La nuit d’hier a été chaude, très chaude au quartier Camayenne, commune de Dixinn. En effet selon des témoins, des policiers de la BRB (Brigade de répression du Banditisme), pour des raisons qu’on ignore, ont pourchassé des enfants qui étaient au bord de la mer du côté d’un grand hôtel du coin. ‘‘Les enfants pris de panique, se sont jettés à l’eau. Malheureusement, un d’entre eux ne sachant nager s’est noyé’’, nous dit un témoin. Du coup, les autres viennent alerter tout le quartier.
Le ministre de la Jeunesse, Moustapha Naïté qui loge tout près se met avec les autres à la recherche de l’enfant. Les heures passent sans le voir. Les esprits s’échauffent, la tension monte d’un cran. Et les habitants du quartier barricadent tous les accès à la corniche, brûlent des pneus sur la chaussée, jettent des pierres dans la cour de l’hôtel –qui soit dit en passant n’a jamais fait face à sa responsabilité sociétale-, caillassent des véhicules. La colère se transforme donc en émeute.
Le ministre profite du bon voisinage et de l’aura dont il bénéficie pour calmer la situation. Avec peine, c’est vrai. Mais le réussit tout de même. Pendant le calme précaire, arrivent des gendarmes qui engagent aussitôt des courses-poursuites. C’est le tohu-bohu. Contre des jets de pierres des habitants du quartier, les gendarmes réagissent par des jets de pierre. ‘‘Des gens dont un gendarme ont été blessés. Nous nous sommes confiés au ministre qui nous a calmés. Mais on lui a fait remarquer qu’on nous frappe pendant qu’on a perdu notre enfant’’, nous renseigne notre témoin.
Selon lui, le ministre a eu des altercations avec deux gendarmes qui ‘‘ne voulaient rien comprendre. Ils lui ont même manqué de respect. Un gendarme a dit qu’il s’en fout de lui. Les gendarmes ont même jeté des pierres dans sa cour’’. L’affaire se corse donc. Le ministre se retrouve dans une sorte de quadrature du cercle : retrouver l’enfant, calmer la population, calmer des gendarmes qui défient son autorité.
Cependant, selon nos informations, il réussit à faire venir ses collègues comme Mohamed Diané, ministre de la Défense, Damantang Albert Camara, ministre porte-parole du gouvernement et Gassama Diaby, ministre de la Citoyenneté. Le chef d’Etat-major des Armées, aussi.
Quelques temps après, la situation se calme. Et la recherche de l’enfant reprend. Les pompiers sont mis à contribution. Tard la nuit, l’enfant est retrouvé sans vie. Sa famille accepte le corps avec des prières du ministre Naïté. Parce qu’elle avait refusé.
Le ministre Naïté que nous avons joint, n’a pas voulu commenter ces informations.
Aux dernières nouvelles, les deux gendarmes désagréables à l’égard du ministre auraient été mis aux arrêts. Cela aidera-t-il à faire comprendre à nos forces de l’ordre qu’un ministre est une autorité qu’il faut donc écouter, respecter surtout en public ? Attendons de voir.
Aziz Sylla pour guinee7.com