L’article paru dans les colonnes de notre précédente édition portant sur de chaudes empoignades entre Dr Saliou Bella et Elhadj Bah Ousmane, autour du poste de président de l’Alliance des acteurs de la majorité présidentielle, mouvement réunissant une quinzaine de partis politiques dirigés par des leaders originaires de la Moyenne Guinée, a suscité des réactions, dont celle du président de l’Union pour le progrès et le renouveau (UPR). Bah Ousmane a tenu en effet à mettre les points sur les i à propos de cette nouvelle alliance ainsi que de ses rapports avec Dr Saliou Bella, tous deux ayant en commun d’avoir été des opposants sous la deuxième république, aux côtés de feu Siradiou Diallo.
Dans cette mise au point, Elhadj Bah Ousmane commence par dire que « ‘’L’impossible entente entre Dr Saliou Bella et moi-même’’, comme a titré l’Indépendant, je voudrais confirmer cela. Je voudrais partager le titre dans la mesure où Dr Saliou Bella et moi nous sommes de tempérament différent. Nous voyons les choses différemment. Ça, c’est la première mise au point que j’ai souhaité faire», a-t-il souligné.
Le président de l’UPR va ensuite revenir sur la genèse de cette alliance qui s’engage à accompagner le président de la République lors des prochaines échéances électorales.
« L’Alliance des acteurs de la majorité présidentielle est constituée de plusieurs partis politiques dont les leaders sont originaires de la Moyenne guinée. L’initiative de mettre en place cette alliance a été prise à l’absence Bah Ousmane du territoire national. Aucune décision n’a été prise par le bureau exécutif de l’UPR. Parce que tout simplement nous avons un principe de fonctionnement basé sur la démocratie interne et cela impose à tous les membres du bureau exécutif national de se prononcer sur des questions d’importance comme ce sujet-là », rappelle le leader de l’UPR.
Dans la même lancée, l’honorable Bah Ousmane ajoute : « alors lorsque je suis revenu, le compte rendu m’a été fait et j’ai participé à une réunion. Au cours de cette réunion, j’ai fait part aux autres collègues leaders de partis regroupés du point de vue de notre parti. Les questions de principe d’abord. C’est que le choix, les orientations de notre parti nous imposent de ne pas appartenir à une organisation de caractère sous régionale et ethnique. D’ailleurs nous avons eu à dire que c’était illégal dans la mesure où la charte des partis politiques et certains textes règlementaires qui légifèrent le fonctionnement des partis politiques interdisent des regroupements d’ordre politique basés sur la région ou l’ethnie», a-t-il tenu à relever.
Tout en précisant cependant que : « nous avons dit que nous sommes pour l’alliance, mais faut-il qu’on trouve des formules convenables, qui nous mettraient à l’abri de cette illégalité. Ça, c’était la première objection que nous avons formulée. Nous avons été entendus. Nous étions dans une série de concertations pour réviser les textes fondateurs de cette alliance, lorsque subitement la question de mettre un bureau en place a surgi avec une structure. Nous avons dit que nous ne pouvions pas mettre un bureau en place dès lors que les textes fondateurs de l’alliance, eux-mêmes n’ont pas été acceptés par tous les partis», selon Bah Ousmane.
Qui dit avoir été surpris d’apprendre lors d’une réunion des partis initiateurs de cette démarche «on aurait dit le président de l’alliance, c’est tel, le vice-président c’est Bah Ousmane. Alors nous avons dit que nous ne sommes pas d’accord avec cette manière de faire. D’abord les textes fondateurs ne sont pas approuvés, il n’y a pas de raison qu’on parle de mise en place d’un bureau, même si on devrait mettre en place un bureau, il faudrait que ça soit consigné dans les textes fondateurs. Ce qui n’était pas», a-t-il déploré.
Par ailleurs, des suggestions ont été faites par l’UPR, reconnaît Bah Ousmane, en vue d’arrondir les angles.
« Nous avons dit, puisqu’on se réunit à l’UPR, si on doit mettre une structure qui chapote de manière transitoire ce regroupement, la logique voudrait que cela revienne à l’UPR. Il y a des critères qui ont amené ces différents partis à se réunir à l’UPR. Au nom des mêmes critères, on aurait dû confier ne serait-ce que de manière transitoire à l’UPR le principe de coordonner cela. Alors si ceci n’est pas, alors pourquoi ne pas confier la coordination à titre transitoire au doyen du regroupement. Et c’est ce que nous défendons», a tranché le président de l’UPR.
Pour Bah Ousmane, cette alliance ne devait avoir besoin que d’un porte-parole. « Nous ne sommes rien que des leaders de partis politiques, est-ce que nous avons besoin d’avoir un bureau, est-ce que nous avons besoin d’avoir un président, je dis non. On aurait pu avoir notre regroupement et avoir un porte-parole. Nous pensons que c’est largement suffisant. Et voilà je voulais rétablir ces questions de principe. Je me suis élevé contre cette manière de fonctionner et j’aime fonctionner dans le cadre de la clarté», a-t-il révélé.
Pour lui cette alliance devait « élaborer les principes, qu’on les fixe, qu’on ait un texte fondateur. Et que tout ce que nous avons à faire soit consigné dans ce texte. Ce qui n’était pas. Les textes étaient en révision. Et notre surprise a été qu’avant l’adoption des textes, on se mette à mettre un bureau en place et un présidium. Voilà ce contre quoi nous nous sommes élevés. Si nous devons fonctionner de cette manière, nous ne pouvons pas appartenir à de tel regroupement», a averti Bah Ousmane.
Pour finir le leader de l’UPR a rappelé que son parti est un allié du RPG depuis 2010, et qu’il ne faudrait pas verser dans l’ambiguïté.
« Nous, nous sommes déjà de la mouvance, on ne peut pas dire que l’UPR rejoint la mouvance. Maintenant, s’il y a d’autres qui veulent venir à la mouvance, ils peuvent venir», a-t-il conclu.
Voilà qui permet de lever l’équivoque sur cette « guéguerre » entre Bah Ousmane et Dr Saliou Bella, dont les bruits alimentent les ragots dans la cité.
In L’Indépendant