L’Honorable Ben Youssouf Keita, président de la commission santé, jeunesse, sport, arts et culture à l’Assemblée nationale, a profité de la présence, ce lundi, du ministre en charge de la santé pour faire une révélation assez inquiétante sur le taux de mortalité des nouveau-nés, lié à la néonatologie en république de Guinée. Selon ce député de l’UFDG, la statistique officielle a prouvé que 500 nouveau-nés meurent chaque semaine en Guinée, les chiffres officieux, c’est un peu plus que ça.
Malgré que ces chiffres aient été niés par le ministre de la Santé, Dr. Edouard Niankoye Lamah, le député Ben Youssouf a insisté en affirmant que : « 500 nouveaux nés qui meurent chaque semaine dans notre pays ; c’est comme si c’est un Airbus avec 500 passagers à bord qui s’écrasait toutes les semaines en Guinée. 500 par semaine, cela fait 2 000 par mois ; ça c’est les chiffres officiels ».
En effet, il estime que ce taux de mort néonatale très avancé s’explique d’abord par la mauvaise répartition des sages-femmes sur le territoire national. « Dans quelle sous-préfecture ou dans quel village, il y a une sage-femme qualifiée ? Il n’y en pas pratiquement. Elles se trouvent souvent dans les villes et dans la capitale » a-t-il expliqué.
Avant de poursuivre en déclarant que : « Dans toute la Guinée, ce n’est qu’à Donka où il y a un service de néonatologie, c’est-à-dire quand tu as un bébé en souffrance natale quelque part à l’intérieur du pays, si les parents ont des moyens, ils doivent prendre un véhicule et venir à toute pompe à Conakry, à l’INSE (Institut de nutrition et de santé de l’enfant, Ndlr) ; et malheureusement cet INSE n’est pas équipé correctement. Et encore, nous avons constaté que dans le plan de rénovation de l’hôpital Donka, l’INSE ne fait pas partie. Voilà pourquoi la mortalité néonatale est très élevée en Guinée ».
Par ailleurs, le président de la commission santé, jeunesse, sport, art et culture à l’Assemblée nationale a souligné qu’il est nécessaire d’attirer l’attention de tous les députés, afin que les décideurs soient sensibilisés, pour que dans les années ou mois à venir le budget du ministère de la Santé atteigne les deux chiffres ou pourquoi pas les 15%, qui sont les planchers dans les pays de la CEDEAO pour les ministères de la santé, afin qu’on commence réellement à parler de santé dans le pays.
Mohamed Soumah pour Guinee7.com