Censure

Troisième mandat : l’exemple de New York (Constant Klonon Kamano)

New York, parfois considérée comme « la capitale du monde », est la plus grande ville des États-Unis en termes d’habitants et l’une des plus importantes du continent américain. Elle est peuplée de 8 622 698 habitants et accueille quelque 50 millions de visiteurs annuellement.

Avec Londres et Hong Kong, New York se place en tête des grands centres financiers mondiaux et Wall Street, son quartier financier, est considéré comme la « capitale financière du monde ». Cette ville accueille des institutions d’importance mondiale. On peut notamment citer le siège de l’ONU, mais aussi de nombreux sièges de multinationales, des centres culturels et de nombreuses universités classées dans le top 50 des universités dans le monde.

Avec un PIB de plus de 1400 milliards US (2017) pour un peu plus de 8 millions d’habitants, New York est la deuxième ville la plus riche du monde après Tokyo. Pour information, la Guinée toute entière, sur la même période avait un PIB de 10 milliards US pour 11 millions de citoyens.

Le Conseil Municipal de New York (en anglais : New York City Council) constitue le pouvoir législatif de la ville de New York. L’équivalent de notre Assemblée Nationale.

Il se compose de 51 membres provenant des 51 districts municipaux répartis dans les cinq arrondissements de la ville. Ce conseil municipal, tout comme notre Assemblée Nationale ou toute autre instance exerçant le pouvoir législatif, joue un rôle de contrepoids face aux pouvoirs du maire, en surveillant son travail et les performances des services municipaux, en déterminant l’utilisation des terres de la ville, et en légiférant sur différents sujets ayant trait à la ville de New York. Le conseil municipal a en outre la responsabilité exclusive d’approuver le budget de la ville proposé par le maire.

De 1993 à 2008, la loi empêchait le maire de New York d’exercer plus de deux mandats consécutifs de 4 ans. Tout comme notre constitution limite le mandat présidentiel à deux fois pour cinq ans par mandat.

En 2008, invoquant la crise financière qui secouait Wall Street, Michael Bloomberg, maire élu depuis 2001, a affirmé qu’il était mieux placé que quiconque pour gérer une ville frappée de plein fouet par les turbulences des marchés financiers. Il a décidé de solliciter un troisième mandat de quatre ans à la mairie de New York. Pour cela il a entrepris de faire adopter un changement de la loi limitant à deux les mandats du maire et des conseillers.

Trois semaines après ces déclarations, le 23 octobre 2008, le Conseil municipal de New York a adopté par 29 voix pour et 22 contre une modification des règles en vigueur interdisant de rester à la tête de la ville pour plus de deux mandats consécutifs. C’est en 2010, que par référendum, la ville de new York est revenue au système de limitation à deux mandats

Ce pan de l’histoire de la plus grande ville de la plus puissante démocratie au monde s’est déroulé sans bruit et, visiblement, sans qu’une grande majorité de Newyorkais ou d’américains ne s’y intéressent eux-mêmes. Chronique d’une démocratie multi-centenaire, classique et exemplaire.

La Guinée avec sa démocratie naissante serait-elle moins républicaine que les Etats-Unis ? Les Guinéens auraient-ils moins de droits que les Américains ? Les électeurs guinéens seraient-ils impotents, trisomiques ou séniles au point d’être incapables de décider de leur avenir ?

Si la réponse est non, et j’espère qu’elle l’est, pourquoi alors veut-on interdire en Guinée le débat sur le changement des règles limitant le nombre de mandats présidentiels ?

Cet acharnement à vouloir disqualifier Alpha Condé est la preuve même que l’ensemble de la classe politique guinéenne sait qu’il n’aura aucun mal à remporter démocratiquement le suffrage d’une grande majorité de guinéens.

Alors qu’on cesse de bassiner les Guinéens avec des slogans importés des boulevards parisiens du genre : « Touche pas à ma constitution ». Vous savez quoi ? moi Constant Klonon, citoyen libre, détenteur du droit inaliénable de choisir ce qui est bon pour moi, j’en ai un pour vous aussi : « Touche pas à ma souveraineté » !

 

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