Selon nos informations, les services du Colonel Moussa Tiegboro Camara, secrétaire d’Etat à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte anti-drogue et du crime organisé, ont fait une enquête sur Sodiacom, entreprise spécialisée dans la pose de fibre optique. Le constat des enquêteurs est que cette société opère illégalement et de surcroit n’est pas en règle vis-à-vis des fiscs. Elle est d’ailleurs sous redressement fiscal*.
Tenant compte du rapport des services de Tiegboro, le Premier ministre, selon nos informations, a fait convoquer le ministre des Postes et Télécoms, Oyé Guilavogui ; le directeur général de l’ARPT, Moustapha Mamy Diaby et le patron de Sodiacom, Justin Traoré. Il s’en est sorti que Sodiacom opère sans la moindre autorisation. Et comme cela se fait sous l’œil du ministère de tutelle et de l’ARPT, difficile donc de ne pas croire à une complicité active.
Qu’à cela ne tienne, le Premier ministre a ordonné l’arrêt des travaux de Sodiacom. Jusqu’à ce qu’elle se mette en règle.
Pour rappel, la Sotelgui est la seule société de télécom en Guinée pourvue d’installations sous terraines à Conakry et dans les capitales régionales capables de conduire les câbles à fibres optiques à travers ces villes.
Selon des spécialistes, ‘‘la location de ces installations sous-terraines à Conakry aurait permis à l’Etat Guinéen via la Sotelgui d’avoir accès à une manne financière incommensurable. Les installations existent, elles contiennent de la fibre optique et elles ceinturent la ville de Conakry sur 70 km’’.
Cependant les autorités ont préféré bypasser ces installations et ont demandé à Sodiacom de passer des contrats avec l’ensemble des opérateurs de téléphonie mobile et des fournisseurs d’accès à internet afin de creuser de nouvelles tranchées à travers la ville de Conakry. Et ainsi assurer le transport de capacité de Kipé (Point d’atterrissement du câble sous-marin) vers leurs différents points de connexion. Au détriment dela Sotelgui et donc de l’Etat guinéen.
*Un redressement fiscal est une opération dirigée par l’administration fiscale afin de rectifier la base d’imposition d’un contribuable. Elle vise à corriger toute insuffisance, inexactitude, omission ou dissimulation dans les éléments déclarés. Le cas échéant, une imposition supplémentaire assortie d’amendes ou pénalités pourra être effectuée.
Aziz Sylla