Les activités ont repris leur cours normal, dans la commune urbaine de Labé, un mois après le déclenchement des mouvements de protestation contre l’augmentation du prix du litre du carburant à la pompe, a constaté le correspondant de Guinee7.com sur place
Ces derniers jours ont été marqués de violences à Labé, où une trentaine de personnes ont été blessées, lors des accrochages entre forces de l’ordre et manifestants, pendant trois jours. Depuis le samedi dernier, certains commerçants ont repris leurs activités. Ce lundi 30 juillet 2018, le marché central de Labé, le plus grand centre de négoce de la région, était ouvert et plein de monde. Ce matin, Thierno Ousmane Bah, trouvé devant son magasin, nous a confié : « Nous, on ne comprend plus rien ; nous avions respecté le mot d’ordre de grève, mais finalement, moi j’ai l’impression qu’il n’y aura pas d’issue heureuse. Pendant que nous, nous respectons la grève et acceptons de fermer nos commerces, dans les autres régions, ce n’est pas le cas. Le mouvement syndical n’est pas suivi dans tout le pays. Quand on ferme nos magasins pour un seul jour, c’est une perte énorme pour nous. Nous avons payé la location du magasin pour une année ; donc, qu’on travaille ou pas, le propriétaire du magasin, lui, il a son argent. Autres facteurs, c’est que nous prenons nos marchandises à Conakry ; donc, nous devons de l’argent à nos fournisseurs. Actuellement, nos familles vivent de la petite économie que nous avions épargnée et cette économie s’affaisse de jour en jour ; c’est pourquoi, nous avons aussi jugé utile de reprendre nos activités ».
Toutes les banques de la place aussi étaient ouvertes, seuls quelques services administratifs étaient fermés. Les gares routières aussi étaient désertes.
La base locale du syndicat parle, quant à elle, de relâchement. Le secrétaire général de l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG affirme que la grève se poursuit : « La grève est générale et illimitée ; mais vous savez qu’une grève, c’est pour l’amélioration des conditions de vie. Mais si la grève impacte les conditions de vie de certaines personnes, comme les commerçants qui ont des produits périssables, je pense qu’il faut regarder en ce moment dans le rétroviseur. Donc, nous allons nous réunir aujourd’hui pour tirer des leçons et voir quelles procédures envisager », a confié Elhadj Lamine Sangaré.
Plusieurs citoyens contactés nous ont dit être lassés par cette grève. Et nombreux sont ceux qui sont pessimistes de voir le gouvernement guinéen fléchir face aux syndicalistes.
Mohamed Samoura pour Guinee7.com