Lors d’une conférence de presse, qui a réuni plusieurs ministres face la presse, ce mardi 3 juillet, au département des Hydrocarbures, le ministre Boubacar Barry, en charge du Commerce, a répondu à une question concernant « le sacrifice consenti par le gouvernement dans l’augmentation du prix du carburant. »
Il a, d’entrée de jeu, déclaré que « le problème, c’est qu’il faut qu’on se dise la vérité entre nous. Je pense que ce n’est pas la peine qu’on tourne autour du pot. Il n’y a pas très longtemps, il y a eu une augmentation de 40% pour les fonctionnaires. Est-ce que le ministre du Budget a eu le temps d’expliquer comment le mécanisme a été mis en place pour pouvoir trouver ces 40% ? Tous les budgets des ministères ont été amputés, sans exception. A partir du moment où les budgets ont été amputés, il y a des départements ministériels qui n’ont pas fait d’engagement depuis plus de 6 mois. Nous avons des sociétés de prestations dans nos départements ministériels qui n’ont pas été payés depuis plus de six mois. Il faut qu’on vous dise la vérité, pour que vous sachiez ce qui se passe. Les 40% ne sont pas tombés du ciel. Aujourd’hui, nous sommes dans ces mesures et nous allons continuer ces mesures. Malgré tous ces paramètres, l’administration, sous la pression des syndicats, a continué à recruter du personnel, combien de personnes ont été embauchées à la Fonction publique ? Au niveau de l’enseignement, il y a eu 5.000 et quelques en octobre 2017 ; tous ceux-ci ont des salaires (…) »
A la question de savoir à qui la faute, il a répondu que « c’est la faute à tout le monde ; soyons conséquents, nous avons des gens qui sont dans la Fonction publique, qui y sont depuis 40 ans ou 50 ans. Certains ont refait leurs extraits de naissance pour pouvoir perdurer dans l’administration. C’est une pratique courante. Chacun cherche des possibilités pour pouvoir rester dans le système administratif de manière à se pérenniser dedans. Certains ont leurs enfants qui ont fini d’étudier, on ne veut pas leur laisser la place. Si nous rentrons tout de suite dans des mesures d’assainissement de ce secteur-là, c’est tout le monde qui va se lever, crier, pour dire on est en train de mettre les gens dehors, on est en train de faire ceci ou cela. Alors qu’il faut des mutations naturelles, il faut qu’on soit conséquents. Je crois qu’il est important qu’on se dise la vérité. Ce n’est parce que vous nous voyez rouler des 4×4 (VA) pour monter en ville et redescendre que vous pensez nous n’avons pas de problèmes. Nous avons énormément de problèmes, nous avons plus de problèmes que vous. Je voulais juste vous dire qu’il y a beaucoup de difficultés, il y a beaucoup de sacrifices au sein de l’administration également, et que ces sacrifices vont continuer pour que nous puissions, chacun, apporter sa pierre à l’édification nationale ».
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com