Les vampires sont, comme on le sait, des partisans de l’exploitation éhontée de l’homme par l’homme, des personnes qui vivent essentiellement de la sueur des autres. Ils prospèrent dans un pays où règne la mal gouvernance : les populations meurent de faim, de maladie, souffrent d’abus en tous genres dans les domaines politique, social et économique.
La Guinée est l’illustration parfaite d’un pays qui vit sous le soleil des vampires et ce de la première république à nos jours. Il n’y a pas meilleure manière de le démontrer que de camper la vie d’un des plus grands vampires guinéens qui passe pour un leader politique.
En fait de parti, c’est une minuscule formation politique qui rassemble une poignée d’hommes et de femmes affamés et sans conviction qui courent après de maigres subsides que leur offre de temps en temps le leader. Ce parti est si faible et fragile qu’il ne peut décrocher un poste électif, par conséquent pour survivre, le leader l’arrime à un poids lourd ; il s’est d’abord accroché au parti du chef de file de l’opposition, ce qui lui a permis d’accéder à l’assemblée nationale. Mais aux élections communales il lui a été intimé de voler de ses propres ailes et comme il n’a pas d’ailes, il a sauté dans les bras de la mouvance présidentielle, cela lui a valu d’entrer au gouvernement.
L’habile caméléon qu’il est ne se gêne guère à ravaler toutes les piques ou insanités qu’il a proférées hier contre le parti des foulards jaunes et le président. Le poste qu’il occupe aujourd’hui est si juteux qu’il a tout loisir de se remplir les poches, ajoutant ainsi de nouvelles casseroles à celles qu’il traîne depuis longtemps.
Les activités politiques ne suffisent certainement pas à nourrir notre homme, alors il crée au fil des années de petites et moyennes entreprises de presse ou d’éducation dans lesquelles il utilise un certain nombre d’employés. Ces derniers travaillent dans des conditions difficiles avec de bas salaires payés avec deux à trois mois d’arriérés. Ce n’est pas étonnant si beaucoup d’entre eux finissent par claquer la porte pour se chercher un autre boulot.
Un ami me demande si j’ai suivi la dernière sortie de ce politicard embouchant sans vergogne la trompette de sirènes révisionnistes de la constitution.
« Bien sûr que oui, lui dis-je, sauf que cette sortie ne me surprend pas venant de lui ; cela ne fait qu’étaler une fois de plus sur la place publique ce qu’il est, minable personnage, arriviste dans l’âme. Vivement que le soleil des vampires s’éteigne dans mon pays ! »
Wotiwè Hiba
Enseignant à la retraite
Depuis Kindia