Comme les autres villes du pays, un nombre de mototaxis circulent dans la commune urbaine de N’Zérékoré. Ici, le port des gilets est obligatoire, contrairement à Conakry où c’est le port du casque qui l’est. Au centre-ville, le port de casque n’est pas au centre des débats.
Pour Jean Milimono, conducteur de mototaxi, rencontré en pleine centre de N’Zérékoré, ce mercredi 12 décembre : « Quand tu me voies, je ne porte pas de casque, c’est à cause des petites filles de notre quartier. Quand tu portes le casque, elles disent que nous sommes des vieux, or nous ne sommes pas des vieux, c’est pour protéger nos têtes en cas d’accident. C’est malgré moi que je ne porte pas le casque (…). Je suis là pour chercher de l’argent. Les gens qui devraient prendre la moto, eux, ils n’ont pas besoin de casque », a-t-il expliqué.
Cela veut-il vouloir dire que sans casque, ce n’est pas facile d’avoir des clients ? « Oui, c’est pas facile d’avoir des clients », répond Jean Milimono. Une réponse vite contredite par une lycéenne qui était tout près. « Ça, c’est faux, c’est parce qu’ils n’en ont pas », a répliqué Goumou Rebecca, en tenue bleu-blanc et sac au dos. Et elle ajoute : « J’apprécie celui qui porte le casque ».
Sur le rapport existant entre la police et les propriétaires de mototaxis, Jean Milimono déclare : « La police n’a rien dit par rapport aux casques d’abord. S’ils disent que tous les taxi-maitres portent le casque comme les gilets qui sont là, on est obligé de prendre le casque ».
Assis derrière son bureau éclairé par les rayons de soleil à travers la fenêtre, le commandant Charles Morio Kourouma, commissaire adjoint de la routière de N’Zérékoré, explique que pour le moment dans cette commune urbaine, c’est le port des gilets qui est obligatoire, pour pouvoir identifier les conducteurs de ses engins à deux roux. Une fois cela sera terminé, le processus du port du casque suivra, avec l’interdiction des surcharges sur les motos.
« Moi, je l’ai trouvé comme ça. Mais dans les conditions normales, tout conducteur de moto, c’est connu, que ce soit ici ou ailleurs, a l’obligation de porter un casque, ne serait-ce que pour sa sécurité lui-même, mais il s‘est trouvé que N’Zérékoré, plus précisément la commune urbaine, a besoin d’être assister sur le plan sécuritaire. Nous avons mis en place un certain nombre de programmes qui à la longue nous permettront de pouvoir atteindre notre objectif. Le premier combat que nous sommes en train de mener : comment identifier les motocyclistes, compte tenu de l’accroissement de la criminalité dans la préfecture… Nous avons besoin de leur imposer le port des gilets. Le second programme : il faut d’abord que cela soit ancré à tous les conducteurs de motos, parce que les motos-taxis sont beaucoup plus nombreux que les autos-taxis (…) », a fait savoir le commandant Charles Morio Kourouma, commissaire adjoint de la routière de N’Zérékoré.
Bhoye Barry depuis Nzérékoré pour guinee7.com
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