En mission pour la défense et la protection des intérêts des Guinéens vivants en Belgique, Bantama Sow, le ministre guinéen en charge des Guinéens de l’étranger, a rencontré les doyens et sages des coordinations des Guinéens de Belgique dans l’après-midi du jeudi 3 juillet 2014. C’était dans locaux de l’ambassade de la République de Guinée sise au boulevard Auguste Reyers, N°108 ; 1030 Schaerbeek à Bruxelles, en présence de Dr Ousmane Sylla, ambassadeur de la Guinée auprès des pays de l’Union Européenne et du BeNeLux, des cadres de l’ambassade, ainsi que des compatriotes vivants en Belgique.
Dr Ousmane Sylla, après avoir salué l’assistance et remercié les sages et doyens pour ce de déplacement, a situé la visite de M. Bantama Sow dans le cadre de la protection des intérêts des Guinéens vivants à l’étranger, y compris ceux des pays du BeNeLux. Le diplomate guinéen a témoigné du dynamisme et de l’efficacité du jeune ministre venu de l’Angola, des Etats-Unis, et attendu dans d’autres pays de l’Europe, dans le cadre de la réconciliation de l’unité et de l’entente entre les Guinéens de l’extérieur. A cet effet, Dr Sylla a d’abord déploré la division des compatriotes vivants en Belgique, avant d’affirmer l’urgente nécessité de les ressembler et de les unir. Avec les 10 000 guinéens vivants en Belgique, l’ambassadeur est convaincu que « Si chacun payait un euros par mois, cela permettrait de résoudre certains de nos problèmes sociaux. Mais cela n’est possible que si on est uni. »
Pour le ministre Bantama Sow, l’union et l’entente entre les Guinéens de la diaspora est un aspect fondamental de la réussite de son département. « Ma présence parmi vous a pour but de prendre contact avec vous pour présenter le ministère en charge des Guinéens de l’Etranger, nos ambitions, nos objectifs et nos priorités parmi lesquels l’organisation de la diaspora guinéenne », a souligné le ministre.
C’est un vaste programme au centre duquel la communication occupe une place très importante. Car tout le travail que nous faisons ne trouve pas souvent d’échos auprès de la diaspora guinéenne. « Nous avons crée un site Internet et un bulletin d’informations dénommé ‘’Diaspora infos’’. Nous avons aussi entrepris des démarches pour la recherche d’un nouveau siège. Nous avons également un projet pour le recensement des Guinéens de l’étranger. Ils seront recensés en fonction des pratiques professionnelles, des enseignants, des médecins, des informaticiens etc. Désormais, au lieu de prendre des experts étrangers, nous préférerons signer des contrats avec ces Guinéens pour qu’ils viennent partager leurs expériences, dans tous les domaines, avec les nationaux pour un ou deux mois… » dit-il, avant d’ajouter que son département a initié d’autres projets en faveur de la diaspora pour mettre fin à certains de leurs problèmes liés à des transferts et de constructions d’habitats : « A Dubréka, en collaboration avec les autorités compétentes, nous avons obtenu un domaine de près de 100 hectares. Ces terrains, qui attendent d’être assainis et lotis, sont réservés exclusivement aux Guinéens de l’étranger, nécessiteux de construire un habitat pour soit ou pour leurs familles. » Le ministre Sow a évoqué aussi d’autres mécanismes que son ministère compte mettre en place pour encourager et inciter au retour des intellectuels guinéens vivants à l’extérieur dans le but de participer au développement du pays : « La Guinée va signer un protocole d’accord pour la construction de l’aéroport de Forécariah. Nous soulignerons dans cet accord que les hautes responsabilités soient confiées aux intellectuels guinéens vivants à l’étranger. Il en sera de même pour le cas de la future compagnie aérienne air Guinée.»
Bantama Sow s’est longuement exprimé, durant la réunion, sur l’organisation de la diaspora guinéenne, à l’image de celles du Mali, du Sénégal… Il envisage, à cet effet, d’organiser un grand forum de la diaspora guinéenne auquel participera la diaspora malienne notamment pour bénéficier de son expérience. Le département, a-t-il poursuivi, organisera également le conseil des Guinéens de l’étranger en lieux et place des organisations communautaires qu’il a constatées aux Etats-Unis et en Angola. A l’image de ces deux pays, le ministre guinéen a regretté la division des Guinéens de la Belgique. « Personne n’a à gagner de la division des Guinéens en communautés. C’est malheureux de constater que nos compatriotes soient organisés aux Etats-Unis en communautés et où il y a des radios où on ne parle que de telle ou telle langue de la région… En Angola, quand un malinké décède, les peuls ne vont pas à l’enterrement, et vis versa. Mais que tout le monde comprenne qu’il n’y aura jamais une république de Mandeng ou de Foutah en Guinée. Les partis politiques ou les hommes politiques passent toujours, mais le pays restera et l’histoire retient toujours ce que chacun aura fait pour son pays. Quand on a un président et un gouvernement qui posent des actes pour le bien être des populations et pour le développement du pays, ne cherchez pas à les empêcher de travailler. Sinon demain d’autres feront autant à ceux qui gouverneront.»
C’est pourquoi, Bantama Sow a flétri l’attitude des Guinéens qui, au lieu de réserver un accueille chaleureux aux autorités guinéennes qui viennent en mission en Europe, ils les couvrent plutôt d’insanités. Ce qui n’honneur pas la Nation guinéenne. En politique, conseille t-il, il faut de la patience.
Au-delà des questions de division qui caractérise les Guinéens de l’Angola, Bantama Sow a parlé de l’insécurité à laquelle sont confrontées certains de nos compatriotes qui vivent dans les quartiers non contrôlés par l’Etat Angolais, alors que d’autres se lancent dans les crimes. Ce sont, révèle t-il, 441 Guinéens condamnés pour des crimes dans ce pays. Où, a-t-il ajouté, certains commerçants meurent à cause des règlements de compte dans la bataille pour l’obtention des magasins dans la ville. Bantama Sow a invité les Guinéens de Belgique à l’unité et à l’entente, il a ensuite sollicité auprès des sages des coordinations régionales de Belgique d’œuvrer dans ce sens, et il a promis de revenir après le mois de ramadan pour rencontrer la communauté guinéenne dans son ensemble.
Des sages des régions naturelles s’engagent !
Au cours de cette rencontre, l’unanimité s’est dégagée autour du malheureux constat de la division des Guinéens de l’étranger. El hadj Bakary Bérété, de la coordination mandingue, El hadj Mamadou Sanoussy Bah de celle de Foutah ou encore Moalim Mohamed Fofana de la Basse Guinée, sans oublier Hadja Ramatoulaye Magassouba, tous ces doyens et sages ont reconnu que cette désunion des Guinéens de Belgique a été provoquée par les partis politiques. Ils se sont tous rappelés que c’est en Belgique que l’entente a toujours été constatée, contrairement aux autres pays de l’Europe, entre guinéens. Ils ont tous témoignés des démarches déjà entreprises par les sages de la Basse Guinée en Belgique, dans le cadre de l’union entre les Guinéens. « Il nous faut renouveler ces démarches auprès des quatre coordinations », s’est engagé Moalim Fofana. Un engagement partagé par ses paires. Les représentants de la société ‘’Amadou-Export’’, une entreprise gérée par des jeunes guinéens de Belgique, et évoluant dans le transport maritime, ont demandé aux sages de les impliquer dans cette démarche. « On peut, promettent-ils, passer par la sensibilisation auprès des centaines de Guinéens qui fréquentent les locaux de notre entreprise » Les patrons de ‘’Amadou-Export’’ ont sollicité aussi l’appui du ministre Bantama Sow auprès du gouvernement pour leur faciliter les démarches d’investissement en Guinée. « Nous avons la possibilité de conduire des investisseurs en Guinée en matière de l’électricité et de l’Agriculture… »
Enfin, Dr Ousmane Sylla a félicité les sages pour leur démarche. Il les a demandés, avec insistance, de s’impliquer pour que cette année tous les Guinéens de Bruxelles fêtent ensemble la célébration de l’anniversaire du Prophète Mohammet (PSL). « Par le passé, se souvient-il, nous étions obligés de visiter jusqu’à cinq mosquées lors de cette fête. Si nous fêtons ensemble cette fois-ci dans une mosquée, où tous nos compatriotes se réuniront, on aura posé un premier grand acte vers la réconciliation entre les Guinéens de la Belgique »
Pour atteindre l’objectif de l’union et d’entente entre les Guinéens de la Belgique, il a été décidé de la mise en place d’une commission de travail dans ce sens. Tout ce beau monde a promis des résultats avant le retour prochain du ministre en charge des Guinéens de l’étranger en Belgique.
Dans la journée du vendredi 4 juillet 2014, comme il avait promis, M. Bantama Sow, accompagné de Dr Ousmane Sylla, a été reçu en audience par Madame Maggi de Block, Secrétaire d’État belge à l’Asile, à l’Immigration et à l’Intégration sociale. Au cours de cette audience il a été, entre autres, question de l’immigration, mais aussi et surtout de la coopération économique entre les deux pays. Madame Maggi de Block a promis qu’après la formation du nouveau gouvernement belge, elle insistera auprès du nouveau ministre belge de la coopération afin qu’il donne plus de priorité à la coopération économique entre la Belgique et la Guinée. C’est sur ces notes d’espoir que la mission du ministre des Guinéens de l’étranger a pris fin dans le royaume de Belgique.
A Bruxelles Kalé & SACKO Mamadou