Censure

Quartier Cameroun : guéguerre entre un homme d’affaires libanais et la jeunesse autour d’une portion de terre

Un journaliste de notre rédaction s’est rendu, ce lundi 30 octobre, au terrain de proximité du quartier ‘’Cameroun’’, afin de creuser plus en profondeur, le ‘’conflit’’ existant entre la jeunesse dudit quartier et l’homme d’affaires libanais Aly Kalkaba,  autour d’une portion de terre, qui se trouve être du Patrimoine bâti public (PBP).

C’est une histoire qui ne tombe pas de la dernière pluie. Depuis neuf ans, la jeunesse de ‘’Cameroun’’ s’est battu corps et âme, afin d’entrer en possession de son terrain de football, occupé alors par l’entreprise de construction SOGEA-SATOM. Après moult tractations, l’entreprise française quitte les lieux, en mars 2017, et n’oublie pas de clôturer l’espace et de le mettre à niveau.

Pendant ce temps, l’homme d’affaires libanais, Aly Kalkaba, élevait son immeuble de huit étages à quelques mètres de là. Et l’envie lui vient d’un seul coup, de tracer une route, d’une longueur de 75 m sur 10 m de largeur, qui devrait passer juste derrière les buts du côté sud du terrain, reliant son immeuble à la route principale. Abandonnant ainsi deux autres accès à son bâtiment, notamment celui derrière le siège du PUP.

Les jeunes se sont de suite opposés à ce projet, évoquant les raisons que nous relate Alseny Touré, président de la jeunesse : « Nous avons fait plus de neuf ans de lutte pour récupérer ce stade, qui est un patrimoine bâti public. Ce n’est pas à nous de céder, car c’est pour l’Etat. Aussi, durant le temps que SATOM occupait les lieux, Mr Aly n’a jamais demandé à ceux-ci de le laisser tracer une route vers son immeuble. En plus, il (Aly Karakaba, ndlr) peut utiliser l’autre accès, par lequel il a construit son immeuble, parce que nous, nous voulons voir des infrastructures d’utilité publique sur ce terrain. Par exemple, on peut construire un R+1 comme maison de jeunes ou centre de santé et derrière là-bas [il indique un espace auprès du bâtiment de Aly], on pourra mettre un terrain de basket ou de volley. »

Le paradoxe réside, selon nos enquêtes, au niveau de la jeunesse elle-même. Quand Aly a émis la première fois l’idée, un ministre de la République était intervenu en faveur de la jeunesse, l’homme d’affaires libanais a décidé à l’époque, d’abandonner son projet. Contre toute attente, un rebondissement intervient. La jeunesse présidée par Alsény Touré, accuse un certain Malick Camara, qui communiquerait dans les medias au nom de la jeunesse du quartier. Nous n’avons pas pu entrer en contact avec l’intéressé.

Le chef de quartier, Abdoulaye Soumah, a lui accepté de décrocher nos appels. Il nous a par contre roulés dans la farine à plusieurs reprises. Un temps en réunion avec le gouverneur, un autre temps au bureau au port de Conakry. Quant à Mr Aly (dont nous voudrions bien écouter la version des faits, ne serait-ce que par voies téléphonique), pas de moyens de le joindre.

Dossier est ouvert !

Alpha Mady pour Guinee7.com

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