Sous la présidence d’honneur du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdoulaye Yéro Baldé, et en présence du ministre de la Culture, des Sports et du Patrimoine historique, Siaka Barry, le Musée national de Sandervalia a été le théâtre du vernissage de l’exposition « Une session archéologique au Rio Pongo », qui présente des vestiges archéologiques découverts dans la région du Rio Pongo et qui datent de l’époque de la traite négrière.
L’archéologue américaine, Kelly Goldberg, doctorante de l’université de Caroline du Sud, qui a dirigé cette mission avec des chercheurs du Musée national de Conakry et de la direction nationale du Patrimoine historique, a présenté aux autorités et aux nombreux invités, les artefacts mis au jour dans les sites de Farenya, Bangalan, Sanya Paulia et Gambia, tous d’anciens centres importants de la traite négrière sur les côtes de Guinée. Ces découvertes permettront de mieux connaitre cette période de l’histoire de la Guinée, notamment les activités autour du commerce des esclaves, surtout pendant la période de la traite clandestine qui a duré plusieurs décennies, au début du 19ème siècle. Cette activité était aussi l’affaire des commerçants américains établis en ces lieux, tissant des liens avec des chefs locaux en épousant leurs filles et qui seront à l’origine de familles métisses (mulâtres) dont les plus connus sont les familles Faber, Curtis, Ormond, Lightbourn… Un brassage entre Blancs et Noirs a donc été à l’origine des réseaux claniques complexes qui ont eu des impacts dans la vie politique locale. Une chose que l’ambassadeur des Etats-Unis, Dennis Hankins, a souligné dans son intervention, pour marquer la longue histoire entre son pays et la Guinée. Il s’est félicité aussi de cette exposition qui entre dans le cadre du raffermissement des relations entre la Guinée et les USA.
Cette exposition a aussi été l’occasion pour le ministre Siaka Barry d’annoncer que grâce à ces fouilles, les sites négriers guinéens sont désormais classés comme sites associés par l’Unesco, au même rang que Gorée ou Ouidah.
De son côté, le ministre Yéro Baldé a annoncé l’ouverture très prochaine d’un département d’archéologie et anthropologie à l’Université de Sonfonia. Une bonne nouvelle pour la recherche en Guinée et aussi pour les nouvelles possibilités de carrières pour les jeunes.
Daouda T. Niane pour guinee7.com