Après avoir été « violenté » par des agents de la gendarmerie, précisément, l’« Escadron N°4 de Matoto », Mohamed Sidy Touré, auditeur financier habitant le quartier Taouyah, après avoir engagé une procédure auprès de la justice militaire, nous fait le récit de cette journée.
»il avait une arme PMAK, il m’a donné un coup de poing à la poitrine »
Rencontré, notre interlocuteur nous raconte cette mésaventure en ces termes : « C’était le matin, du dimanche 30 décembre dernier, ma mère m’a appelé le matin pour l’accompagner au marché de Matoto ; vu que c’était un dimanche, donc elle n’avait pas de chauffeur, ce jour. Elle devait y acheter des condiments, vu que c’était le jour de la veille de la fête. J’étais avec mes deux filles de trois et cinq ans, mon neveu, ma mère et ma tante. Arrivés, nous avons garé un peu devant le portail de la gendarmerie, l’Escadron mobile N°4, en direction du rond-point de Matoto. Il n’y avait aucun panneau qui signalisait qu’il était interdit de stationner à cette partie, et d’autres véhicules y étaient garés. Ma mère s’en est allée acheter les condiments ; comme il y avait le soleil, nous avons descendu toutes les vitres et je suis allé m’installer au côté « escroc » (côté passager, ndlr) ; ma tante était derrière avec les enfants. Entre temps, nous avons entendu un gros bruit derrière, c’était les femmes qui criaient, selon elle un gendarme avait giflé une femme ; ces dernières se sont ruées vers la gendarmerie et ont fait s’effondrer le portail de ce dernier du côté droit. Entre-temps, ma tante me dis que quelqu’un est en train de dégonfler ton pneu arrière, je descends précipitamment du véhicule, je trouve que c’est un gendarme en train de dégonfler mon pneu gauche du côté arrière ; le temps de le contourner et éviter les autres véhicules qui passait, je l’ai frôlé au passage, il s’est redressé, il avait une arme PMAK, il m’a donné un coup de poing à la poitrine. Je lui ai dit que s’il n’avait pas la tenue, j’allais régler cela autrement avec lui ; il a commencé à taper sur la voiture et moi j’ai pris la voiture, j’ai tourné au rond-point de Matoto et je suis venu m’arrêter de l’autre côté de la route, j’ai quitté la chaussée, j’ai garé de façon verticale en faisant face à la gendarmerie.»
»Le même gendarme est revenu à la charge, en me tirant au collet, devant mes enfants pour me faire descendre du véhicule »
Ensuite, «Le même gendarme est revenu à la charge, en me tirant au collet, devant mes enfants pour me faire descendre du véhicule, comme il n’a pas pu, il a pratiquement déchiré tout mon habit et ses amis, à leur tête le chef personnel qui était le commandant, ce jour-là, sont venus, m’ont dit de descendre, je dis que je ne descends pas, parce que je ne sais pas ce qui se passe. Ils sont tous venu sur moi, ils m’ont pris, m’ont envoyé dans leurs gendarmerie. C’est ainsi que ma maman est sortie du marché et est venue demander, le commandant a donné la parole à son agent qui a relaté ces faits, après il refuse de donner la parole, je dis non ! Quand vous voulez trancher quelque chose, vous écoutez les deux parties, il s’y est opposé. Moi aussi, j’ai pris la parole, même quand quelqu’un est en infraction, venez et dites-lui : Monsieur le commandant dit qu’on ne gare pas ici, quittez ! En plus de cela, j’ai quitté et je suis allé de l’autre côté. Il dit (l’agent, ndlr) que moi je lui ai dit « mal éduqué », je lui ai dit que je connais mes limites. Les deux chefs hiérarchiques n’étaient pas là-bas. Ma maman a déclaré qu’elle est ancienne ministre des Affaires sociales et qu’elle connait bien les procédures, ils disent qu’ils s’en foutent que si nous voulons, d’envoyer un ministre en activité, ou un général ou même le président de la République. C’est ainsi qu’ils m’ont mis au violon. C’est après 30 minutes que ma mère a réussi à avoir le colonel Tiégboro au téléphone, ce dernier a ordonné de me libérer et ainsi qu’ils m’ont libéré».
Le plaignant poursuit plus loin : « Le lendemain lundi, je suis allé porter plainte au tribunal militaire, j’ai demandé conseil à un ami gendarme, je suis allé déposer la plainte et le monsieur avait dit qu’il allait me joindre le mercredi ou le jeudi, pour pouvoir donner suite, il ne m’as pas appelé. J’ai appelé son chef pour pouvoir relancer, alors le monsieur me dit qu’il va essayer d’envoyer ça à la brigade d’investigation. Qu’ils vont investiguer et me rappeler après. »
»Ce que je crains, c’est un civil qui porte plainte contre un gendarme et un gendarme va faire l’enquête »
Et d’émettre un doute : « Ce que je crains, c’est un civil qui porte plainte contre un gendarme et un gendarme va faire l’enquête, donc vaut mieux que j’attire l’attention de tout le monde pour qu’on puisse mettre un peu de pression pour qu’ils sachent que leur hiérarchie est au courant de leurs exagérations et que ceux qui sont chargés de déployer les procédures, les déploient correctement et de façon diligente ».
Pour sa version des faits, nos efforts près du service de communication du Haut commandement de la Gendarmerie ont été vains. Nos appels et sms sont restés sans suite.
Lire ci-dessous les copies de la plainte de M. Touré
Abdou Lorry Sylla pour guinee7.com