Pour freiner, voire mettre un terme à l’immigration régulière des Guinéens vers les pays européens, le ministère des Affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger (MAEGE), en collaboration avec l’ambassade d’Italie en Guinée, la structure Guinée Culture et d’autres partenaires, a ouvert à Conakry, ce mardi, un atelier portant sur le thème : « Migration et développement en Guinée pour des synergies efficaces entre acteurs nationaux ».
Cette rencontre d’échange et d’information, qui s’étendra sur deux jours, réunit l’ensemble des acteurs qui interviennent directement ou indirectement dans la problématique de la gestion de la migration irrégulière en Guinée. Il s’agit notamment des représentants des ONG, des universités, des organisations internationales, des pays européens qui interviennent dans ce domaine…
Dans son allocution, le secrétaire général du ministère des AE, Mohamed Hady Barry, a d’abord rappelé que la Guinée fait partie aujourd’hui des pays ayant le plus grand nombre de ressortissants à travers le monde et c’est un problème, dit-il, qui interpelle le gouvernement de la république, en l’occurrence le MAEGE.
Selon lui, l’idée de cet atelier est venue d’une longue discussion que son département a eue avec les représentants du gouvernement de l’Italie : « Nous avons eu l’idée donc de voir ce qu’il est possible de faire ensemble pour essayer de freiner ou de limiter cette migration irrégulière », a fait savoir Mohamed Hady Barry.
Le secrétaire général a également précisé qu’à l’issue des échanges qui seront faits au cours de cet atelier, un document cadre qui pourra définir le rôle des uns et des autres, sera élaboré. « Ainsi, quand un problème se posera, les acteurs n’iront plus en rangs dispersés, mais plutôt grâce à ce cadre qui existe, on va voir comment on peut se compléter, s’entre-aider, pour pousser davantage dans la solution que nous cherchons », a-t-il déclaré.
Avant d’ajouter : « Nous (ministère des Affaires étrangères, Ndlr) espérons que nous allons avoir des recommandations pertinentes et que nos partenaires bi et multilatéraux seront prêts à nous accompagner, pour pouvoir aboutir à une solution définitive ».
De son côté, l’ambassadeur italien en Guinée, Livio Spadavecchia, a plutôt souligné les désavantages de l’immigration des jeunes Africains vers les pays occidentaux. « Aujourd’hui, on parle de la migration irrégulière, parce que c’est un sujet important et grave, à la lumière de tous les morts enregistrés dans la traversée de la Méditerranée. Pour beaucoup de jeunes migrants guinéens, ça signifie une tragédie. Il faut le dire avec plus de clarté, que la migration irrégulière est une grande tromperie, il faut le souligner, parce que tout ça est à la charge des jeunes, qui dépensent pour une chose qui n’existe pas en Europe », a-t-il déploré.
Plus loin, le diplomate révèle ceci : « En Europe, ils (les immigrés, Ndlr) vivent des conditions presque d’esclavage ; donc la Guinée n’a rien à gagner et les Guinéens sont à la première place de la migration en 2018 ; donc ce sujet mérite d’être traité en Guinée. Avec cet atelier, nous espérons discuter avec tout le monde ».
A noter qu’à la cérémonie de clôture de cet atelier (demain, mercredi), il est prévu la projection d’un film documentaire sur la migration irrégulière, dont l’acteur principal est un jeune Guinéen.
Mohamed Soumah pour Guinee7.
