Dans une interview récemment accordée à la presse, le leader du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, a fait le point sur l’évolution du programme de recensement des enseignants sur toute l’étendue du territoire national, en cours depuis plusieurs mois. A cette occasion, il a proféré des menaces de grève « pendant les examens » de l’année en cours, si l’État ne respecte pas ses engagements concernant le point deux (2) de l’accord du 10 janvier dernier, qui consiste à assainir le fichier du corps enseignant, afin de générer des revenus devant augmenter le salaire des enseignants.
Selon le camarade Aboubacar Soumah, « nous sommes vers la fin du recensement des enseignants, c’est seulement les préfectures de Mamou et Forécariah qui restent. L’équipe de Mamou a rencontré assez de difficultés. Le problème c’est que nous avons à faire à des femmes recenseuses de l’équipe gouvernementale, qui constituent un frein dans l’évolution rapide du processus de recensement. Sur les quatorze sous-préfectures de Mamou, elles n’ont eu à faire que quatre sous-préfectures, les autres sous-préfectures ont été recensées par le seul élément du SLECG. Quand on a signalé à Dr Alpha Amadou Bano Barry (ministre conseiller chargé de l’Education nationale, Ndlr), il répond toujours qu’il va corriger ».
« Au niveau des universités à Conakry, dit-il, nous avons demandé que le processus se poursuive avec les membres du SLECG qui sont rentrés de l’intérieur du pays ».
A en croire « le Général Patriote », comme on l’appelle souvent, beaucoup d’enseignants fictifs ont été trouvés à l’intérieur du pays, et ce malgré la complicité de l’administration scolaire dans la gestion des fictifs. « Elle (l’administration scolaire, Ndlr) avait pris toutes les dispositions pour essayer de les (les enseignants fictifs, ndlr) voiler, mais nous avions nos représentants à la base qui ont vraiment joué le rôle de gendarmes. Ils ont veillé à ces infiltrations. Et partout, à tous les niveaux, nous avions demandé aux responsables de préparer une liste, pour procéder à un pré-recensement, avant l’arrivée des missions proprement dites. Donc, nous avons tenu compte de ces listes, malgré le fait que les directeurs d’écoles, les DPE, ont eu à octroyer les numéros matricules de ces fictifs à des éléments nouveaux qu’ils ont réaffectés à des services. Mais nous avons pris les dispositions par rapport à tout cela. Nous n’avons pas démantelé le réseau, mais nous sommes en train », a fait savoir Aboubacar Soumah.
Par ailleurs, le meneur du dernier mouvement de grève des enseignants a déclaré : « Si toutefois, le gouvernement n’arrive pas à respecter ses engagements, par rapport au respect de l’accord entre lui et nous… Si tout cela, après résultats, on ne parvient pas à rehausser substantiellement le salaire des enseignants, nous risquons de déclencher une grève avant le début des examens. Le recensement finit avant les examens, donc le gouvernement doit se bouger pour le respect de l’accord, sinon nous allons déclencher une grève pendant les examens ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com