La visite du Président de la république, le dimanche dernier, au siège du RPG arc-en-ciel, le parti qui l’a porté au pouvoir en 2010 et en 2015, a été, à n’en pas douter, une aubaine pour les météores politiques du pays et ceux déguisés en acteurs de la société civile, de se rappeler à la mémoire de certains guinéens.
Ils en avaient bien besoin après qu’ils aient échoué à convaincre les guinéens sur la sincérité de leurs actions.
Le discours prononcé à cette occasion par le Chef d’Etat, arrive donc pour eux à point nommé.
Ils s’en accaparent et le caricaturent, pour des besoins existentialistes.
A écouter le même discours dont on parle autant, qu’on veut broder de toutes les mauvaises intentions, qu’on veut peindre de bellicisme, il apparait comme une vraie chimère.
Ça donne l’impression qu’il s’agit d’une autre sortie du président de la république qui ne soit pas celle dont on parle et qui a bien eu lieu, le dimanche 24 mars.
Le mot trouvé dans le discours, avec lequel on veut bien détourner l’attention des guinéens, en voulant guider leur compréhension, dans le but d’intégrer leur plan, c’est l’affrontement.
Ces académiciens improvisés qu’ils sont tous devenus aussi subitement, veulent qu’il soit collé à ce mot, dans son sens étymologique, au propre et au figuré, dans tous les contextes, le drame.
Qu’ils sachent aussi, que l’affrontement n’est pas que physique. Qu’ils sachent également, que le contexte, pour des esprits insoupçonnés non partisans, ne peut laisser entrevoir un tel scénario.
Devant des étudiants et des élèves, Alpha Condé a bien voulu fouetter l’orgueil des enfants pour leur dire qu’il faut oser affronter les adversaires en leur faisant la démonstration des actes posés par la gouvernance actuelle.
À travers ces jeunes qui étaient en face, le chef de l’exécutif guinéen, s’adressait ainsi à tous les militants et responsables du RPG, en les incitant à l’affrontement des adversaires qui caricaturent sa gouvernance.
Donc c’est pour dire à ses cadres et militants du RPG, de se lancer dans les débats contradictoires avec des adversaires qui sont en train de manipuler la réalité dans le but de servir leurs desideratas et leurs agendas démoniaques.
Les guinéens ne sont pas amnésiques pour ne pas se souvenir qu’il y a des années en arrière, l’opposant Alpha Condé a interdit à ses militants la casse.
Il a refusé de céder à la volonté revancharde de certains de ses militants d’alors, qui protestaient contre la victoire qu’on lui a volée lors de la présidentielle de 1993, arguant qu’il ne cherche pas le pouvoir pour gouverner les cimetières.
C’est utopique de penser, que celui qui n’a pas cédé à la violence au moment où cela s’imposait comme la réalité du moment, pour déboulonner un système anti-démocratique, que celui-là étant président, ayant à sa disposition toutes les forces de coercition et de répression, veuille d’une confrontation physique entre les militants du parti qui l’a porté au pouvoir et ceux de l’opposition qui sont aussi des acteurs de la vie publique.
A la place de cette polémique inutile que vous entretenez, vous feriez mieux d’économiser votre énergie pour la dépenser dans les débats constructifs qui prennent en compte le quotidien du guinéen.
Comme vous voulez continuer à en parler et continuer d’écrire, les destinataires de vos messages vous connaissent par contre mieux.
Barbara Sylla