Le vendredi 26 mai 2017, Cellou Dalein Diallo Président de l’UFDG a été l’invité de RFI. Il a répondu à différentes questions de Christophe Boisbouvier. Passons en revue ses réponses et les confronter à un examen critique face à la réalité des faits.
Cellou Dalein Diallo : Pas du tout parce qu’il (Alpha Condé) n’a jamais été élu dans des élections transparentes. En 2015, il y a eu une fraude massive. On a commencé par tripatouiller le fichier et vous ne trouverez dans aucun pays où le total des électeurs représente 95% de la population. Ils ont procédé à un enrôlement massif des enfants dans les circonscriptions réputées acquises à monsieur Alpha Condé pour qu’il puisse gagner.
Décryptage : Cellou Dalein Diallo savait que les conditions de transparence et d’équité n’étaient pas réunies avant les élections présidentielles de 2015. Il avait accepté de signer les accords politiques d’août 2015 par lesquels l’opposition a accepté de participer aux élections présidentielles à condition que des délégations spéciales soient érigées sur 128 communes des plus importantes du pays. Donc c’est en connaissance de causes qu’il a accepté de participer à ces élections.
Cellou Dalein Diallo : Oui, on a toujours privilégié le dialogue et la concertation. La rue a été un recours qu’on a utilisé malgré nous, lorsqu’il n’y a aucune volonté politique d’ouvrir le dialogue. Nous avons organisé une marche pacifique, le 16 août, qui a mobilisé près de 700 000 personnes. Le lendemain, monsieur Alpha Condé m’a écrit une lettre pour dire qu’il souhaite qu’on se rencontre. Et à l’issue de cette rencontre, on a décidé d’aller au dialogue, moyennant un engagement solennel de sa part de respecter et de faire respecter toutes les décisions qu’il résulterait de ce dialogue. Le malheur, c’est que monsieur Alpha Condé ne respecte jamais les engagements qu’il prend lors des dialogues politiques. Les manifestations nous coûtent très cher. On a perdu plus de 80 compatriotes tués à bout portant par les forces de l’ordre. Jamais une enquête n’a été diligentée. Jamais une sanction administrative n’a été prononcée à l’endroit des responsables de la police et de la gendarmerie.
Décryptage : En septembre 2016 après avoir renoué avec Alpha Conde, Cellou Dalein Diallo a fait la déclaration suivante devant ses militants « Faites confiance à Alpha Condé ! Je lui fais désormais confiance ». Ainsi il est encore étonnant qu’il déclare dans les ondes internationales « Alpha ne respecte pas ses engagements… ».
Cellou Dalein Diallo n’a pas hésité au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2015 de demander « aux jeunes de descendre dans les rues en disant quiconque meurt c’est parce que Dieu aura voulu qu’il meure » et ajoutant « qu’il ne reconnaitra jamais les résultats et l’élection d’Alpha Condé ». Devant l’impasse dans laquelle il s’est retrouvé, il organise avec ses pairs de l’opposition républicaine des manifestants de rue pour n’importe quel prétexte. Ce fut le cas de la manifestation du 16 août 2016 où le jeune thierno hamidou fut abattu par un policier à Bambeto. En fait cette manifestation n’avait pour ultime objectif pour le chef de file de l’opposition que de renouer le contact avec le Chef de l’Exécutif guinéen. C’est au cours de ces rencontres avec Alpha Conde que fut acté le montant des avantages à verser au chef de file de l’opposition. Cellou Dalein Diallo semble s’émouvoir du nombre des victimes enregistré aux cours des différentes manifestations de rue. Dans ces conditions il est incompréhensible qu’il harangue ses militants avec des menaces du genre « Ils n’ont qu’à nous tuer tous !!! »
Cellou Dalein Diallo : Posez la question contraire : pourquoi monsieur Alpha Condé ne veut pas organiser les élections locales ? Le mandat des élus locaux est échu depuis décembre 2010. Non seulement il ne les organise pas, mais il nomme des militants zélés de son parti, comme chefs de quartier, chefs de district, maires des communes urbaines ou rurales, pour que ces auxiliaires, précieux pour la fraude, puissent être en place. La Côte d’Ivoire a organisé ses élections, le Mali, le Sénégal. Tous les pays à côté. Lui, jusqu’à présent depuis son installation en 2010, il refuse systématiquement d’organiser les élections alocales.
Décryptage : Cellou Dalein Diallo fait semblant d’ignorer qu’à l’heure actuelle la mouvance présidentielle et l’opposition se sont partagées le pouvoir au niveau des communes du pays. Celles-ci sont gouvernées par des délégations spéciales (accord politique d’août 2015) par des représentants des deux bords sur des bases illégales. Chaque camp gouverne ses fiefs par ces délégations spéciales qui sont issues de leurs partis.
Cellou Dalein Diallo : Négatif plutôt. La France a financé par l’intermédiaire de la Francophonie le processus électoral. Mais il y avait quand même des soutiens visibles à monsieur Alpha Condé. Parce que nous n’avons pas reçu l’appui de la France. Tous les accords politiques qu’ils ont signés et qui portaient la signature de l’ambassade de France depuis 2013 n’ont pas été appliqués. Alpha n’a pas voulu les appliquer. Et on n’a pas eu le soutien de la France dans l’application des accords politiques qui devraient permettre d’améliorer le processus électoral.
Décryptage : A la question relative au rôle de la France dans le soutien du processus politique en Guinée. Cellou Dalein répond que ce rôle a été négatif et il accuse le Président Hollande d’avoir soutenu au nom de l’Internationale Socialiste son ami Alpha Conde. Cellou Dalein est un habitué de dénégations pour masquer sa propre responsabilité sur les échecs successifs de l’UFDG. En décembre 2010, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique il avait imputé son échec de 2010 « sur le Quai d’Orsay (Ministère des Affaires Etrangères de la France) de lui avoir prodiguer des conseils inappropriés, sur Sidya Touré et Abé Sylla (ses deux principaux alliés de l’époque) de n’avoir pas mouillé la chemise et sur BAH Oury le 1er Vice-Président de l’UFDG d’avoir eu des attitudes extrémistes qui ont fait fuir l’électorat de la Basse-Côte » Il avait également ajouté « Le Général Sékouba Konaté le Président de la Transition a bien rempli sa mission ». Cellou feint d’oublier qu’en 2010 il avait perdu alors qu’il avait un apriori favorable à son égard de la part du Président Sarkozy et de M. Claude Guéant. En octobre 2015, il refuse de reconnaître les résultats de l’élection et il impute à la communauté internationale son échec aux présidentielles de 2015. Il montre ainsi son incapacité à admettre qu’il est le « problème et l’handicap de l’UFDG pour gagner »
Equipe de communication de BAH Oury