La préservation de l’Etat en dépend de certaines traditions, même si celles-ci ne sont pas relativement ancrées du fait dans les lois de la République en Guinée. Mais par précaution, pour ne pas que l’Etat s’effrite du jour au lendemain, certaines personnes après avoir été aux rangs des compartiments secrets de l’Etat, doivent se garder la vertu de s’abstenir à toute tentation de ne pas s’enliser en politique. Ce point de vue serait aussi enclin à ceux qui font la transhumance politique de ne pas souvent changer de position ou de camps. Ce n’est pas un bon exemple sociétal ni un modèle qui se veut démocratique au bénéfice de la nation.
Maître Abdoul Kabèlè Camara, comme c’est de lui qu’il s’agit, fut ministre dans plusieurs départements avant de se retrouver comme ministre délégué à la défense nationale, un poste hautement stratégique qu’il a occupé durant un temps. Son passage dans le sillage de la défense nationale (en lien avec l’armée) le devrait plutôt l’interdire moralement à s’abstenir longtemps de ne pas entrer en politique, parce qu’il s’agit là du secret d’Etat qu’il a eu connaissance. Entendu par-là, de ne pas divulguer des informations qui procureront un avantage compétitif ou politique à certains apatrides qui voudraient un jour mettre leur sale besogne en exécution.
D’ailleurs, c’est pour cette crainte justement de ne pas voir à la place publique des secrets d’Etat que des législateurs dans certains pays ont pris la précaution de préserver des honneurs à vie pour certaines personnalités après avoir occupé des postes stratégiques au plus haut sommet de l’Etat. C’est le cas des régimes semi présidentiels, où des anciens présidents ou des chefs militaires retraités deviennent des sénateurs à vie. Cet exemple n’est pas le cas de la Guinée mais toutefois on pourrait s’en inspirer.
Maître Abdoul Kabèlè Camara est aujourd’hui le président du Rassemblement guinéen pour le développement (RGD), un parti politique dont sa position fait polémique au sein de l’opinion. Et à la faveur d’une récente sortie médiatique chez le (site mediaguinee.net), en étant ancien ministre délégué à la défense nationale, n’a pas manqué de tirer à boulets rouge sur l’Etat, s’agissant de la mise en place dans certaines localités de la capitale des postes d’appuis (PA) pour sécuriser les citoyens et leurs biens.
» L’armée peut être appelée à assurer la sécurité dans des circonstances fixées par la Constitution, si ce n’est pas le cas, je ne vois pas pourquoi on mobiliserait l’armée à travers la capitale. C’est un spectacle qui peut être de nature à effrayer « , avait-il dit.
C’est quand même étonnant dans notre pays la Guinée où une telle personnalité après avoir occupé les plus hautes fonctions de l’Etat entre en politique. C’est tout simplement du mauvais exemple.