Addis-Abeba, le 1er Février 2017 – Les rideaux sont tombés sur la 28e session du Sommet de l’Union Africaine ce mardi soir à Addis-Abeba. Une session historique dont le thème principal a été : « Tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ». A cette occasion, outre l’élection du Président Alpha Condé à la tête de l’organisation et celle du tchadien Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont planché sur divers sujets ambitieux et prometteurs pour l’avenir du continent. Parmi ces sujets, on peut retenir :
- l’exposé du président de la République du Rwanda, Paul Kagamé, sur le rapport de la réforme de l’Union africaine ;
- la présentation du rapport sur la Zone de libre-échange continentale (ZLEC);
- et l’examen de la demande du Maroc de retrouver son siège de pays membre de l’Union africaine.
Très attendus, ces différents rapports ont été adoptés par la Conférence de l’Union tandis que d’autres tel que le retrait collectif des pays devra être revu au cours d’un prochain sommet.
Intitulé « L’impératif de renforcer notre union », le rapport sur la refonte de l’organisation panafricaine a suscité beaucoup d’intérêt au cours de cette rencontre. Et pour cause. L’Union était critiquée, à tort ou à raison, pour sa bureaucratie notamment.
Ainsi, des changements importants devraient intervenir bientôt au sein de l’institution panafricaine. Pour le Président Kagamé –qui s’était entouré de neuf experts de haut rang dont Donald Kabéruka (ex Directeur Général de la Banque Africaine de Développement), Carlos Lopes (ex Président de la Commission Economique Africaine des Nations Unies)-,il s’agit de restructurer l’organisation et redéfinir les priorités. Ces changements interviendront également au niveau institutionnel. D’ailleurs le Président Alpha Condé a mis un accent particulier dès sa prise de fonction sur certains aspects contenus dans ce rapport notamment la discipline interne, la représentation des pays dans ces sommets ou encore le niveau d’engagement des participants dans l’application des décisions prises. Par exemple, en cas d’empêchement, les Chefs d’Etat et de Gouvernement devraient être uniquement représentés par leur Vice-Président ou leur Premier Ministre.
L’autre modification qui est contenue dans ce rapport et qui a définitivement été adoptée concerne le financement de toutes les opérations de l’institution. Evalué approximativement à 700 millions d’euros, ce budget était jusqu’à présent financé à près de 70% par l’apport de partenaires étrangers (Union Européenne, Banque Mondiale, Chine, etc). Désormais, l’Union Africaine a décidé de financer son fonctionnement par ses ressources propres en taxant à hauteur de 0.2% les importations des pays. A cet effet, le Président Alpha Condé a souligné qu’«on ne peut pas assurer l’indépendance de l’UA sans assurer ses sources et moyens de financement». La révision du fonctionnement de l’Union ne sera que bénéfique pour atteindre les objectifs de développement tracés dans le cadre de l’Agenda 2063 qui s’arrime avec les Objectifs du Développement Durable, a-t-il ajouté.
Un autre pan de la réforme adoptée consiste à mettre en place une synergie d’actions afin de permettre à l’Afrique de bénéficier de plus de places au sein des instances onusiennes dont le Conseil de Sécurité. Pour y arriver, le continent devra faire face, de manière unie et concertée, à l’extérieur. Pour cette question, le Président Jacob Zuma a été désigné pour mener la bataille au nom de l’Union Africaine.
En ce qui concerne la zone de libre échange continental (ZLEC), dans son discours de clôture, le nouveau Président de l’Union Africaine, Alpha Condé, a affirmé que cette « Zone de Libre Echange Continentale (ZLEC) demeure un passage obligé » pour tous. Ce programme de libre-échange dont les négociations avaient débuté en 2015, doit permettre -dès cette année- à 1 milliard de personnes de partager un marché commun pour les biens et services, de favoriser la libre circulation des personnes et des investissements, ouvrant ainsi la voie à l’accélération de la création d’une union douanière. Cette zone devrait donc, à terme, permettre d’attirer les investissements vers le continent, d’améliorer le commerce interafricain et la compétitivité des entreprises en exploitant les possibilités d’une production à grande échelle.
A noter également que ce 28e Sommet s’était ouvert en présence d’invités de marque tels que Antonio Guterres, nouveau Secrétaire Général des Nations Unies ou en Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne.
Enfin, il faut préciser que d’autres thématiques ont figuré au cœur de ce rendez-vous historique. Il s’agit du renforcement de l’action des onze pays membres de l’Alliance Smart Africa où la Guinée joue un rôle prépondérant dans l’interconnexion du continent. A cela, il conviendrait également d’ajouter l’inauguration par le Président Alpha Condé du Centre de prévention et de contrôle des maladies épidémiologiques Africain (CDC AFRICA). Ces deux activités ont fait l’objet d’une forte implication avant, pendant et après le Sommet des Ministres guinéens des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, Makalé Camara, des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique, Moustapha Mamy Diaby, et de la Santé, Abdourahmane Diallo, tous présents pour l’occasion.
Dans nos prochaines flash d’information, un zoom sera fait sur ses initiatives et les recommandations adoptées au cours de cette 28e session des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine.
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L’Info en plus
Président de l’Union Africaine
Alpha Condé (Guinée)
Composition de la Commission de l’Union Africaine
Président : Moussa Faki Mahamat (Tchad)
Vice Président : Thomas Kwesi Quartey (Ghana)
Commission Paix et Sécurité Smail Chergui (Algérie)
Commission Economie : Anthony Mothae Maruping (Lesotho)
Commission Ressources humaines et science et technologie : Martial De-Paul Ikounga (Congo)
Commission Politique : Cessouma Minata Samate (Burkina Faso)
Commission Infrastructure et Energie : Amani Abou-Zeid (Côte d’Ivoire)
Commission Affaires sociales : Amira Elfadil Mohammed (Soudan)
Commission Commerce et Industrie : Albert M. Muchanga (Zambie)
Commission Economie rurale et agriculture : Josefa Leonel Corréa Sacko (Angola)
La Cellule de Communication du Gouvernement