Le groupe, longtemps incontournable dans les ports du continent, a été liquidé à l’été 2017. Son dernier PDG réclame 1,5 million d’euros à la fille du fondateur, qui se dit ruinée.
Le courrier est arrivé mi-février. Il a été reçu comme une claque par Sophie Talbot. L’ancienne actionnaire majoritaire du groupe de logistique portuaire, pétrolière et minière Necotrans se voit réclamer par Grégory Quérel, dernier PDG de la compagnie, près de 1,5 million d’euros. Qu’un dirigeant d’une entreprise disparue se retourne contre son actionnaire est une procédure rare dans le monde des multinationales. Elle est d’autant plus mal vécue que nombre d’anciens salariés de Necotrans considèrent M. Quérel comme le fossoyeur du groupe. « C’est la famille Talbot qui a fait Grégory Quérel, qu’il se retourne maintenant contre elle est tout simplement incroyable et indécent ! », fulmine l’un des anciens grognards du groupe. Tous connaissent la situation financière désastreuse de Sophie Talbot.
Sa famille figurait toujours dans le classement des 500 plus grandes fortunes de France en 2017. L’héritière du fondateur de Necotrans se dit pourtant ruinée. « Je n’ai jamais été à découvert de ma vie et je vais me retrouver en commission de surendettement », raconte-t-elle d’une voix blanche. A 42 ans, cette ancienne tradeuse ne s’est pas remise de la disparition de l’empire familial, très actif en Afrique. Le groupe français de 6 000 employés, 90 filiales dans 40 pays, qui générait un milliard d’euros de chiffre d’affaires, s’est éteint sans bruit, à l’été 2017, au tribunal de commerce de Paris. La majorité des actifs ont été récupérés pour moins de 20 millions d’euros par un consortium mené par l’éternel rival, Vincent Bolloré.
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