Visant à outiller les agences d’application de la loi (douane, brigade anti-fraude, sécurité frontalière et la société civile), sur la mise en œuvre du « processus de Kimberley » (PK) et les techniques de lutte contre la fraude du diamant dans les pays membres de la Mano River Union (Guinée, Sierra-Leone, Libéria et Côte-d’Ivoire), un atelier s’est ouvert, ce mardi 23 octobre, dans un réceptif hôtelier, à Conakry.
Appuyé techniquement et financièrement par la coopération allemande pour le développement (GIZ) et l’Union européenne, cet atelier devant s’étendre du 23 au 25 octobre, regroupe des acteurs qui, à travers des exposés, des travaux de groupes et d’échanges, vont s’approprier en premier lieu cette approche régionale du « PK » et en second lieu, mettre en place des stratégies devant contribuer à lutter ou minimaliser la contrebande du diamant dans l’espace Mano.
Dans son discours d’ouverture dudit atelier, Sékou Ahmed Keita, chef de cabinet du ministère des Mines, au nom de son ministre, a signifié l’importance d’une telle formation, tout en rassurant que son département « mettra tout en œuvre pour soutenir cette approche dans l’espace Mano, pour mieux lutter contre la fraude dans l’intérêt de nos communautés et de nos économies ».
Principal partenaire de l’initiative, Patric Macua de la GIZ explique que « dans ces dernières années, nous nous sommes impliqués dans le cadre de l’appui technique et financier aux quatre pays de la Mano River Union, pour mettre en place les règles et procédures du processus de Kimberley dans ces pays, pour en fait booster les différentes ressources minières ».
Plus loin, il affirme que cette formation vise à ce que ces quatre pays travaillent dans le cadre de la lutte et aussi le renforcement de la mise en œuvre des lois visant la lutte contre la vente illicite et la contrebande dans la sous-région.
Point focal du processus de Kimberley en Guinée, Fatou Guèye l’évoque en ces termes : « C’est un organe tripartite, dans lequel nous avons les producteurs de diamant, le gouvernement, les industries qui vendent le diamant et la société civile. Le processus est parti de fait que c’est la société civile qui a constaté que lors des différentes guerres de rébellion qui se sont passées en Sierra-Leone, au Liberia, etc. on se servait du diamant pour attiser ces conflits, payer des armes avec, et déstabiliser les gouvernements démocratiquement élus. Alors, ces trois entités se sont donné la main pour lutter contre cela, pour que le diamant qui est une marchandise noble, signe de la pureté, symbole de l’amour, qu’on ne s’en serve pas pour verser le sang des braves populations », explique-t-elle.
Président du groupe de travail sur la production artisanale et alluvionnaire, Maurice Miema explique le contexte de cette formation : « Nous voulons leur expliquer qu’est-ce que c’est que le processus de Kimberley ; quand est-ce que ça a commencé et comment les différentes dispositions, les exigences minimales du processus peuvent être mises en œuvre dans les pays de l’Union du fleuve Mano ».
Poursuivant plus loin, il ajoute : « Je voudrais que les institutions qui sont en charge du contrôle et de la lutte contre la fraude et la contrebande minière puissent vraiment informer, parce que le diamant est un minerai tout particulier, et il faut des stratégies toutes particulières pour l’encadrer (…) J’attends qu’à la fin de cet atelier, que nous pussions avoir des personnes bien formées qui puissent valablement suivre le diamant à partir du puits, jusqu’à son point d’exportation ; et ramener le diamant vers le circuit officiel et lutter contre tous les circuits parallèles qui peuvent exister dans les pays de l’Union de fleuve Mano ».
Précisons que cette formation prendra fin le 25 octobre prochain.
Abdou Lory Sylla pour Guinee7.com