Quelques jets de terre rouge, dans un bateau amarré à quai dans le village de Tarinsa, sous-préfecture de Kamsar, tel est l’acte qui a marqué, ce mardi 19 juin, le top départ de la phase d’exploitation de la Compagnie de bauxite et d’Alumine de Dian-Dian (COBAD). Une action qui s’est déroulée sous la présidence du chef de l’Etat et en présence des ministres des Mines et de la Géologie, Abdoulaye Magassouba, de la Communication et de l’Information, Amara Somparé, et des élus locaux de la région de Boké.
Le lancement de cette nouvelle phase s’est déroulé par une série de visite des dispositifs d’exploitation dudit gisement et d’installations ferroviaires, routières et portuaires, dont les différentes équipes de gestion ont expliqué chacune son rôle au président de la République qui, dans son propos de circonstance, a félicité la compagnie en ces termes : « Je me dois d’abord féliciter la société Rusal pour avoir honoré son engagement et avoir contribué à la concrétisation des efforts fournis pour la redynamisation des coopérations historiques entre la Guinée et la Russie. » ensuite, il a invité « les populations de Boké, surtout les jeunes et les femmes, à maîtriser la quiétude sociale à Boké, condition préalable de tout développement. J’invite Rusal à promouvoir le contenu local, le développement communautaire et la protection de l’environnement. Nous comptons sur la société pour la phase suivante du projet notamment la construction de la raffinerie. L’Etat réaffirme son soutien au projet et accompagnera toutes les parties pour continuer les opérations. Malgré les apports de ce projet à l’instar de tout le secteur minier, il ne résoudra pas tous les problèmes ».
Pour sa part, estimant cette phase d’exploitation du gisement de Dian-Dian comme la concrétisation de la vision de la nouvelle politique de développement portée par le président de la République pour le secteur minier dès 2011, le ministre en charge des mines, Abdoulaye Magassouba, a aussi indiqué que « le lancement de l’exploitation de Dian-Dian marque aussi l’ouverture d’une nouvelle ère pour la construction des infrastructures minières en Guinée. A rappeler que la convention de Dian-Dian a été signée en 2001 entre la république de Guinée et la société Ruski Alumini, ratifiée le 13 février 2002 et suivie de l’octroi de la concession minière le 25 octobre 2002. Conscient du retard de près de 15 ans accusé dans la mise en exploitation du gisement de classe mondiale, le président de la République, après avoir posé le premier jalon, a instruit le gouvernement dans le cadre de la relance de la coopération entre la Guinée et la Fédération de Russie, de tout mettre en œuvre pour accompagner la société pour son entrée en production. Des négociations ont permis de conclure un avenant, en juillet 2017. La société acquittera 0,5% de son chiffre d’affaires annuel en faveur des communautés impactées, conformément au code minier ».
Enfin, il a tenu fermement à inviter la société russe à veiller activement à la promotion du contenu local, à la protection de l’environnement et à contribuer au développement des communautés.
D’après le directeur de Business Alumine, Yakov Itskov, ce projet Dian-Dian qui est lancé aujourd’hui dispose du plus grand gisement dans le monde, avec 564 millions de tonnes. « Au moment de décembre 2013, le projet de Dian-Dian par le décret présidentiel de la Guinée, a reçu un statut particulier d’intérêt national. La réalisation du projet Dian-Dian prévoit la création et l’augmentation par étape de ses capacités d’extraction, de transport, de stockage et de transformation de bauxite. Au volet d’investissement en première étape de la réalisation, le projet d’intérêt national Dian-Dian s’est élevé jusqu’à 220 millions de dollars. La grande partie de ces moyens a été investie dans les créations des sites ferroviaires, des infrastructures sur le territoire de la Guinée. Au mois de juillet 2017, dans le cadre du projet Dian-Dian, on a finalisé la construction d’une mine dont la capacité est de 3 millions de tonnes par an. Pour la réalisation du projet Dian-Dian, nous avons mis en exploitation une route minière d’une longueur de 36 km. Et la construction de cette route a été effectuée en stricte conformité avec les normes socio écologiques mondiales en ce qui concerne la protection de l’environnement. Ce projet aussi, c’est la signature d’un accord de l’utilisation des infrastructures ferroviaires existant dans la région de Boké. Cet accord est devenu le premier dans l’histoire de l’Afrique. La mise en exploitation des mines bauxitiques assure la création plus 1.300 emplois pour la population locale. L’embauche du personnel local se fait en stricte conformité avec la législation du travail de Guinée. Les travailleurs sont payés, en leur payant aussi des primes, ils sont couverts d’une assurance médicale et aussi, ils sont transportés dans les lieux de travail. Ils auront beaucoup de possibilités en termes de formation professionnelle », soulignera-t-il.
Se voulant rassurant, l’ambassadeur de la Russie en Guinée, Alexandre Bogadze, souhaite ardemment que l’existence d’une Maison de l’Afrique devienne une réalité qui va « ouvrir la porte pour tous les pays africains, pour qu’ils renforcent leurs relations avec la Russie. En 2017, à Moscou, le président Alpha Condé et celui de la Russie ont tracé les lignes directives pour le développement des relations entre nos deux pays. De ce point de vue, j’aimerais bien préciser que l’ambassade, RUSAL et toutes les compagnies qui sont là feront tout leur possible pour que les lignes directives se réalisent d’une manière extraordinaire ».
A noter qu’après ce lancement, le président de la République est attendu demain dans la préfecture Fria, où il procèdera à la relance de l’usine d’alumine de Friguia.
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com