Censure

Critiques acerbes contre la gouvernance d’Alpha Condé : Doussou Condé, remet ça !

Une militante de première heure du RPG  se défoule sur la gouvernance du président Alpha Condé et ses ministres, dans un entretien accordé à la radio Lynx Fm, à partir des États-Unis où elle réside. Mme Sanoh Doussou Condé très amère, dénonce le laxisme et la gabegie qui caractérisent le fonctionnement de l’Etat guinéen. Lisez!

Alpha, Sampil, Gomez et Conté

 « Je suis militante du PRG, je l’ai été et je le suis. Je veux dire Doussou est une militante qui avait cru au profond changement démocratique en Guinée mais à ce jour, je voudrais vous rappeler quelques  passages de notre combat parce que le combat là est global, avant de commencer, permettez-moi, de saluer les mémoires de ceux qui ont disparus. Mon problème je voudrais, il faut que ce parti et nous tous, je veux dire les Guinéens se rappellent des faits.

Mes chers frères, Mme Sano Doussou Condé était là quand on devait croire au changement. Je pense au premier militant tombé devant le commissariat central de Mafanco, M. Mamadi Condé. Que Monsieur Alpha Condé a abandonné, il n’est plus ce qu’il a été, il est de mon devoir de le rappeler parce que mon principal problème, c’est lui.

Il est venu seul, il nous a fait croire mais là où nous étions, nous ne sommes plus là-bas. Je veux rafraîchir sa mémoire. Je m’adresse à lui ce matin. Quand M. Condé est mort, il avait été tué devant le commissariat de Mafanco, ce jour monsieur Alpha Condé a été convoqué, le feu Boukari Camara a pris la chemise ensanglantée, j’étais avec lui ce jour-là, il y a monsieur Djoumessi qui est témoin, il y a M. Bérété qui est actuellement en Hollande pour ne citer que ceux-ci. Monsieur Boukari qui est militaire,  paix à son âme et moi, nous sommes allés chez Alpha Condé, cette chemise ensanglantée  a été remise à Monsieur Alpha Condé à son domicile à Mafanco. Je n’ai pas oublié ça, et je n’oublierai jamais ça. Ce monsieur est mort à cause de lui.

Le professeur Alpha Condé a failli à la parole donnée. Ce n’est que le départ, je sais que beaucoup de gens se tapent  la poitrine  à côté d’Alpha Condé, ils ne connaissent pas ces histoires-là, c’est quelques petits rappels seulement. Je veux rappeler à Alpha Condé, le jour qu’il s’est rendu à l’ambassade de Sénégal pour être transporté à Dakar, il est parti se réfugier à l’ambassade du Sénégal, je crois qu’aujourd’hui, il a oublié ça, mais moi non !

Nous sommes allés trouver Mohamed Sampil qui est aujourd’hui à Conakry. A l’époque, il était le secrétaire général des Affaires étrangères. Il nous a dit ce jour que monsieur Alpha Condé était son frère et qu’il s’en occupera. Après tout Alpha Condé est parti à Dakar. C’est grâce à nous, qu’il a oublié, Mais….

Je voudrais qu’il soit rappelé,  après les négociations de monsieur Sampil avec Monsieur feu Gomez qui n’est plus là via le président de la république le général Conté, vous connaissez la suite. Monsieur Condé est parti à Dakar. Sans dire les problèmes du stade de Mafanco, vous en savez un peu. Alors ces moment difficiles sont passés, il y a eu tellement des morts et tellement d’emprisonnés, il y a eu tellement des gens qui ont cru au changement et quand je me rends compte   qu’à nos jours,  nous faisons pire que les autres,  ceux-là que nous avons combattus, cela ne  me laisse pas tranquille.

Dans tout ça l’essentiel c’est quoi ? Monsieur Condé doit se rappeler aujourd’hui, il a oublié. Je vais dire aux autres qui se disent aujourd’hui militants du RPG arc-en-ciel qui nous ont torturés, qui nous ont emprisonnés, qui nous ont humiliés et qui profitent de ce système aujourd’hui, il est temps de leur rappeler qu’ils n’étaient pas là ce jour-là. »

L’honneur de l’UA revient à la Guinée

« L’Union Africaine vient de l’OUA. Personnellement c’est un honneur pour la Guinée. Cet honneur n’est pas personnel. Quand je l’ai écouté hier, j’ai été ravie d’entendre quelques phrases, quand il parlait de fondateurs de l’OUA, c’est une bonne chose. Je pense que même si c’était Monsieur Azoca (journaliste animateur) qui était président de la république aujourd’hui, il serait président de l’Union Africaine si son pays est désigné, c’est lui en personne. Essayons un peu de rafraîchir nos mémoires, les fondateurs de l’OUA sont nombreux. Vous avez le feu Ahmed Sékou Touré, N’Kuruma, Houphouët Boigny,  pour ne citer que ceux-là, mais au départ, il y a une petite histoire ce que je connais. Il y avait le Bloc de Monrovia, le Bloc de Casablanca, le feu  président Ahmed Sékou Touré, c’est l’ensemble là qui a donné naissance à l’OUA. Le président ivoirien a demandé qu’est-ce que mon pays va avoir dans ça, je veux juste rappeler que de ça est sorti la BAD qui a eu son siège en Côte d’Ivoire si je me rappelle bien.

Et il y a eu le premier secrétaire  de l’OUA qui est Guinéen. C’est le feu  Telly Diallo, paix à son âme. Donc je ne vois pas que  la désignation de la Guinée comme président de l’Union Africaine soit quelque chose de spécial comme ça, d’ailleurs  c’est à tour de rôle. Je pense que c’est une continuité de l’histoire. Donc, le mérite est au peuple de Guinée,  mais si nous personnalisons c’est quelque part aller à côté de l’histoire. Je dirais que c’est une chance que ce soit Alpha Condé qui soit le président de la Guinée aujourd’hui. Cela ne veut rien dire pour moi, sinon que l’honneur que la Guinée a eu. »

L’histoire, c’est une continuité

« Je vous parle d’une Histoire de 1963, et nous sommes en 2017. Le premier Secrétaire général de l’OUA est un Guinéen. Donc, pour moi, la Guinée était sur la scène internationale avant aujourd’hui. L’histoire, c’est une continuité. »

C’est la CEDEAO qui a fait partir Yaya Jammeh

« Ce n’est pas mon opinion, moi je pense que c’est la CEEDAO  qui a fait partir Yaya Jammeh. Ce n’est pas Alpha Condé, non ! Il y a quelque chose qu’il ne faut pas ignorer. Le président du Sénégal a joué un grand rôle. Regardez M. Barrow (le nouveau président de la Gambie) a prêté serment au Sénégal. Cela a poussé la CEDEAO à s’impliquer davantage pour faire quitter Yaya Jammeh.

Je suis persuadé que si la CEDEAO n’était pas impliqué et si le président Macky  Sall n’avait pas assuré la prestation de serment de M. Barrow le jour-j même, je ne pense pas si cette solution serait trouvée entre M. Condé et Yaya Jammeh. Moi, je tire chapeau à la CEDEAO mais la façon dont les médias interprètent ça en Guinée, c’est un peu de la propagande abusée. M. Jammeh ne serait pas  parti du tout sans la CEDEAO. »

Kabinet Sylla « Bill Gates » s’offre un terrain à 600 mille dollars

« Des fois quand on parle de dollars en Guinée, je me dis est-ce que je vis aux États-Unis là où le dollar fonctionne. Tel million de dollar est détourné par-ci par-là. Vous savez, nous avons beaucoup d’informations qui ne peuvent pas être étalées toutes à la Radio. C’est pourquoi, nous nous préparons pour faire front à un comportement parce que, ça c’est notre argent mais je doute qu’il y ait un détournement  de 500 millions de francs, parce que là-bas, ce n’est pas une Banque. Mais il y a des faits publics qui se font, tu as l’impression qu’il n’y a même pas d’Etat. M. Bill Gates (surnom d’un proche d’Alpha Condé), par exemple en dépit  de toutes les maisons qu’il a dans la capitale Conakry, que je peux chiffrer ; qu’il s’est payées à l’extérieur du pays, s’est permis d’avoir un terrain selon nos  informations à Conakry au bord de la mer et qu’il a payé  à  600 mille dollars. Je vous dis qu’il n’est pas seul ; il a des complices qui sont dans le gouvernement. Ils sont en train de construire ce terrain avec des ingénieurs portugais. Nous avons les documentations avec nous; je vous dis des ingénieurs portugais au détriment des ingénieurs guinéens. Dire qu’il y a eu des détournements, non ! C’est un pillage au niveau du gouvernement.

Un fonctionnaire de l’Etat qui se permet d’aller  acheter un terrain à 500 mille dollars dans un pays où il y a la monnaie locale, le franc guinéen. Quand vous écoutez les Guinéens, ils ne parlent plus de francs guinéens; c’est Euro tant, dollar tant. Ils sont en train de se construire des châteaux. Ils font ce qu’ils veulent, et quand vous parlez, ils s’en fichent et M. Condé le sait.

Souvent, d’autres osent dire qu’ils sont avec lui. Que des ministres aillent construire des mosquées avec l’argent du contribuable guinéen. Ecoutez quand moi j’accuse, je demande à ce qu’on vienne me dire que c’est faux. Je vais vous dire aujourd’hui sur votre antenne, nous allons vous faire voir ce qui se passe avant les élections de 2020. Ce n’est pas comme ça qu’on va venir enterrer tout, non ! Il faut qu’on vienne dire la vérité.

Donc si le cabinet a sa banque centrale là-bas (à la présidence, ndlr) pour garder 5 millions de dollars ou pour garder 500 millions de nos francs, c’est un fait, je ne crois pas. »

Le « petit frère » du Premier ministre qui affrète les avions du président

« Dites-moi, le nom d’un ministre qui dit qu’il n’a pas le prix de son essence ? Mais pourquoi, il ne démissionne pas. Un ministre qui a son cortège devant toi, qui fait tout le tintamarre dans le quartier et qui dit qu’il n’a pas le prix du carburant, je pense qu’il faut rendre le tablier. C’est aussi simple que ça ou bien ?  Moi, je ne crois pas à cela. C’est qu’il y a d’autres privilèges. Ils profitent quelque part de quelque chose, sinon pourquoi ne pas démissionner, ce n’est pas vrai. Cela n’est pas possible avec tout le niveau de vie de ces ministres-là.

Voilà, moi j’ai un autre aspect du problème. Moi je pense qu’il y a quelque chose de parallèle par rapport à ces ministres-là. J’accuse hein ! Il y a des choses qui se passent en Guinée que personne ne dit. Tout récemment, vous avez vu M. Alpha Condé au Vatican avec M.  Albert Bourgi, quel rôle ce monsieur joue ? Qui s’est posé cette question-là ? Il joue le rôle du Premier ministre. Ce monsieur est là depuis 2010. C’est-à-dire que le manque de reconnaissance d’Alpha Condé, c’est au niveau des Guinéens, pas au niveau des expatriés.

Il y a un médecin qui travaille à la présidence, qui est professeur je ne sais pas de son éducation physique, qu’on appelle ici kinésithérapeute, mais pourquoi pas un Guinéen à sa place, moi je dirai au Premier ministre, d’oser le lui dire. Mais selon mes informations,  que c’est  son petit frère qui s’occupe des déplacements du président, un certain Ibrahima Youla, qui loue l’avion du président à chaque déplacement. Les gens ne sont pas pour le peuple de Guinée, ils sont là-bas pour leurs propres intérêts.

Chaque ministre a son privé à coté, a son petit frère par ci, telle est la copine de tel, tel est l’oncle de tel, un système qui fonctionne comme ça,  ne peut pas marcher. Ils font du n’importe quoi. Ces gens-là sont en train  de transférer leurs familles à l’extérieur. M. Bantama  Sow par exemple a toute sa famille à l’extérieur.

Le président règle le problème du pays avec d’autres personnes. C’est son fils qui est en fait le réel ministre des mines, vous le savez, Dieu le sait, je vous dis que M. Condé fait de la Guinée ce qu’il veut de la Guinée. Voilà la réalité ! »

Alpha n’aura jamais de Premier ministre

« Non ! La Guinée avec Monsieur Condé n’aura jamais un Premier ministre de poids. Il ne faut même pas penser à ça. Il n’y aura jamais quelqu’un  autour de lui qui lui dira, c’est comme ça. Il est le chef de tout,  point- tiret. Il dit ce que vous devez faire. »

Des promesses du président restées lettre morte

« Je n’apprécie rien. Moi je le condamne parce qu’avec le diplôme qu’il a, Professeur académique, son système ne devrait pas être comme ça. Moi je ne lui donne pas de crédit en tout cas. Professeur, il est le plus grand diplômé de la Guinée maintenant là. Et il  a  82 ans, ce n’est pas un enfant. Et tous ceux que vous voyez circuler devant vous aujourd’hui, les attaques personnelles, le musèlement des politiciens et cette gestion irrationnelle de notre argent, parce que c’est nous qui les payons, tous ceux-là qui payent des voitures, qui viennent ici avec des voitures de 100 mille de dollars. Il suffit qu’il y ait des maux de tête pour se rendre en France. Quand on n’a même pas d’hôpital en Guinée. Tout ce qu’il a promis, rien n’est fait. »

Des milliards de la directrice de la société navale

« Je vais vous dire mon opinion. Quand Garafiri était en construction, le gouvernement de l’époque avait demandé la contribution de tout le monde, c’était même défalqué sur les salaires. Ce jour-là, Monsieur Condé était dans l’opposition, il avait dit que Mandianladji ne construit pas un barrage.

Mais, c’est ce barrage mandianladji qui aujourd’hui fourni 61 MW de courant à Conakry. Kaléta qui a fait tous les tintamarres du monde fournit 21 MW, vous pouvez vérifier. J’ai mes informations, donc c’est comme ça que ça fonctionne. Tout est politisé, tout est à son niveau, soyons sérieux mais quand tu parles on dit : ceci, cela.

Quand vous me dites que les ministres n’ont pas le prix de leur d’essence, je viens au niveau d’une petite dame qui est à la société navale. Vous pouvez vérifier cela. C’est un exemple que je prends. Cette dame-là est presque  chaque semaine au Canada. Et pourquoi ? Pour déposer de l’argent au Canada. Notre argent pour se payer des maisons au Canada.

Tous ceux qui ont double nationalité et qui profitent du système en Guinée contre les lois de l’extérieur par exemple : Canadiens, Américains, ils seront tous poursuivis. J’ai appris que la société navale a payé 5 remorques à 11 milliards de nos francs qui sont garés dans la cour de la société navale. C’est un exemple de gaspillage à ciel ouvert.

Elle est fonctionnaire de l’Etat. Et ces gens-là se permettent d’aller dans les bureaux de l’Etat, envoyer des marabouts, les flanquer dans les bureaux,  sous la barbe des officiers qui gardent là-bas. Ils se permettent d’acheter des voitures pour donner à leurs plantons, justes pour leur faire plaisir. Ils gèrent les biens publics comme leurs biens.

J’accuse cette dame, madame Fatoumata Cissé alias « Condé Diallo. » Elle n’a qu’à venir se défendre. Elle a investi au moins 28 milliards de francs guinéens dans le petit port de Sandervalia. Quel est son problème. Sa sortie d’argent à nos jours pour des projets bidons  comme ça, de 46 milliards et elle a à chaque fois, 10% sur tous les budgets qu’elle se fait là-bas d’elle-même, c’est-à-dire qu’en Guinée, chacun travaille pour lui-même. »

Une synthèse d’Alpha Amadou Diallo                                        

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