires. C’est un travail de longue haleine, mais on fera tout pour se mettre au niveau du standard international. ‘’
Ismaël Sylla pour Guinee7 com
