La sixième journée d’action citoyenne initiée par le gouvernement pour assainir la ville de Conakry, au dernier samedi de chaque mois, n’a pas eu lieu, ce samedi 24 novembre 2018. Selon nos informations, une grande campagne d’aménagements et d’entretiens de la voirie de Conakry sera officiellement lancée à la fin de la semaine prochaine. Selon notre source généralement bien informée, cette campagne de grande envergure va contraindre la population à libérer les artères et les carrefours de la ville, pour permettre à l’entreprise en charge d’exécution des travaux en vue de bien le faire.
Déjà une société étrangère spécialisée dans la gestion des déchets a été engagée ; elle a même commencé à curer les caniveaux.
Une précampagne est aussi prévue pour préparer l’esprit des personnes qui occupent les carrefours pour qu’elles libèrent les lieux afin de faciliter l’exécution des travaux qui seront lancés le 1er décembre, certainement par le président de la République.
Que pensent les occupants illégaux de cette campagne de déguerpissement ?
Assise derrière des sacs de fruits au bord de l’Autoroute Fidel Castro, précisément au Camp Carrefour, Mabinty, la trentaine, déclare : « s’ils viennent ça ne sera pas la première fois, ni la deuxième fois, à chaque fois les autorités viennent nous déguerpir sans nous recaser ailleurs. Donc, nous on n’a pas le choix que de revenir après quelques jours. C’est ici que nous gagnons notre vie, moi j’ai trois enfants qui étudient et mon mari ne travaille pas, donc l’espoir de la famille repose sur moi et moi aussi mon espoir c’est sur cette table que vous vous voyez comme ça. Même si l’Etat nous sensibilise pour qu’on quitte le bord de la route, on ne quittera pas parce qu’on n’a pas où aller pour revendre. »
Et un jeune diplômé de renchérir : « Mon frère actuellement en Guinée, c’est très difficile. Oui nous allons quitter pour un moment mais après nous sommes obligés de revenir. Les autorités sont responsables des occupations des carrefours, parce que c’est elles qui devraient faire respecter la loi, mais elles ne le font pas. »
Aujourd’hui, circuler à Conakry est devenu un véritable problème, au-delà des nids de poule visibles sur de nombreuses artères, les différents carrefours sont occupés par des vendeurs.
Peut-être que cette nième campagne de déguerpissement fera effet. C’est en tout cas ce que souhaitent de nombreux usagers de la route.
Bhoye Barry pour guinee7.com
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