Suite à la réforme opérée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), à travers la signature d’un arrêté conjoint signé avec le ministère de l’Economie et des Finances, concernant l’augmentation de la prime des enseignants dans les institutions de l’enseignement supérieur, le Collectif des enseignants-chercheurs et diplômés, par la voix de son président, M. Samba Camara, a annoncé, ce mardi 12 septembre, lors d’une conférence de presse tenue dans la salle Mohamed-Koula-Diallo de la Maison de la Presse, à Coléah, son appui à cette initiative et expliqué sa dissociation d’avec certains de leurs confrères.
La question qui divise ces deux groupes est celui du choix entre une augmentation des primes à cinq (5) millions de FG et l’accès à la formation pour la corporation.
A la sortie de la conférence, M. Samba Camara a estimé que : « ce qu’il faut retenir, c’est qu’aujourd’hui les assistants sont divisés autour de cet arrêté conjoint et nous nous sommes ce Collectif d’enseignants-chercheurs et diplômés pour l’appui à cette réforme engagée au ministère de l’Enseignement supérieur. Le point qui nous divise est celui de l’augmentation des primes. Nos collègues pensent qu’il nous faut une prime de cinq millions ou qu’il faut annuler l’arrêté ; nous, nous pensons que ce n’est pas une solution, dès l’instant où nous pouvons avoir la garantie de la formation. Il faut aller vers l’excellence, puisque personne n’est né avec un doctorat. On peut l’obtenir au courant de la vie. Du moment que nous avons la garantie de la formation, nous pouvons laisser de côté l’argent et voir l’avenir. »
Par ailleurs, il a ajouté : « quand l’arrêté est paru, nous nous sommes retrouvés, nous avons fait une commission pour aller rencontrer le ministre. Quand ils l’ont rencontré, ils ont fait une démarche biaisée, à leur retour, ils ont fait un compte rendu biaisé, ils ne nous ont pas donné la vraie version que le ministre a donnée. Ils ont enregistré les propositions du ministre qu’ils n’ont pas voulu nous faire écouter. On a compris que derrière, il y a quelque-chose que nous ne maitrisons pas. Nous avons à maintes reprises essayé de les rencontrer, en vain. C’est quand nous avons commencé à communiquer qu’ils nous demandent de venir pour qu’on en discute. Nous déplorons cela, mais néanmoins, nous allons encore nous retrouver, laver le linge sale et prendre une décision qui va sauver le pays. Je ne peux pas comprendre aujourd’hui que dans toute la sous-région, c’est seulement en Guinée que les 80% des cours soient donnés par les assistants. C’est grave, ça. »
Plus loin, M. Samba Camara ajoute : « C’est vrai, nous les comprenons, puisqu’il y a certains qui ne peuvent pas prétendre obtenir, peut-être parce qu’ils sont frappés par l’âge. N’oublions pas, mettons en avant le pays, c’est ce qui est important. Nous leur demandons un sursaut, il faut qu’ils réfléchissent un peu et qu’ils acceptent de prendre le pays. Il faut qu’on accepte de se former, puisque si aujourd’hui on nous donne les cinq millions, on doit logiquement les donner au pré-universitaire, parce que nous avons le même diplôme de maitrise. Plus de 90% des assistants, nous avons un diplôme de maitrise. Nous aimons aussi l’argent, mais mettons la formation devant. C’est dans ça que nous pouvons exceller et sortir ce pays de l’ornière. »
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com