Censure

Me Alfred Mathos: pourquoi nous sommes allés avec le groupe parlementaire de l’UFR…

Me Alfred Mathos, notaire de son état et nouveau président de l’Union du peuple de Guinée (UPG) de feu Jean-Marie Doré, a accordé une interview à notre reporter dans laquelle il s’est largement prononcé sur les innovations qu’il compte apporter au niveau du parti. Notre interlocuteur a également donné les raisons qui ont valu à sa formation politique de s’allier à l’Alliance Républicaine de l’UFR au parlement.

Vous avez récemment été élu au poste de nouveau président du parti de l’Union du peuple de Guinée (UPG) de feu, Jean-Marie Doré. Dites-nous quelles sont les innovations que vous comptez apporter au sein de ce parti?

Me Alfred Mathos: Ecoutez, on ne peut pas parler d’innovations sans parler de continuité. Nous faisons une continuité mais, dans le cadre de rassembler nos militants qui étaient massivement venus au congrès du 24 au 25 septembre dernier.

Franchement, il faut le dire, qu’en terme d’innovations, j’ai essayé au niveau des cadres du bureau national du parti, dans le but de les encourager à se motiver de façon personnelle parce qu’un parti, c’est d’abord la motivation personnelle.

Il faut être motivé pour appartenir à un parti. Et pour aller dans ce sens-là, il faut convaincre les militants à partir de son programme. Il va s’en dire que la force d’un parti se mesure par sa représentation à l’assemblée.

Aujourd’hui, nous avons une chance, d’avoir deux députés au parlement qui sont maintenant inscrits dans le groupe parlementaire de l’Alliance Républicaine de l’UFR. Nous constituons une force au niveau de l’Assemblée. La preuve est que lors du débat entre la majorité présidentielle et l’opposition républicaine, nous avons eu notre mot à dire, concernant cette loi sur le code électoral qui devait passer en force au parlement mais, elle n’a pas pu passer pour des raisons de procédures. Parce qu’il faut respecter la procédure.

Si notre groupe parlementaire n’avait pas mis le pied dans le plat, peut-être que ce point 2 de l’accord du 12 octobre dernier serait passé au parlement. Mais aujourd’hui, la Guinée doit se réjouir que notre assemblée ne soit pas prise en otage par un groupe parlementaire.

Au niveau du parti, nous avons essayé de faire l’état des lieux en distinguant nos forces et faiblesses à travers nos sous sections, nos sections et nos bureaux fédéraux sur toute l’étendue du territoire national. Nous avons constaté qu’il y avait une restructuration à faire qui résume qu’à l’issue de cet état des lieux, nous avons eu la présence d’esprit de faire la nomenclature de tous nos démembrements pour que cela colle à ce qui existe ailleurs au niveau des sous sections, afin que ceux qui sont responsables, puissent s’impliquer au niveau de leur responsabilité par rapport à la mobilisation.

Et comme un parti, c’est pour aller aux élections, à cet effet, nous préparons activement les communales ; en ce sens que nous avons évalué nos forces et faiblesses, là où nous avons plus de forces, nous allons les renforcer de plus au sein de notre parti. Ensuite, là où nous avons des faiblesses, nous allons faire des alliances. Donc, voilà un peu ce que nous voulons entreprendre pour mieux consolider notre parti dans le cadre des préparatifs des élections communales.

Par ailleurs, il faut le dire, que le testament politique de feu Jean-Marie Doré n’est pas lourd, il est l’homme qui a pu dans la modernité politique de notre parti, apporter sa touche pour donner un sens adéquat à notre jeune démocratie.

Il faut aussi signaler que feu Jean-Marie Doré a été l’un des détonateurs de la démocratie en Guinée avec les feux Siradiou Diallo, Bah Mamadou et même avec le Président actuel, le Pr Alpha Condé. Donc, il faut saluer cette mémoire-là.

De ce fait ; je m’en vais vous informer qu’à l’occasion du premier anniversaire du décès de feu Jean-Marie Doré, nous allons essayer de perpétuer cette mémoire. En organisant un symposium qui sera à l’honneur de ses œuvres politiques, afin que les générations futures puissent trouver ses traces.

Ce symposium réunira les hommes politiques et scientifiques de tout bord au cours duquel, ils vont réfléchir comment le feu Jean-Marie Doré a pu laisser ses traces politiques et, qu’est-ce qu’il faut faire pour suivre ses traces ? Voilà en quelques lignes, ce que nous allons faire le 29 janvier prochain pour immortaliser les œuvres politiques de notre cher feu Jean-Marie Doré.

Dites-nous quelles sont les raisons valables qui ont motivé l’UPG à rejoindre le groupe parlementaire de l’Alliance Républicaine de l’UFR de Sydia Touré à l’Assemblée Nationale ? Pourtant, certains disent que Jean-Marie Doré s’est toujours proclamé centriste lors des débats à ce même parlement.

Ecoutez, il faut signaler que l’Alliance Républicaine de l’UFR n’est ni de la mouvance présidentielle, ni de l’opposition républicaine. Elle est du centre. Et, sachez que c’est ce centre qui n’a pas permis que le point 2 de l’accord du 12 octobre dernier ne soit pas retenu ipso-facto à l’Assemblée Nationale.

Le centre pour nous, c’est une doctrine qui est un espace électoral dans la mesure où cet espace électoral que nous visons, ce sont ceux qui n’ont jamais choisi le camp de la mouvance présidentielle et celui de l’opposition républicaine. Il faut que ces personnes puissent choisir. Comme disait feu Jean Marie Doré, ‘’entre une porte ouverte et une porte fermée, il y a une porte entre baillée’’. Ce n’est pas de l’hypocrisie politique mais, c’est de réalpolitique. Et, nous avons ce testament-là.

Il faudrait que ces observateurs sachent que nous sommes de l’opposition plurielle sinon, nous serions allés dans la mouvance présidentielle. Quand vous parlez de l’Alliance Républicaine, elle n’est pas de l’opposition pure et dure. Nous pouvons être d’accord avec la mouvance présidentielle si le programme d’actualité est notre vœu.

L’UPG a son indépendance, elle a un fief qui est la forêt. Par ailleurs elle compte faire l’apanage dans toute la Guinée. Voilà un peu, le centre que nous prônons. Une manière de vous dire que le centre n’est pas une question de ralliement mais de conviction.

Interview réalisée par Léon Kolié

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