Le prophète Mahomet (paix et salut sur lui)), la référence choisie par le tout puissant Allah pour l’expansion de notre croyance disait ceci :
**L’encre des savants est plus sacrée que le sang des martyrs. **
J’ai appris dans l’indignation comme beaucoup de gens de grande croyance investis dans la sincérité de leur foi intelligible, cette condamnation du célèbre chroniqueur Nanfo Ismaïlia Diaby, pour avoir mis en exécution l’expression de son intelligence créative en essayant de réaliser une prière dans la langue N’ko qu’il maitrise parfaitement avec vocation d’enseignant.
-Sommes-nous des esclaves linguistiques culturels éternels ?
-Devons-nous continuer le dogmatisme stéréotypé sans véritable conviction en terme de foi ?
-Sommes-nous condamnés à l’involution culturelle et à la disparition complète et définitive de notre identité ?
-Existe-t-il un passage écrit et connu dans le coran qui interdit l’expression de la foi dans une autre langue autre que l’arabe ?
Autant de questions à poser pour comprendre et savoir la vérité !
Savoir les tenants et les aboutissants de la condamnation du chroniqueur Nanfo Ismaïlia Diaby par certains de nos religieux !
A priori, aucune notification écrite ne me semble interdire l’acte du chroniqueur.
Je suis convaincu qu’il y a d’autres nanfo ismaila Diaby au fouta ou ailleurs !
Des intelligences créatives qui risquent à jamais de tomber dans l’aphasie complète au vu de ce qui se passe actuellement.
Cette affaire est sérieuse au point que l’autorité doit s’y intéresser si nous voulons nous donner le courage et la volonté d’endiguer la prolifération excessive d’une sorte de dogmatisme culturel stéréotypé, préambule de la disparition certaine de notre identité.
Il y a des familles actuellement qui changent le prénom de leurs enfants en Guinée sous prétexte qu’il faut avoir des prénoms arabes !
Haa bon ! Les prénoms arabes sont-ils plus proches du tout puissant Allah ?
Quelle histoire ! Quelle aliénation identitaire !
Ne mélangeons pas méconnaissance et religion.
Le conformisme systématique et stéréotypé n’est pas synonyme de bonne croyance.
Avoir le courage et l’intelligence experte de développer la prière dans notre langue, est un acte gratifiant à encourager. Ce n’est pas un sacrilège.
Nos religieux doivent agir avec beaucoup d’intelligence et de tolérance.
Cela n’enlève rien à leur valeur spirituelle.
Avec tout le respect que j’ai pour le monde arabe, un monde riche en culture, mais bon sang, sommes-nous obligés de les ressembler à tout point de vue pour que notre croyance soit validée !
Je pense absolument que c’est non !
*Savoir et croyance ne sont pas antinomiques. La raison et la foi sont les deux rives qui forment le fleuve de la connaissance (Jean Prieur).*
Il faut absolument respecter toute liberté de pensée qui ne nuit pas à notre existence et qui est susceptible d’apporter une plus-value à notre croyance dans le respect de notre identité.
Seule la raison nous permet de comprendre la nécessité de la foi.
Par le temps qui coule, notre intelligence crée beaucoup de devoir lorsque les conditions nécessaires lui sont accordées par notre écosystème.
Nanfo Ismaila est presque un chercheur chroniqueur qui s’investit depuis des années à l’épanouissement linguistique maternelle en l’occurrence la langue N’ko. Il y en a d’autres certainement au Fouta ou ailleurs.
Son courage et sa perspicacité à faire savoir le contenu du coran et surtout à faire comprendre que nous pouvons développer notre capacité à faire valoir notre foi dans nos langues, se transforment en sacrilège à la place de lui donner les moyens de développer cette créativité intelligible. C’est dommage.
C’est irrationnel de vouloir séparer : foi-raison-intelligence-science.
La naissance de la science mathématique vient d’une inspiration d’auteurs en Egypte.
La religion catholique a accepté beaucoup de réformes.
La religion Musulmane, notre religion reste encore bien immergée dans les pensées dogmatiques.
La méthode scientifique basée sur l’astronomie pour déterminer le jour exacte de début du ramadan suggérée par CFCM (conseil français du culte musulman) a été critiquée et rejetée par certains fondamentalistes du monde musulman.
Hors par mauvais temps la visibilité lunaire devient aléatoire.
Dans le même temps et curieusement, le calendrier scientifique basé sur le calcul pour déterminer les heures de rupture du jeûne le soir et les heures de prières habituelles est bien utilisé par tous. La connaissance et donc la science, une donnée fondamentale et indispensable à notre croyance.
Il n’y a point de bonheur sans courage ni de vertu sans combat (J.J. Rousseau).
J’invite nos religieux avec tout le respect que je réserve pour eux, à donner plus de chance à la libre expression et l’expansion de toute intelligence créative qui nous aide à mieux savoir notre croyance.
Bon courage au chroniqueur Nanfo Ismaila Diaby
Bien faire nécessite de mieux savoir.
Docteur Solian Konaté
Praticien Hospitalier
Chirurgien Orthopédiste et Traumatologue
France.