Censure

Se disant victime d’agression chez lui, « Bras Cassé » pointe le gouvernement du doigt et menace de s’en aller de la Guinée

Alors qu’il se dit victime « d’agression », par des hommes en uniforme, chez lui, dans la préfecture de Coyah, l’artiste Abdoulaye Sawpite Camara, alias « Bras Cassé », que nous avons joint au téléphone, ce mardi 16 avril, est revenu sur le récit.

De prime abord, il dit : « C’était déjà arrivé à monsieur le préfet, les militaires étaient venus l’attaquer chez lui. Si je le vois minimiser ce problème, je vais l’accuser. Je vais accuser le chef de l’Etat. Parce que moi, on m’a bastonné hier, ma main est enflée ; ma femme est blessée, mes fils sont un peu blessés. Les téléphones sont partis (…) Je pouvais comprendre que c’étaient des bandits, s’ils étaient venus à bord des voiture RC (immatriculation RC, ndlr), mais ils sont dans des voitures du gouvernement. Je dirais quoi ? Qui je vais accuser ? J’ai vu les plaques. C’était des voitures de la police et de la gendarmerie ».

Il donne des détails plus loin : « C’était dans les environs de 20h 28 min. J’étais au dehors avec ma femme et mes jeunes frères, ils sont venus garer à environ 300 mètres de ma maison, ils sont tous rentrés, ils étaient au nombre de 28 comme ça, tous habillés en militaire, avec des armes. En premier lieu, ils ont dit que ce sont les gens de Manguéta qui les ont appelés, qu’il y a des bandits chez moi ! Je leur ai dit qu’il n’y avait pas de bandits chez moi et qu’il n’y avait même pas de locataire ; juste que moi et ma petite famille. Ils ont dit qu’ils n’ont pas besoin de cela. Je leur ai dit maintenant de sortir de chez moi et d’aller dire à la personne qui les a mis en mission qu’on ne m’agresse pas chez moi. Et c’est là qu’ils ont commencé à me taper, ma famille a intervenu. Ils ont fait appel à leur voiture pick-up qui est aussi venue rentrer dans ma cour. Ils sont partis, quand ils ont vu la population, de peur qu’on ne brûle leurs véhicules ».

aujourd’hui, je n’ai même pas la dépense

Ensuite, il précise : « Ils ont dit premièrement, que ce sont les gens de Manguéta qui les ont appelés, deuxièmement, ils ont dit : toi tu es « a banban fari » (mets-le moi au dos, traduit de la langue soussou, ndlr) ; tu as travaillé pour Alpha, et c’est Alpha même qui nous a dit de venir ici. C’est là je leur ai dit : pardonnez pardonnez ! Parce que j’ai compris que c’était des missionnaires (…) Mais je vois que les voiture ne sont pas des voitures RC, et leur chef de mission m’a même dit : tu vas me trouver au palais ».

« Ce que moi je pense de cette action, c’est que j’ai quitté Conakry, je suis venu à Coyah à cause d’Alpha Condé. S’ils viennent m’emmerder ici, je préfère aller à Dakar, pour aller m’y refugier. Parce qu’ils veulent me tuer, moi et ma famille. Il y a quelque chose en-dessous, mais c’est eux qui le savent. Vous, les journalistes, vous n’avez jamais entendu que j’ai dit du mal d’Alpha ou de Cellou Dalein », a-t-il affirmé.

Il ajoute : « Tu sais ce qui me fait mal ? C’est que j’ai aidé Alpha pour qu’il m’aide, les Peulhs disent « aide-moi et je t’aide », mais aujourd’hui, je n’ai même pas la dépense. Si tu aides quelqu’un à avoir le pouvoir… Toute la Guinée le sait, je me suis donné corps et âme à Alpha Condé… »

Enfin, il a émis le souhait « que pareille chose n’arrive plus à un autre artiste ».

AL Sylla pour Guinee7.com

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