Censure

Guinée/ Un énième mouvement pour la « défense de la constitution » 

Depuis l’annonce du projet de révision constitutionnelle en Guinée, on assiste, du jour au lendemain, à la mise en place de structures pour s’opposer à cette initiative perçue par bon nombre de Guinéens comme l’ouverture d’un boulevard pour un mandat de plus pour l’actuel président, Alpha Condé.

Après le FNDC, les Brassards rouges, le Degagisme et tant d’autres, c’était au tour de la « Coalition Sauvons la Guinée », ce vendredi, de lancer ses activités, à travers une conférence tenue à la Maison de la presse de Kipé (Ratoma).

Composé de jeunes activistes, d’étudiants, d’entrepreneurs, d’artistes, de journalistes et autres membres des professions libérales, cette nouvelle structure a pour vocation d’accroître la participation des jeunes et des femmes aux instances de prise de décision, mais aussi de lutter contre le tripatouillage de la constitution.

À la différence de certaines organisations qui s’opposent strictement à une quelconque modification de la constitution guinéenne, la « Coalition Sauvons la Guinée » se dit plutôt flexible sur cette question.

« Disons-nous la vérité, il est clair que la constitution actuelle a des insuffisances sur plusieurs points. Et aucune constitution ne peut rester inamovible ; on ne peut pas dire qu’on ne peut pas modifier une constitution, ça se fait un peu partout dans le monde. Mais c’est l’opportunité de modifier cette constitution qui cause problème, surtout que nous savons que les pouvoirs en Afrique sont très malins en ce qui concerne cela. Ils savent qu’en modifiant la constitution, cela ouvre un autre boulevard, surtout quand on parle aujourd’hui de 4ème République en Guinée. Dans ce cadre-là, le président de la République aura la possibilité de se représenter à deux nouveaux mandats. Nous, c’est à cela qu’on s’oppose », a déclaré Mouctar Barry, journaliste et membre de la coalition.

Et de poursuivre: « Nous ne sommes pas catégoriques là-dessus, pour dire qu’il ne faut pas du tout modifier la constitution ; ça serait une erreur. Nous évoluons, et au fur et à mesure, la constitution doit s’adapter à la situation dans laquelle nous vivons. Mais nous disons que ce n’est pas le moment pour le président de la République de toucher à cette constitution, parce qu’on sait ce que ça sous-entend ».

Il faut, par ailleurs, noter que dans le cadre de sa lutte, la « Coalition Sauvons la Guinée » compte réaliser un certain nombre d’activités, notamment des manifestations de rue, quoique celles-ci demeurent interdites par les autorités, sur toute l’étendue du territoire national, jusqu’à nouvel ordre.

 

Mohamed Soumah pour Guinee7.com

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