L’épidémie de la fièvre Ebola est en train de faire des ravages en Afrique de l’ouest. En cinq mois la maladie a fait 1229 morts selon le dernier bilan de l’Organisation Mondiale de la santé dont 466 au Liberia, 394 en Guinée, 365 en Sierra Leone et 4 au Nigeria.
La progression reste forte malgré la mobilisation contre cette pandémie du fait des flux migratoires car 42% des migrations intra-africaines sont dirigées en Afrique de l’Ouest. Et 113 nouveaux décès sont enregistrés selon ce bilan.
Le virus a été diagnostiqué pour la première fois en république démocratique du Congo (à l’époque du zaïre) en 1976.
Mais il a fallu que deux ou trois européens meurent, qu’une grande campagne de déstabilisation et de diabolisation du continent, soit mise en marche.
L’Afrique devient ce grand monstre qu’il faut nécessairement abattre et l’enjeu est géopolitique, géoéconomique et géostratégique.
Le contient africain reste le continent le plus envié du fait de la richesse de son sous sol : 60% de la production mondiale du diamant proviennent du continent, deuxième réserve mondiale du pétrole, le café et le cacao, uranium et j’en passe.
En dehors des conflits qui déstabilisent et freinent le développement du continent aujourd’hui le virus Ebola est devenu un autre moyen de diaboliser le continent.
A cela s’ajoute une haine et une méfiance intra –africaines ; les pays s’entre- accusent et chacun se replie sur lui – même.
Même si le risque de propagation est grand la solution ne réside pas dans la fermeture des frontières.
Les africains doivent être solidaires et dignes pour lutter contre cette pandémie : la solution ne réside pas dans une méfiance mutuelle mais elle doit être intégrée.
Notre continent traverse depuis de plus de 40 ans des crises qui freinent son développement et il est grand temps que les Africains prennent leur destin ensemble.
L’idée, d’un système économique et politique commun, d’un organe de gestion et prévention pour lutter contre les crises et pandémies, devrait être à l’ordre du jour. Car des qu’une situation de ce genre surgit la notion de paix et de sécurité devient relative et aléatoire.
L’Afrique fait l’objet de beaucoup de convoitise et les appétits sont énormes et nous avons en face de nous un monde occidental frappé par une crise économique et financière sans précédent dans l’histoire de l’humanité.
Horizon Sans Frontières, lien de concorde entre les peuples indépendamment de leur races, nationalités, croyances religieuses ou philosophiques, pense que les africains doivent être unis et solidaires pour vaincre la maladie et faire face à toute sorte de déstabilisation du continent.
Fermer les frontières serait une entrave aux droits humains et risquerait de ne pas être efficace.
Il faut une harmonisation des politiques migratoires en vue d’une meilleure gestion des flux migratoires et de la circulation transfrontière pour pouvoir juguler et endiguer cette pandémie en Afrique.
Boubacar Seye
Président d’horizon sans frontières