Jamais, une défaite du syli n’a autant choqué que celle concédée contre la Tunisie dans son antre autre fois imprenable du stade du 28 septembre le samedi 07 octobre 2018.
La défaite oui, mais la raclée subie avec une avalanche de buts encaissés à domicile de surcroit, justifie bien la colère et l’indignation de tous ceux qui sont traversés par la fibre patriotique.
Cette colère saine, ne doit pour autant pas embrigader le sens de discernement pour expliquer en profondeur cette débâcle qui n’est que la conséquence logique d’un écheveau inextricable de problèmes auxquels est confronté notre syli national depuis bien longtemps.
Avant cet affront essuyé et qui restera longtemps dans la mémoire collective, il y en a eu d’autres, non moins graves sûrement, mais qui restent tout de même des défaites. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Pour rappel, tout a commencé, ou tout au moins, les esprits exigeants ont été tiqués, après la défaite à domicile contre la RDC lors de la première journée des éliminatoires du mondial 2018.
A cette occasion, les supporters ont pu contenir leur colère, évitant ainsi cette constellation d’indignations tous azimuts, en estimant que le chemin est long, et que tout est possible. Ils ont par contre oublié, que ce chemin long, est pourtant escarpé et jonché d’embuches.
En réalité, et ce depuis l’arrivée au pouvoir des nouveaux décideurs du pays en 2010, tout à l’honneur du pouvoir actuel, les primes et la logistique, ne sont plus des préoccupations majeures dans la gestion de l’équipe nationale sénior, élargie aux autres catégories quand celles-là se qualifient pour des compétitions organisées par la CAF et la FIFA.
A l’effort de l’Etat, s’ajoute l’engagement personnel du président de la Feguifoot, M. Antonio Souaré, et d’autres mécènes, qui se saignent de leur argent pour encourager l’équipe et améliorer son cadre de travail.
Tout cela devrait s’appuyer sur un minimum d’organisation à l’interne du syli. Cette volonté s’est heurtée fondamentalement à l’insouciance doublée de l’indiscipline des joueurs qui hélas, n’avaient cure de toute la symbolique se rattachant au maillot flanqué du tricolore national qui pourtant, devrait être pour eux, un vrai stimulant d’encouragement.
Tenez-vous bien, à l’issue de chacune des défaites, pendant que les supporters font leur deuil, des joueurs, des acteurs incontournables de l’équipe nationale, la nuit tombée, cherchent à se gaver le ventre et le bas-ventre, respectivement d’alcool et de jeunes filles pré-positionnées. Quelle honte !!!
Je refuse de croire que c’est par ce qu’on n’a pas de grands joueurs, qu’on est à la traine. Je rappelle à ceux qui se font l’écho de ses propos, que l’équipe libyenne faite de ramassis de joueurs, n’est pas mieux outillée que la nôtre, ou l’on retrouve quelques professionnels évoluant dans les championnats, qui sont des références dans le monde.
L’encadrement incomplet en ossature (manque de préparateur physique pour une équipe composée exclusivement de pros, sort de l’ordinaire) et parfois mal organisé, relève de la responsabilité partagée entre l’entraineur et les autorités sportives.
Avant ces déconvenues, il y a eu des moments de gloire (victoire contre la Côte d’ivoire en éliminatoire de la CAN et celle acquise contre le champions d’Afrique, le Cameroun en amical), avec le même entraineur qui a alors été louangé et porté au pinacle.
Cette expression émouvante est bien connue des entraineurs, et Lappé l’en ruminera assez à cette occasion : « Quand il y a la victoire c’est l’équipe, quand la défaite pointe, c’est exclusivement l’entraineur »
Vouer aux gémonies l’entraineur au point de réclamer sa tête, est l’expression d’une colère saine qui est l’une des solutions, mais ça ne saurait être la solution, car avant lui, il y a eu des entraineurs virés, et le résultat d’un point de vu unanime, n’a nullement changé.
Alors à vous, et à votre intention, « qu’on ne baisse pas la température en cassant le thermomètre ».
Lamine Mognouma Cissé
Journaliste sportif
En séjours au Maroc