C’est sous le thème «Changeons l’avenir des migrations. Investissons dans la sécurité alimentaire et le développement rural », que la préfecture de Mamou a accueilli, ce lundi 16 octobre, la célébration de la Journée internationale de l’alimentation, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture représenté par Mohamed Lamine Touré, directeur national de l’Agriculture, et en présence de Mohamed Hama Garba, représentant pays de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de Amadou Oury Diallo, gouverneur de Mamou.
La célébration de cette journée a également connu la présence d’une brochette variée de personnalités, toutes très importantes dans les secteurs de l’alimentation, de l’agriculture et de la migration, notamment de responsables des autres départements en charge du développement rural tels que l’élevage et la pêche, des représentants d’institutions internationales (PAM et OIM) et des préfets de la région (Dalaba, Pita et Mamou).
La cérémonie s’est déroulée à travers plusieurs activités, qui ont débuté par une « course contre la faim », mettant en compétition des élèves venant de différentes écoles, dont les 3 premiers de chaque catégorie (filles et garçons) ont reçu des prix. Ensuite, il y a eu une remise d’équipements agricoles, de semences et d’engrais aux quatre meilleurs groupements agricoles, suivie d’une collecte de fonds pour alimenter les petites PME. Cela a pris fin par une visite effectuée par les officiels au niveau des stands dressés par les chambres agricoles des différentes préfectures de la région.
S’exprimant sur le choix porté sur la ville de Mamou, pour abriter cette journée, le représentant du ministre de l’Agriculture, Mohamed Lamine Touré, a expliqué : « Ça aurait pu être une autre ville, mais nous avons choisi la préfecture de Mamou, parce que c’est une ville carrefour, et c’est une préfecture agro-pastorale, c’est-à-dire agricole, qui a beaucoup de potentialités agricoles, l’élevage et même la pêche. »
Par rapport au thème et à la célébration de cette journée, il a souligné : « Vous voyez un peu le thème qui porte sur la migration ; quand les jeunes décident de se mettre dans l’eau ou de prendre tous les risques pour aller à l’extérieur, pour chercher quoi, alors que nous avons tout chez nous, à travers l’agriculture ? Donc cela, c’est sensibiliser tous les acteurs sur la transformation de notre agriculture, pour qu’elle ne soit plus une agriculture de subsistance, mais qui crée la richesse. C’est pour cela, nous avons profité de cette journée, (pour leur dire, ndlr) qu’au lieu d’aller à l’extérieur, ils peuvent rester là, avec la politique mise en place par le gouvernement, ils peuvent tout gagner ici, à partir de l’élevage, la pêche et l’agriculture. »
Etant l’hôte de cette journée célébrée dans sa ville, le gouverneur Amadou Oury Diallo a tout d’abord affirmé toute sa joie et celle de sa population, tout en portant un accent sur le gros du problème de sa région : « L’évènement pour lequel nous sommes réunis en ce jour mémorable du 16 octobre, vise à sensibiliser, non seulement l’opinion nationale et internationale, sur la situation de plus en plus précaire dont 900 millions de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition chronique, mais aussi et surtout de l’avenir des migrations dans le monde. La région administrative qui a le privilège de (vous, ndlr) recevoir recèle d’importantes potentialités agricoles, mais l’enclavement de certaines zones de production constitue un véritable handicap dans l’acheminement des produits vers des zones de de commercialisation et de consommation ; si ce handicap est surmonté, cela permettrait à notre région de participer activement à l’atteinte de la sécurité alimentaire, c’est le cas de Farenta, qui est le grenier de Mamou, frontière avec la Sierra Leone. »
Quant au représentant de la FAO, Mohamed Hama Garba, principal partenaire de l’évènement, il a fait le lien entre les mots migration et sécurité alimentaire, tout en donnant des solutions appropriées : « Le slogan de la Journée internationale de l’alimentation, cette année, affirme la cause structurelle des vastes mouvements des populations dans les villes et régulariser et ordonner les flux migratoires en toute sécurité ; ce thème est d’autant plus important d’autant que le nombre de personnes souffrant de sous-alimentation est en hausse, après avoir affiché un recul pendant des décennies. Selon le dernier rapport de la FAO, du PAM et du FIDA, l’état de la sécurité et de la nutrition dans le monde en 2017, 815 millions de personnes dans le monde souffraient de la faim en 2016, soit 38 millions de plus qu’en 2015 ; cela tient le plus souvent à la recrudescence des conflits, sècheresse et des inondations. Le développement rural inclusif peut contribuer sur tous les fronts, en atténuant les conflits, en consolidant la durabilité et en faisant de la migration une question de choix et pas de désespoir, des opportunités d’emploi décents qui peuvent être créés par l’agriculture productive et des activités de soutien, tels que des soutiens, des recherches semencières, des crédits, des entreprises de stockage et des entreprises agroalimentaires, pour convaincre le rang croissant des jeunes des zones rurales, qu’ils peuvent trouver sur place un sort meilleur que le dangereux périple vers des destinations inconnus. (sic) »
Abdou Lory Sylla à Mamou pour Guine7.com