A travers un atelier tenu, ce vendredi, dans un réceptif hôtelier de la place, le Projet d’Appui à la Gouvernance Locale (PAGL), entré en vigueur le 9 septembre dernier, a été officiellement lancé. C’est un projet d’un montant total de 40 millions de dollars américains, qui s’appuie sur plus de 15 ans d’engagement, dans le cadre du Projet d’appui aux communautés villageoises (PACV) entre la Banque Mondiale et le gouvernement guinéen.
Selon Mamadou Alpha Bah, au nom du représentant pays de la Banque Mondiale à cet atelier de lancement officiel, « l’objectif de notre Projet d’Appui à la Gouvernance Locale (PAGL) est d’améliorer la capacité des gouvernements locaux à gérer ces ressources financières publiques, de manière transparente et participative et atténuer les conflits sociaux. Il se concentre davantage sur l’institutionnalisation et le renforcement des capacités des acteurs locaux nationaux, tandis que nos investissements locaux seront désormais financés par le Fonds national de développement local ».
« Donc, dit-il, le transfert de responsabilités se fait, l’investissement sera fait sur les ressources nationales et la consolidation des institutions sera faite sur la base du financement de la Banque mondiale et d’autres bailleurs… De plus, le projet renforce la numérisation des processus de planification et de suivi de développement local, y compris des mécanismes institutionnalisés et de participation des citoyens à un système d’alerte précoce et de réaction, afin de renforcer la résilience et le contrat social en Guinée ».
Présent à cette rencontre, le ministre du Budget, Ismaël Dioubaté, a fait savoir que « pour optimiser les acquis en matière de gouvernance locale, notamment sur le plan budgétaire et pour une meilleure mise en œuvre du PAGL, le gouvernement, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, a mis en place de nouvelles dispositions qui vont conforter les collectivités locales guinéennes ».
« Il s’agit notamment, de l’appui financier du gouvernement guinéen, qui est une forme innovante d’incitation de l’État aux efforts de mobilisation et de transfert régulier et équitable du budget d’investissement aux collectivités locales… ; l’informatisation de la gestion des finances publiques locales, qui soutiendra l’opérationnalisation du Fonds national du développement local comme budget d’affectation spéciale et de l’ANAFIC comme établissement public administratif, chargé de la gestion du Fonds de développement local… ; l’appui à l’amélioration et à la mise en œuvre progressive des actions d’incitation à la performance des collectivités locales, qui va créer une saine émulation entre les collectivités, et leur permettant d’accéder à des fonds additionnels à titre d’encouragement et de récompense », a-t-il préciser.
De son côté, le général Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, a d’abord réaffirmé la gratitude de l’État guinéen à l’égard de la Banque Mondiale qui, selon lui, « n’a jamais lésiné sur les moyens pour accompagner le gouvernement à asseoir durablement la décentralisation comme levier de notre politique de développement à la base ». Avant de déclarer : « Le lancement officiel du Projet d’Appui à la Gouvernance Locale constitue un moment fort de notre politique de décentralisation. Il intervient dans un contexte où la politique de développement à la base s’inscrit comme priorité dans l’agenda économique du gouvernement guinéen… »
Pour lui, ce nouveau projet qui s’étendra sur les 4 prochaines années est aussi, et surtout, « la preuve que le Programme d’appui aux communautés villageoises (PACV) a été un modèle de gouvernance réussi. Un programme innovant, dont les résultats ont éloquemment amélioré la vie des communautés au quotidien. Un exemple dont nous devons être fiers, parce qu’il a fait des émules à travers la sous-région ouest-africaine ».
Pour tout dire, « le lancement du PAGL ouvre une nouvelle ère pour le renforcement de la décentralisation et du développement local inclusif en Guinée, avec un accès tout particulier sur l’épanouissement des femmes et des jeunes. J’ose donc espérer, que ce nouveau projet contribuera de façon significative au renforcement des bases d’un développement décentralisé et participatif dans notre pays ».
Il faut, par ailleurs, souligner que des recommandations ont été formulées par les participants, au terme de cette rencontre d’échanges et d’informations, dont entre autres « l’organisation d’un cadre de concertation avec les principaux PTF, pour une coordination efficace des interventions vers les collectivités locales ; l’intégration du Secrétariat national des réformes de l’Etat et de la modernisation de l’administration dans le comité technique d’orientation ; l’intégration des comités locaux de concertation dans les groupes d’action, de prévention et de résolution des conflits ».
Mohamed Soumah pour Guinee7.com