Au quartier Boleya (Labé), les populations accusent le chef de secteur d’avoir vendu une bonne partie du cimetière. A l’occasion d’un enterrement, les habitants du quartier notamment les jeunes ont piqué une colère noire face à l’émiettement du cimetière.
Mamadou Aliou Sall est le responsable des jeunes de ce quartier périurbain: ‘‘tout a commencé mardi passé quand nous sommes venus faire un enterrement, nous avons trouvé qu’un citoyen est en train de mettre une dalle sur une fosse sceptique qui sert de toilette au beau milieu du cimetière, je lui ai dit sans succès d’arrêter. Ce matin (20 juillet, ndlr) encore, nous sommes venus creuser une tombe et nous avons trouvé que les maçons continuent à avancer malgré la mise en garde à leur endroit, maintenant on est coincé parfois nous enterrons même dans le lit de la rivière faute d’espace parce que tout a été occupé, on s’oppose à la vente de l’espace du cimetière. Interpellé, le chef secteur, Mamadou Maladho, dit ne pas être mêlé. Et pourtant c’est lui qui signe les papiers. Il est en complicité avec d’autres doyens du quartier. Ce matin on a décidé de tout détruire et récupérer le cimetière qui est un espace publique. Le monsieur qui construit ici a été convoqué aujourd’hui il a refusé de venir. L’un des vendeurs s’appelle oncle Ousmane un doyen de la localité, il est natif d’ici ce n’est pas un étranger, il a vendu tout ce que les parents ont laissé maintenant il n’hésite pas de s’attaquer au cimetière où tous ses parents sont enterrés, il est en parfaite complicité avec le chef de secteur qui signe tout papier qui tombe sous ses mains contre de fortes sommes d’argent.’’
Sur les lieux nous avons tenté de rencontré oncle Ousmane, il ne pouvait nous parler parce que, selon lui, pris dans des affaires sociales. Le chef de secteur, lui a accepté de nous rencontrer mais a refusé de se prêter à nos questions : ‘‘ma tension monte suite aux injures des jeunes, je suis hypertendu’’, se justifie-t-il. Il accuse néanmoins devant les jeunes en furie, leurs parents qui ‘‘auraient tout vendu’’. Séance tenante, il démissionne de son poste de chef de quartier. Les jeunes, eux, avaient fini de boucher les fausses sceptiques faites dans le périmètre du cimetière.
Alpha Ousmane Bah