‘’Nous voulons une société civile sereine, lucide qui ne soit pas l’esclave du temps politique. Une société civile doit durer dans le temps’’, a déclaré, ce jeudi 27 juillet, le ministre guinéen de l’Unité nationale et de la Citoyenneté, Khalifa Gassama Diaby, devant les représentants des sociétés civiles sénégalaise et burkinabé, venues porter à sa connaissance la mise en place d’un parlement de la société civile Ouest-Africaine.
Dans la salle des conférences du ministère, le ministre a exprimé l’engagement des autorités guinéennes à soutenir cette initiative visant à créer une synergie d’action entre les acteurs de la société civile sénégalaise, burkinabé et celle de la Guinée pour consolider davantage le lien de fraternité existant entre les pays ouest-africains.
Après les échanges qui ont duré près d’une heure, Khalifa Gassama a évoqué, au sortir de la salle, la nécessité de rendre effective cette initiative dans un court délai. C’est pourquoi dit-il que ‘’ cela est indispensable pour nous permettre l’émergence d’une société politique démocratique qui ne soit constituée que de citoyens libres et responsables afin de donner un sens moral et démocratique aux Etats. Les Etats, les seuls à nous garantir une vie paisible parce qu’ils se seraient préalablement inscrits dans une logique de respect de l’Etat de droit, de respect des droits humains pour qu’émergent des citoyens qui soient conscients non seulement de leurs droits mais aussi de leurs responsabilités dans la société. La société civile guinéenne ou africaine est indispensable dans ce mécanisme de construction d’un système démocratique qui soit à même de permettre aux Etats africains de sortir de leurs multiples impasses et difficultés. Nous espérons que le travail va continuer, et que le peuple africain tout entier en tirera bénéfice’’ a déclaré le ministre guinéen de l’Unité nationale et de la citoyenneté.
De son coté, Sékou Goureissy Condé, initiateur de cette rencontre, s’est dit heureux de l’accueil que le ministre Gassama a réservé aux hôtes. ‘‘La synergie transnationale et transfrontalière des organisations de la société civile est un atout, un acte qui se veut majeur, fondateur et promoteur. La société civile se doit d’être un partenaire de l’Etat. Dans le contexte guinéen, nous avons été heureux d’accueillir nos collègues du Burkina Faso et du Sénégal. Nous avons trouvé auprès du ministre Diaby l’expression d’une volonté d’accompagnement, de soutien et de valorisation des ressources auxquelles nous sommes attachés pour la paix et pour le développement en Afrique’’, s’est-il réjoui.
Pour Sadikh Niass, représentant de la société civile sénégalaise, ce parlement de la société civile ouest africaine serait beaucoup plus ouvert et coopérant avec les autorités en place des pays respectifs. ‘‘Nous ne sommes pas une société civile qui s’oppose à des actions de l’Etat mais nous venons l’accompagner dans sa mission effectivement régalienne de construction de la paix et de satisfaction de citoyens. Au-delà même de la construction d’une citoyenneté nationale, nous devons nous rattraper envers une citoyenneté beaucoup plus élargie à travers la région ouest africaine. Parce qu’aujourd’hui les frontières ne devraient plus constituer des barrières entre les peuples’’, a-t-il souligné tout en précisant que cette synergie œuvrera pour la construction de la paix, pour la médiation dans les conflits.
Pour sa part, Basile Darga, représentant de la société civile Burkinabé, a estimé que les trois pays présents partagent les mêmes valeurs qui sont celles du rapprochement des peuples : ‘’ Parce que le premier acteur du développement c’est le citoyen, et s’il n’est pas conscient de son rôle d’acteur, je pense que nos Etats ne vont pas se développer. Donc cultiver la citoyenneté et la paix, je pense que ce sont les premiers actes à poser pour le développement. Et je crois que c’est par là que les Africains doivent commencer. ‘’
Ismaël Sylla pour Guinee7.com