Depuis plusieurs années, elles sont des centaines de personnes qui quittent le village pour Conakry à la quête du bien-être. Venues dans cette ville inconnue pour certaines d’elles. Elles traversent des périples inouïs. Parfois obligées d’accepter tout même l’inimaginable.
Elles sont des femmes, filles, mères et adolescentes, qui prennent la route de l’aventure dans les sous-préfectures de Kalinko, Djalakoro et Celouma dans la préfecture de Dinguiraye à 545 km de la Capitale guinéenne. Ça passe de commentaire, ces aventurières dont l’âge est situé entre 10 et 40 ans, arrangent chacune sa couchette temporaire dans les ténèbres pour occuper la devanture des magasins de la Sig-Madina.
A partir de 20h, le marché est déjà vide des commerçants, devant un immeuble abritant des magasins au rez-de-chaussée, des nattes, des moustiquaires et des sacs de riz sont étalés à perte de vue. Une odeur désagréable se dégage des tas d’ordures jonchées tout au long des caniveaux qui séparent la route des magasins.
Loin des regards du public, la nouvelle atmosphère du marché de Madina, où les pleurs de bébés, les conversations des femmes et le ronflement de certaines adolescentes, ont remplacé le quotidien des marchands.
En faisant comme si on cherchait une femme de ménage, au premier coup d’oeil, une femme la trentaine s’est précipitée en ces termes : » que puissions-nous faire pour vous? ». Et une autre de renchérir : » nous accomplissons des travaux ménagers de journaliers à 25 mille GNF, mais aussi mensuel à un prix raisonnable ».
» Nous n’avons pas de chef ici, chacun est maitre de lui même, les adolescentes sont avec leurs sœurs ou mères. Nous travaillons pendant la saison sèche, à l’approche du ramadan ou des grandes pluies nous rentrons au village pour revenir à la prochaine saison », a répondu notre interlocutrice.
Allaitant son bébé, cette aventurière explique qu’elles ne travaillent que par mois. » Vous nous laissez chez vous, on établit les modalités de paiement. Nous offrons nos services dans la fourchette de 400 à 450 mille GNF, nous avons aussi des jeunes filles et de petites filles, si vous ne voulez pas des mères » déclare-t-elle. En outre, certaines font la lessive à partir de 1500 GNF le complet.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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