Dans le souci de contribuer au développement de la Guinée, l’Association guinéenne des étudiants de Nantes (AGEN), en partenariat avec le Conseil national des jeunes guinéens de France (CNJGF), est en Guinée pour la réalisation d’un projet de rénovation et d’électrification de centres de santé à l’intérieur du pays. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré, ce lundi 26 juin, le président, depuis un an, de l’AGEN, Nainy Bérété, étudiant en sciences politiques à la faculté de Nantes.
Guinee7.com : D’où vous en est venue l’idée de mettre en place un projet en faveur de la Guinée ?
L’idée de ce projet fait partie des objectifs de notre association, qui a pour objectif principal, tout d’abord d’accueillir les nouveaux étudiants qui arrivent sur Nantes ; d’aider à leur intégration dans la ville et à l’université de Nantes. En plus de cet objectif d’intégration, nous portons aussi des projets de solidarité internationale pour notre pays. Donc, c’est cet objectif de solidarité internationale qui nous amène à participer à ce projet dans le domaine de la santé, qui vise à électrifier des centres de santé en milieu rural en Guinée, grâce à l’énergie solaire.
Nous portons ce projet avec le Conseil national des jeunes guinéens de France (CNJGF), qui est la structure mère de l’AGEN. Le CNJGF est un réseau qui regroupe et coordonne l’ensemble des activités des associations de jeunes guinéens de France. Ils ont initié ce projet, et nous ont demandé si de notre côté on pouvait avoir des opportunités de financement sur le projet. C’est comme cela que nous avons contribué. Cette opportunité était présente à Nantes à travers la région Pays de la Loire, dont Nantes est la capitale. Ensemble, on a travaillé, on a envoyé le projet qui a été finalement retenu. Il faut également préciser que tous les ans, la région Pays de la Loire reçoit plusieurs demandes de subventions. C’est une fierté que le nôtre soit parmi les lauréats.
En quoi consiste le projet que vous portez aujourd’hui ?
Ce projet consiste à électrifier une certaine zone en milieu rural en Guinée. Nous avons constaté que le déficit dans notre pays était un déficit en courant électrique, surtout en milieu rural, principalement dans les centres de santé ; où quand tu arrives, la première chose qui te frappe, c’est le manque de structures sanitaires, d’équipements médicaux, mais aussi l’électricité et surtout à l’intérieur du pays. Alors que tous les projets se limitent à Conakry, or la Guinée ce n’est pas Conakry seulement, il y a des villes après. Donc, l’idée est d’aider ces populations à avoir un centre de santé près d’eux, et surtout qui réponde à toutes les normes. Nous voulons équiper ces centres en équipements médicaux et électriques, en faisant de la transition énergétique. Nous travaillons avec Electricité de France (EDF) ; ce sont eux qui nous accompagnent sur ce projet. Ça ne sera pas une énergie produite par des groupes électrogènes, mais par des équipements solaires, ce qui va rendre l’hôpital autonome en énergie. EDF qui est notre bailleur a déjà fait des études sur le terrain, et nous avons ensemble élaboré le projet.
Ce projet concerne sept localités en Guinée. Pour un premier temps, le projet concerne trois régions de la Guinée, le Moyenne-Guinée, la Haute-Guinée et la Guinée-Forestière. Dans chaque région, nous avons deux localités. En Moyenne-Guinée, nous avons Kaala dans Dalaba ; en Haute-Guinée, il y a Kaliah dans Faranah et Gbérédou-Baranama dans Kankan ; en Guinée-Forestière, il y a Sinkô dans Beyla. Nous avons aussi rencontré les associations des ressortissants des différentes localités qui sont concernées par ce projet et ensuite notre partenaire local sur le terrain, c’est une ONG appelée Les Amis du Futur, qui sont nos relais sur le terrain. Ce sont eux qui suivront l’exécution du projet jusqu’à son terme.
Quand est-ce que débute le projet, et quelle est sa date d’échéance ?
Les travaux de lancement sont prévus pour cette semaine. Justement, nous partons demain pour Dalaba, pour aller procéder au lancement du projet. La première phase va consister à la reconstruction totale de trois hôpitaux ; parce qu’après les études de faisabilité, il est ressorti qu’il y a des hôpitaux qui n’étaient pas adaptés au type d’installation que nous voulions mettre en place ; c’est-à-dire le solaire. Donc, nous allons demain pour lancer la reconstruction de l’hôpital sous-préfectoral de Kaliah, de Kaala et de Gbérédou-Baranama. Après viendra la phase d’équipement ; une fois que les hôpitaux seront équipés et que les besoins en énergie serons recensés, c’est la phase électrification qui viendra ensuite. Tout le projet prendra fin d’ici la fin du mois d’octobre ; si tout se passe bien, nous allons livrer ces infrastructures aux populations bénéficiaires. C’est un projet d’un budget de 500 000 euros.
Quelles sont vos attentes à l’endroit du gouvernement et des populations qui vont bénéficier de cette aide?
Nous attendons du gouvernement de l’accompagnement, de l’appui, pour que ce projet puisse être mené à bon port. Et l’attente vis-à-vis des populations concernées, c’est de faciliter la tâche aux gens qui viendront travailler sur ces chantiers-là. Nous demandons leur aide et contribution sur ce point. Enfin une fois que ce le projet sera terminé, nous attendons qu’ils utilisent les équipements à bon escient.
Quel est votre appel aux autres structures qui ont peut-être la capacité et les moyens de faire comme vous ?
L’objectif du projet de solidarité internationale doit faire partie des objectifs de toutes les structures des Guinéens à l’étranger. C’est notre manière de contribuer au développement de notre pays. C’est vrai qu’actuellement, nous sommes en majorité des étudiants dans l’association, mais à côté de cela, s’il y a des opportunités qui se présentent qui peuvent être bénéfiques pour notre pays, pourquoi ne pas les saisir ? Donc, l’appel qu’on peut lancer aujourd’hui aux autres structures guinéennes en France, c’est qu’il n’y a pas une petite contribution dans le développement de son pays. Chacun doit ajouter sa pierre à l’édifice ; la Guinée, c’est notre maison commune à tous, chacun doit y ajouter sa part.
Interview réalisée par Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com