Le Général Mathurin Bangoura en interdisant la marche de l’opposition, quelques jours après celle qui a causé deux morts dans des conditions non encore élucidées était dans son bon droit et faisait preuve de responsabilité. Il est aussi légal que légitime que l’Etat interdise une marche qu’il juge risquée. Comme celle qu’organise aujourd’hui l’opposition dite républicaine. Une marche- à l’image des précédentes-qui ne sert qu’à priver la majorité silencieuse de ses droits vitaux : se déplacer, travailler, vivre une journée de paix. Une marche qui pourrait conforter la comptabilité macabre de l’opposition.
Mais Alpha Condé qui, il y a sept ans, se plaignait de l’inexistence de l’Etat, a fini par vider ce mot de tout sens. Il désavoue les commis de l’Etat qui, à bien des égards, montrent plus de responsabilité que lui dans la gestion de l’Etat. Il donne l’image d’un Etat frileux, rétropédalant, versatile.
Ce qui le préoccupe, c’est de polir une image oh combien souillée –le sait-il vraiment ? -, par les tâches de sang de ces jeunes morts suite à des différentes marches qu’il a du mal à organiser en tant que chef de l’exécutif, donc chef des services de sécurité.
C’est le rôle naturel d’un chef de l’Etat d’assurer la sécurité de ses concitoyens. Il doit dans ce sens user de tous les moyens y compris ceux de l’interdiction quand il ne peut sortir la grosse cavalerie permettant cette sécurité.
Contrairement à ce que l’on fait croire, interdire une manifestation à risques ; une manifestation qui empêche les autres de se mouvoir, n’est pas liberticide parce qu’en elle-même assassine notre possibilité d’agir, de choisir sans contrainte.
Et Alpha Condé, dernier rempart de la République en Guinée doit savoir que “La République est là où respire la société” (Noël Mamère, homme politique français).
Ibrahima S. Traoré pour guinee7.com