Dans le but d’une plus large vulgarisation des données contenues dans le rapport de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) de 2016 sur la Guinée, que l’ONG Action Mines Guinée a organisé, ce jeudi 13 septembre, une conférence-débat autour du 12ème rapport élaboré depuis l’adhésion de la Guinée à l’ITIE en 2005.
Tenue dans la grande salle de l’ENAM, cette rencontre a regroupé des représentants des institutions internationales, des acteurs de la société civile, mais aussi des hommes de médias.
Selon Amadou Bah, le directeur exécutif d’Action Mines Guinée, « ces données doivent servir normalement de boussole, d’orientation pour les journalistes, les acteurs de la société civile, afin de soulever les débats publics et surtout impulser les réformes dans le cadre de la gestion du secteur minier, tant au niveau des régies financières de l’État qu’au niveau décentralisé, dans les collectivités qui perçoivent énormément de fonds dans le cadre du développement local de ces localités impactées par l’exploitation minière ».
Parlant de son constat sur le rapport de l’ITIE 2016, Amadou Bah estime que celui-ci s’est un peu amélioré par rapport au précédent rapport. « On comprend que le conciliateur qui a travaillé le rapport de 2016 a pris en compte les recommandations précédemment faites par le conciliateur du rapport 2015, il n’y a pas mal d’informations… », a-t-il apprécié.
Par contre, il a déploré le fait qu’ « il n’y a pas assez d’informations relatives aux entreprises d’État, aux dividendes que l’État doit percevoir au titre de sa contribution dans les projets miniers. Seulement la SAG qui a déclaré 48 milliards GNF, mais il n’y a pas mal d’autres entreprises qui n’ont pas déclaré cela et l’État n’a fait aucune déclaration à son niveau dans ce cadre… Il n’y a pas également eu de réconciliation des données, c’est-à-dire de comparaison des données au niveau infranational, au niveau des collectivités. Les données qui sont versées par les entreprises minières aux collectivités, il n’y a pas eu de comparaison, on ne s’est contenté que des déclarations unilatérales des entreprises, des déclarations qui ne peuvent être tout à fait fiables à tout bout de champ, parce qu’il y a eu quelques coquilles qu’on a enregistrées au niveau, par exemple de Kindia, où une entreprise n’a déployé de 100 millions et cependant, il y a eu environ deux milliards huit cents et quelques millions GNF, payés au compte de la contribution développement local ».
Présent à cette conférence, Abdoulaye Soumah, membre du secrétariat exécutif de l’ITIE-Guinée, a indiqué que « l’objectif d’une telle présentation est d’informer un plus large public sur les revenus tirés des industries extractives en Guinée. Et pour que ça soit l’objet d’un débat public avec la société civile et que l’on puisse orienter ces revenus dans le sens du développement. L’ITIE est une gouvernance de ces industries extractives, pour que la population puisse vivre beaucoup plus riche, c’est-à-dire sortir de la pauvreté et gagner la prospérité ».
Il a par ailleurs précisé que selon ce rapport, « les revenus du secteur extractif en 2016 totalisent un montant de 3 108 (trois milliards) GNF, dont 99, 97% proviennent du secteur minier et 0,03% provient du secteur des hydrocarbures ».
Mohamed Kaba Soumah pour Guinee7.com